Chapitre Vingt-Huit

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Des années plus tôt, alors que le plan de la sorcière et de Thranduil aboutissait enfin, Smaug le Doré ressentit un drôle de pressentiment. Lorsque Aria, encore très jeune à cette époque, partit se promener, il ressentit une drôle de sensation de vide, et hésita à la laisser partir seule. Ce jour-là, il regretta de ne pas l'avoir accompagné.

Aria se fit surprendre dans la forêt par une étrange dame, à la peau noire comme la nuit et aux yeux couleur de pierre. L'hybride sut instantanément qu'elle avait en face d'elle un être pratiquant la magie, et n'hésita pas une seule seconde. Elle invoqua sa magie, puissante mais encore sauvage pour son jeune âge ; la sorcière en face d'elle sourit cependant. Elle avait réussi à faire entrer dans le cercle magie l'hybride, qui allait maintenant perdre tout souvenirs de cette journée. Ce que la sorcière n'avait cependant pas prévu, c'était la force de l'attaque de la petite fille. Sa magie dépassait la sienne, et elle s'en rendit compte trop tard, lorsque la boule d'énergie magique, lancée à pleine puissance, la tua sur le coup.

Les elfes arrivèrent peu de temps après, et comprirent qu'ils allaient devoir emmener l'hybride auprès de leur Roi. Thranduil en fut furieux, mais jugea qu'il valait mieux la garder auprès de lui pour en faire une alliée plutôt qu'une ennemie.

C'est ainsi qu'Aria fut amené à vivre parmi les elfes.

Ce que le Roi des elfes sylvestres ne savait cependant pas sur les hybrides, c'est que l'histoire des deux âmes séparées existaient dans n'importe quel monde. Ainsi, les deux âmes avaient au moins une chance de se retrouver quelque part pour vivre leur vie ensemble.

***

- NOOOON !

Ma voix se perdit dans le silence qui suivit. J'étais arrivée trop tard, et je courais encore pour rattraper Thorin. Mes larmes me brouillèrent la vue tandis que mon cœur se serrait. Je me demandais à peine pourquoi je ressentais une si forte émotion, alors que je le connaissais à peine. Était-ce ma fatigue lié à mon amour naissant pour lui ?

- Thorin ! Criais-je en arrivant près de lui.

Je poussai sans ménagement le cadavre d'Azog, pour aider Thorin à se dégager et à s'éloigner du précipice.

- ... Ri... a... Murmura-t-il faiblement tandis que je l'étendais sur le sol.

- Oui, je suis là, tout va bien, répondis-je en tentant de ne pas laisser transparaître ma panique.

Pourtant, il y avait de quoi : Thorin saignait abondamment, et même si mon cœur refusait de l'admettre, mon cerveau lui, avait déjà saisit l'évidence. Thorin ne pouvait être sauvé, c'était fini.

- Aria... Murmura-t-il de nouveau.

Je sentais à son ton fatigué et résigné qu'il savait déjà qu'il allait mourir.

- Pardon... Soufflais-je. Si j'avais... Si seulement... Ma magie...

- Ce n'est rien... Fit-il en me caressant la joue pour que je le regarde. Tout va bien.

- Non... Rien ne va... Tu vas mourir, et je ne peux rien faire... Me désolais-je dans un murmure.

Mes larmes brouillèrent ma vue, et Thorin m'essuya délicatement les joues tandis que je reniflais. Je ne voulais pas qu'il meure, c'était impossible. Pas lui.

- Aria...

Je croisai son regard, son autre main touchant la mienne. Nos doigts s'entrelacèrent.

- Pardon, pour ce que je t'ai dit, l'autre jour... Je n'étais pas moi-même mais... Cela n'excuse en rien mon comportement.

- Peu importe, j'avais déjà oublié, reniflais-je en serrant plus fort sa main dans la mienne.

Il me sourit, tendre.

- Je t'aime, Ria. Souffla-t-il doucement tandis que mes larmes ruisselèrent encore plus mes joues. Je ne sais pas pourquoi... Pourquoi je t'aime autant, mais... Mais même si je n'ai pas toutes les réponses, je t'aime.

- Moi aussi... Je t'aime, répondis-je en sentant mon cœur se serrer davantage. Et je ne veux pas... Je ne veux pas que tu...

- Ce qui est fait est fait, me coupa-t-il avec tendresse. Tout ira bien, je te le promets.

Il bougea, tentant de se redresser, mais une grimace de douleur le stoppa dans son geste.

- Ne bouge pas, soufflais-je en l'aidant à se rallonger.

- Attends.

Il attrapa mon poignet, et profita du fait que je le soutienne par l'épaule pour s'approcher de moi.

- Je t'aime, Ria, souffla-t-il en m'embrassant avec douceur.

- Moi aussi, fis-je en répondant à son baiser.


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Il serra fort ma main dans la sienne, une unique larme roula le long de sa joue, puis je sentis son corps s'alourdir, tandis que ses paupières se fermèrent à tout jamais. Je le reposai délicatement, et posai ma tête sur son torse. Mes courbatures me lançaient atrocement, la fatigue me paralysait sur place, mais l'endroit où j'avais le plus mal n'était pas physique. Je me mis à pleurer un bon coup, puisque plus personne ne pouvait me voir ou m'entendre.

***

Lorsque Bilbon arriva après d'Aria et Thorin, son cœur se serra en voyant l'état de ses amis. Thorin était mort de ses blessures, comme il put le constater. Il secoua Aria plusieurs fois, toujours le visage caché par ses cheveux. Il s'étonna qu'elle ne réponde pas. En la retournant, il vit avec tristesse qu'elle aussi, n'était plus.

Gandalf arriva près d'eux, et fronça les sourcils en voyant Aria, maintenant étendue aux côtés de Thorin.

- Comment se fait-il, Gandalf ? Sanglota Bilbon entre ses deux amis. Elle n'a aucune blessure grave...

- Elle a dépensé trop d'énergie magique. Répondit le magicien gris en examinant la jeune femme. Son corps n'a pas tenu avec la fatigue des combats. Elle restait en vie seulement grâce à l'adrénaline et ses nerfs qui la poussait à avancer. Expliqua-t-il en fermant délicatement les paupières de l'hybride.

Derrière eux, Indis étouffa un sanglot. Une main se posa sur son épaule, rassurante et compréhensive. Indis se retourna, pour voir Legolas, une expression compatissante peinte sur le visage. Ils se passèrent de mot, et restèrent en hommage à Aria, qui avait sans conteste aidé plus d'un peuple et plus d'une race en l'espace de quelques jours.

Étendue l'un à côtés de l'autre, les deux corps sans vie laissait une trace amer des combats, dont la bataille était enfin terminée. 

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Fille De Dragon ~ Nouveau chapitre tous les deux jours, à partir de dix heures

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