Fille De Dragon [TERMINÉE]

Chapitre Dix-Neuf

- Bard... Soupirais-je en relevant les yeux vers lui.

Il me regardait, incrédule, et avec colère, bien sûr. Je fis la grimace, et me relevai, faisant attention à bien rester caché derrière le pan de mur pour que personne d'autre ne me voit.

- Qu'est-ce que vous faites ici ? Gronda Bard d'une voix forte. Vous n'êtes pas la bienvenue.

- Chuuuuuuut ! Sifflais-je.

Bard haussa un sourcil, et croisa les bras devant lui, peu résigné à m'obéir.

- Il ne faut pas que des elfes me voient ! Et encore moins Aran Thranduil ! Sifflais-je de nouveau, priant pour que personne ne nous entende.

- Et pourquoi donc ? Vous les avez empêcher de tuer une bestiole ? Un dragon peut-être ?

Comme je m'en doutais, il était encore fâché contre moi.

- Si ça peut vous rassurer, j'ai finis pas tuer Smaug. Grommelais-je à mi-voix.

- Oooh, vous m'en voyez ravi ! Vous voulez des félicitations ? Lança Bard d'une voix ironique et acerbe.

Je lui lançai un regard fâché.

- Ce n'est pas drôle. J'avais mes raisons de ne pas vouloir le tuer. Et concernant les elfes, je suis très sérieuse.

- Et pourquoi je ne dirais rien ?

- Parce que je peux vous offrir mon aide ? Euh... Pour reconstruire des maisons et tout et tout ? Proposais-je piteusement.

Avec une armée d'elfe, mon offre ne valait pas grand-chose.

- Et pourquoi vous feriez cela ? Qu'attendez-vous en retour ? Me questionna Bard, soupçonneux.

Cette fois, ce fut à mon tour de hausser un sourcil.

- Dis-donc, il faut vraiment qu'il y ait une contre-partie pour que j'ai envie de vous aider ? Soupirais-je.

- Il y a certainement quelque chose qui vous motive pour que vous la proposiez.

J'hochai lentement la tête.

- En fait... C'est surtout parce que j'ai l'impression que c'est ma faute si Lacville a été réduite à feu et à sang.

- En grande partie, puisque vous avez aidé les nains à réveiller Smaug. Grommela Bard.

- Mmh... Oui. Mais surtout parce que c'est de ma faute si Smaug est devenu un dragon cupide, violent et égoïste. Marmonnais-je.

- Vous avez oublié cruel, arrogant et meurtrier. Cingla mon interlocuteur.

- Vous le faites exprès ? Coupais-je en roulant des yeux, sentant mon agacement revenir.

- De quoi ?

- De me contrarier. Et de me contredire. Répliquais-je soupirant. Bref. Smaug m'a élevé quand j'étais toute petite, alors je ne voulais pas le tuer... Avant d'essayer de comprendre pourquoi il était devenu comme ça, et si je ne pouvais pas parler avec lui pour l'arrêter, sans le tuer. Lâchais-je, voyant que la conversation ne terminerait jamais.

Au pire, maintenant que mon père était mort, peu importait que les gens soient au courant ou non. Un pincement au cœur me tira une grimace. La perte de mon père était encore douloureuse. En face de moi, Bard avait l'air sous le choc, et me regardait, soudain muet de toute répartie cinglante.

- Voilà pourquoi je me sens en grande partie responsable, ajoutais-je pour clore la discussion. Sinon, j'ai entendu ce que vous avez proposé à Aran Thranduil. Allez parler avec Thorin, tout ça, tout ça... Je peux venir ? Je me cacherais, cet imbécile ne veut pas me voir, mais je ne sais pas trop où aller maintenant, avec tous ces elfes qui traînent dans les parages, alors...

Je balayai l'air de ma main sans finir ma phrase, un peu gênée de dire que je n'avais nul part où aller. Bard sembla reprendre ses esprits, se massa le visage en grommelant quelque chose d'intelligible, puis reporta son attention sur moi.

- Attendez ici. M'ordonna-t-il en repartant.

- Hein ?

Mais il était déjà parti, et j'étais de nouveau toute seule, à prier pour qu'il n'aille pas me dénoncer au Roi des elfes sylvestres.

Heureusement, il revint seul, et il semblait un peu moins fâché contre moi. Il me tendit un arc, que je m'y du temps à reconnaître.

- Mon arc ! M'exclamais-je en le prenant délicatement.

- Il fallait que je vous le rende, je vous l'avais un peu volé.

- Merci... Mais pourquoi faites-vous ça ?

Il lâcha un mini-sourire, et partit en direction de la Montagne Solitaire. Je lui emboîtai le pas.

- Disons qu'il va faire office de trêve entre nous. Me répondit-il en allant détacher un cheval gris pommelé. Vous montez ou vous courez ?

Je souris à mon tour. Une trêve, ça m'allait.

- Je monte ! Dis-je, joignant le geste à la parole.

Nous partîmes au grand galop, droit vers Erebor. À mi-chemin, Brad reprit la parole, et revint au trot.

- D'ailleurs, pourquoi fuyez-vous les elfes ? Est-ce à cause de vos pouvoirs ?

Je répondis dans une grimace, posant mes deux mains à plats sur le bas du dos du cheval. J'avais oublié que Bard m'avait vu utiliser ma magie.

- Eh bien, il se trouve que Aran Thranduil m'avait demandé d'aller tuer mon père... Alors qu'il savait pertinemment que c'était mon père. J'ai refusé, on s'est un peu énervé, et j'ai finis en prison. Résumais-je. Les nains m'ont aidé à m'échapper, j'avais donc une dette envers eux, et c'est pour cela que je les ai aidé à rejoindre Erebor. Aran Thranduil est au courant pour ma magie, mais à par vous, lui et ma meilleure amie, personne n'est au courant, alors si vous pouviez ne rien dire...

Bard siffla de surprise.

- Je comprends mieux votre attitude de tout à l'heure. Mais pourquoi avoir rejoint les elfes et quitté votre père, si vous avez de si mauvais rapports avec Thranduil ?

J'ouvris la bouche et la refermai aussitôt. Comme la fois précédente, je n'avais aucune réponse à apporter. Que s'était-il donc passé, pour que je quitte mon père et que je rejoigne les rangs des elfes sylvestres ? Pire encore, pourquoi je ne me souvenais de rien ? J'avais toujours eu cette réponse, sans souvenirs précis avec : les elfes étaient venus, et j'étais partis avec eux. Tout le temps que j'ai passé avec les elfes, cette réponse m'avait contenté. Pourtant, elle était trop simple, trop insensible et informelle. Quelque chose clochait. Pouvait-ont trafiquer les souvenirs ? Est-ce que Aran Thranduil avait fat ça ? Avait-il demandé à un magicien de le faire ? Un sorcier, une sorcière ?

- J'avoue que je n'en sais trop rien, répondis-je finalement à Bard. Je n'en ai aucun souvenir...

Sentant mon trouble ou décidant qu'il n'y avait rien à ajouter, Bard ne répondit pas. Nous arrivâmes bientôt à la Montagne Solitaire, et je descendis de cheval pour le laisser finir tout seul.

- Une dernière chose, ajoutais-je avant qu'il ne reparte, Thorin n'est plus le même depuis qu'il est arrivé ici. Je ne suis pas sûre que vous arriverez à le raisonner...

- Alors espérons qu'il ne veuille pas de guerre, et que cela le fasse changer d'avis...

J'hochai la tête sans trop de conviction, et il repartit. Je m'essayai sur un gros rocher, attendant son retour avec impatience. J'avais malheureusement trop peu d'espoir pour que Thorin accepte les conditions de Bard ; à savoir, de l'or ou une guerre, en somme.

Il revint plus vite que je ne le pensais. La mine sombre, les sourcils froncés... Thorin choisissait la guerre.

- Je vais rester là. Thranduil ne voudra pas me voir, décidais-je.

Il hocha la tête, peu surpris.

- Si besoin, viens me voir. Offra-t-il avant de repartir vers Dale.

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