Les jeux d'été vont commencer dans quelques minutes sous les yeux des nombreux elfes rassemblés dans la grande arène d'Elfeadera. Le soleil brille grandement dans le ciel, les forêts sont désormais vides et dans les rues, il n'y a pas la moindre trace de vie. Dans l'arène en pierre blanche, haute et somptueuse par sa beauté, les enfants courent dans tous les sens, les femmes rient entre elles et les hommes, forts et acclamés par les plus jeunes, participent aux jeux sous les yeux ébahis du peuple.
Debout au centre de son balcon, le Grand Seigneur Finwë regarde attentivement les participants du concours. Dans son regard jaune et pâle se cache l'histoire du passé de ces terres, enfermant les plus grandes tueries que le peuple se cache depuis toujours.
Ce ne sont que des terribles secrets.
Un sourire se dessine au bord de ses lèvres au fil des secondes lorsqu'il se rend compte qu'il n'y a aucun être étrange ou particulièrement dérangeant lors de ce grand évènement. Du moins, ne faisant pas partie de ceux qui y participent.
Comme à chaque début de saison, des jeux amicaux commencent pour désigner les grands champions des différentes espèces; les elfes des eaux, ceux de lumière, mais aussi les elfes sylvestres. Les gagnants méritent une place dans la Grande Armée d'Elfeadera. Tout le monde peut y participer, les femmes, comme les enfants (bien qu'ils n'aient la chance d'entrer réellement dans l'armée).
Néanmoins, une seule espèce ne mérite pas sa place dans ces jeux. Ils ont la même allure, le même sang, mais pas les mêmes oreilles: les demi-elfes.
Pourtant, dans la foule, une petite tête se dessine. Jeune et innocente, elle se tient à la jambe de son oncle. Ses yeux vairons scrutent attentivement les étalons aux crinières d'or et sa main, déposée sur sa hanche, caresse le bout de son épée en bois.
Âgée de huit ans, Avela, fille d'un humain, n'a jamais eu l'occasion de participer à des jeux qu'ils soient amicaux ou bien importants.
Par les esprits, elle en rêve!
Dans sa chambre, sous son oreiller de plumes, se cache un carnet abîmé aux nombreux dessins enfantins. Sur la dernière page, elle s'est représentée dans une version plus adulte, vêtue de l'uniforme des soldats de la Grande Armée. À travers les crayons de couleurs, ses cheveux blonds ondulent, dévoilant deux oreilles longues et pointues qu'elle n'aura jamais.
Consciente qu'elle ne peut certainement pas entrer dans les rangs de soldats formés, tous prêts à débuter la première épreuve, elle lève la tête vers son oncle.
Björn, le Général de la Grande Armée.
Grand, portant fièrement son costume, il s'impose par un simple regard ferme. Il est froid avec les gens, parfois terrifiant, mais son entourage sait à quel point il est tendre en compagnie de sa nièce. Il la chérit autant que sa femme, posant sans arrêt une main sur son crâne et lui souriant d'une façon que tout les femmes veulent qu'on leur sourit. C'est de l'amour, tout simplement.
"Est-ce que je peux monter sur un cheval?"
Elle le voit froncer des sourcils.
Il cesse de surveiller la foule et baisse la tête.
Lorsque ses yeux rencontrent ceux d'Avela, il sourit. L'enfant ne le remarque pas à cause de sa barbe, mais ses dents blanches se présentent à elles en un délicat sourire. Le Général s'abaisse afin d'être à son niveau.
Lorsqu'il incline la tête sur le côté, ses longues mèches brunes tombent contre sa tempe. Avela abaisse aussitôt les yeux, ses longs cils blonds cachant la couleur de ses iris. Même si elle sait que son oncle est un homme doté d'une grande gentillesse, elle est sans arrêt gênée lorsqu'il s'adresse à elle.
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Nos âmes destinées
FantasySi je savais qu'il s'agissait de ma destinée, j'aurai choisi la mort. (Livre réécrit et corrigé)