AVELA
Il est un peu plus tard que minuit lorsque nous sommes rentrés à la maison, épuisés par cette journée et par toutes les émotions nous ayant traversés. Les effets de la potion ont complètement disparu alors Thalion a été obligé de me ramener en me portant. J'aurai tellement voulu être un fardeau pour lui, comme autrefois, mais il semblait assez déterminé à me ramener à la maison.
Quelque chose à changer en lui, je le vois bien.
Assise sur le canapé, je vois bien que sa façon d'agir a été changée. Il ne me regarde plus du tout avec la même haine qu'autrefois, surtout lorsque je fais une bêtise.
Et sa protection s'est renforcée.
Même lorsqu'il est debout à quelques mètres de moi, dans la cuisine, je vois bien que son regard ne cesse de se lever vers le mien. Sans haine, sans méchanceté. Juste de l'inquiétude et un autre sentiment différent.
C'est perturbant mais je n'ose pas lui parler de ça.
"Avela. Tu t'endors." me dit-il au loin, coupant le silence qui s'était créé.
Les autres sont tous allés se coucher. Il n'y a plus que lui et moi dans le séjour.
Oui je suis en train de m'endormir, ce canapé est trop confortable, mais je ne peux pas aller dans la chambre parce que j'en suis incapable. Le moindre fait de déposer mes pieds au sol me provoque une forte douleur. Je n'ose pas lui demander de l'aide, il m'a déjà suffisamment aider.
"Non."
Il lève l'un de ses sourcils, m'observe tout en continuant de travailler derrière le comptoir de la cuisine. J'ignore ce qu'il prépare mais pourtant de la fumée s'échappe d'une marmite à côté de lui. C'est la première fois que je vois cette facette de lui.
Je ne connais que le soldat.
"Tu mens, arrête. Tes yeux se ferment de plus en plus. Va dormir."
"J'ai passé une journée horrible, arrêtez de m'embêter." je marmonne, tournant la tête vers la fenêtre.
J'entend de nouveau les ustensiles et il continue de travailler, créant de nouveau le silence qui s'était imposé. Je glisse lentement dans le canapé, observant les étoiles de l'autre côté de la fenêtre. Mais subitement, dans le reflet de celle-ci, je le vois s'approcher de moi.
Il s'arrête en face, ses yeux intenses m'observent. Alors je le regarde, ennuyée. Mais il me tend un bol fumant portant une odeur alléchante. Tremblante, je la prend de ses mains et prend une forte respiration de son plat. Ça a l'air incroyable.
"Qu'est-ce que c'est?" je lui demande.
"De la soupe." il me répond comme si j'étais idiote. "Je viens de la faire."
"Vous savez cuisiner?"
Il penche la tête sur le côté, un air amusé s'affichant dans son regard.
"Tu penses que je me nourrissais via les tavernes à Elfeadera?"
"Je pensais surtout que vous mangiez au palais avec les soldats de la Grande Armée. Vous avez une cantine là-bas."
"C'est vrai, mais j'aime me préparer à manger. C'est plus satisfaisant."
"Vous êtes un enchanteur, ça ne me choque même pas."
"Demi."
"Ne jouez pas sur les mots."
Il sourit en essuyant ses mains sur son torchon de cuisine accroché à son épaule. Puis, il croise ses bras contre son torse et observe le bol devant moi.
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Nos âmes destinées
FantasySi je savais qu'il s'agissait de ma destinée, j'aurai choisi la mort. (Livre réécrit et corrigé)