23.The basement

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Liam n'avait pas menti pour une fois, il avait belle et bien disparu quand je me suis réveillée.

Assise sur mon lit à observer la pluie, j'y suis depuis ce matin en réalité, je n'ai la force de rien. La nourriture est le dernier de mes soucis, je crois ne pas avoir mangé depuis deux jours. Cela doit être pour cela que ma tête me tourne et que la migraine m'emporte.

Depuis ce matin je me sens étrange. J'ai comme un vide en moi qui me donne envie de pleurer, c'est vrai que ces derniers temps je pleure beaucoup mais je commence à saturer. Je n'ai plus envie de me réveiller pour aller en cours, voir mes parents et mentir à propos de Liam.

Tout est trop.

Je veux tout arrêter, je veux qu'on m'oublie, je veux partir.

Les souvenirs de la veille sont vagues, j'ai le sentiment de ne pas me souvenir de tout. Les visions commencent au moment où Liam m'aidait avec les bandages. Je ne sais plus ce qu'il s'est passé avant.

Les goutes de pluie tapent contre la vitre, c'est calme et bruyant à la fois. Je n'aime pas le mauvais temps et celui-ci ne fait que creuser ce vide. Le trop plein d'émotions m'a épuisé.

Le temps passe mais lentement. Les minutes s'écoulent comme la pluie. 

Je me redresse en posant un pied après l'autre sur le sol. Ma vu devient noire et j'y vois des étoiles ce qui me fait basculer mais je me retiens à la table de chevet. Après quelques secondes, mes jambes avancent jusqu'à cette porte vitrée.

Il me faut de l'air.

Je fais coulisser cette dernière et le bruit de l'eau est plus intense. Il me vient une odeur boisée, un mélange de terre et de végétation. Mon balcon se trouve être remplie de petites flaques d'eau malgré celui au dessus du miens qui me protège en quelque sorte.

Le leur.

En avançant je me sens comme attirée par le vide, mes mains s'accrochent à la rembarde et j'attends. L'air pénètre délicieusement mes poumons et sur l'instant plus rien n'est important.

En fixant le paysage au loin, humide et gris, je me rends compte que je suis vivante. Je suis moi. C'est une perspective étrange. Mes mains s'amènent devant mes yeux et je les observe un instant dans les angles. Elles tremblent, elle sont trempée par les gouttelettes qui atterrissent sur elles.

Je suis dans un corps qui est le miens.

C'est mon corps.

Woaw.

Qu'est ce que je fais ici? 

Je ne sais plus, je suis perdue.

C'est fascinant, les gens au loin vivent et moi je stagne. Pourquoi le temps ne daigne-t-il pas à avancer plus vite?

Soudain je retrouve cette tristesse, elle reprend possession de moi. Le vide me donne envie de pleurer, j'ai envie de souffler à chaque seconde.

-"Livie!"

Mon cœur se retourne et je sursaute à mon tour. Mon corps effectue un mouvement sur lui même pour voir que derrière cette vitre grande ouverte se trouve ma plus grande frayeur.

Il est là.

Il va venir me chercher.

Il va me tuer ?

-"On dirait une putain de cinglée! Rentre immédiatement avant que je ne m'énerve."

Mais il est déjà énervé. C'est d'un pas méfiant que j'atterris dans ma chambre en refermant la porte derrière moi. Il ne dit rien pendant un moment en m'observant avec son air dégouté.

love from a lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant