5 mai, une semaine plus tard.Le bruit des machines m'agace. Je tente de trouver le sommeil, en vain. Ces bruits incessants me tapent sur les nerfs et m'empêchent de me concentrer sur autre chose. Malgré la petite lampe que m'ont ramenée les filles, je trouve cette chambre d'hôpital encore trop sombre.
En bref, je ne trouve pas le sommeil ici.
Et ce depuis une semaine.
Depuis mon réveil. Tous les soirs je le revois comme si c'était la première fois que cela arrivait. Et à chaque fois, je me bats contre moi-même pour ne pas faire de crise d'angoisse.
J'ai l'impression d'être sur un nuage qui me fait planer lorsque je tente d'ouvrir les yeux. C'est étrange car autour de moi, c'est comme s'il y avait de l'agitation. Je me sens mal, j'ai envie de vomir et les nausées arrivent par dizaines.
Un petit bip constant retentit en fond mais ce nuage attire mon attention. Je ne vois rien pour l'instant sauf une lumière blanche au plafond. Je sens que ma gorge est sèche et la sensation me fait pousser une plainte.
Soudain on me presse le bras. Je crois qu'on me touche. Et peu à peu, j'en deviens certaine. Plus je cligne des yeux, plus je me reconnecte à la réalité. Je tente de me débattre et sens mon cœur s'affoler alors que j'imagine mon père présent pour se venger. Je ne comprends plus rien à ce qui se passe et me sens perdue au milieu des bruits.
Un visage inconnu se trouve au-dessus de moi, mes paupières sont lourdes et m'empêchent de l'analyser. Les bruits de fond s'intensifient pour bientôt devenir des bruits de premier plan. L'homme articule quelque chose que je n'entends pas encore, seules ses lèvres me le prouvent. Il porte une blouse blanche qui accentue cette luminosité agressive.
J'entends des voix, inconnues comme familières.
Puis tout devient plus fort, plus puissant. J'ai l'impression de me faire agresser.
Puis plus rien. Un son aigu me fait froncer les sourcils et tout me revient au visage comme une claque. Les derniers souvenirs avec mon père me traversent l'esprit avec brutalité.
On est quel jour?
C'était hier... N'est-ce pas?
Alors je me débats sans savoir ce qu'il se passe c'est la peur et l'angoisse qui parlent à ma place. Peut-être qu'ils sont là pour me tenir en vie jusqu'à ce que mon père puisse enfin m'abattre comme il l'entend.
Les voix me disent de me calmer et m'appellent mais je ne cille pas. Ils ne pourront pas m'avoir cette fois. Je refuse d'ouvrir les yeux et de leur faire face, ils ne doivent pas comprendre qu'au fond je suis effrayée.
Pourtant mes convictions sont rapidement brisées quand des pleurs me parviennent sur la gauche.
— Liv, calme-toi je t'en supplie... renifle Malya que j'aperçois en tournant la tête.
Ce que je devine être des médecins se mettent à murmurer entre eux des choses que je ne comprends pas. Mais l'un d'eux porte son attention sur moi;
— Mademoiselle Hayes, est-ce que vous m'entendez?
— S.. Soif. articulé-je difficilement, la voix grésillante.
Ma gorge me fait terriblement mal. Je discerne, en essayant de déglutir, les visages de mes amis tous en pleurs. Sauf un, absent.
J'inspire et j'expire entre les draps inconfortables de ce lit.
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love from a lie
RomanceEntre les cours, ses amis et son confort financier, Livie a tout pour être heureuse d'un point de vu extérieur. Une petite vie prosaïque. Pourtant un certain monstre ne cesse de faire croitre ses démons par des actions qui l'empêchent d'avancer. Peu...