Là où tout commence

Chapitre 12

Chapitre 12

Le retour en cours pour la fin de semaine ne fut pas si étrange que je me l’étais imaginé. Le jeudi matin, Grégory s’était levé bien avant moi pour prendre le bus et avait attendu Ella qui était passé le chercher un peu plus tard, près de la bibliothèque.

D’après ce qu’il m’avait dit dans de courts messages, elle n’avait pas posé trop de question et avait été plutôt ravie à l’annonce d’un week-end en amoureux. En effet, Grégory avait suivi mes conseils en proposant à Ella un petit séjour pour le premier week-end des vacances de noël.

C’est en pensant à ces deux semaines à venir que j’étais arrivée de bonne heure au lycée et que j’attendais maintenant.

Assise sur les marches de l'escalier principal du lycée, j’observais les internes et leurs grosses valises qui étaient déjà attroupés dans le grand hall. Grégory apparut enfin et avança avant de s'enfoncer dans l'ombre du couloir. Je saisi mon sac et quelques minutes après, m'engageai à mon tour dans l’aile C. Il faisait noir et j'avançai sans vraiment discerner où j'allais. Aucun bruit ne se faisait entendre, hormis celui de mes pas. J'arrivai à l'intersection entre le couloir principal et les couloirs extérieurs troublés par la faible lumière des lampadaires au dehors. Une main saisit la mienne et m'entraîna sur le côté. Je poussai un petit cri de surprise et réalisai que c'était Gregory. Je me laissai alors plaquer contre le mur. A la lumière des néons des WC des garçons, je scrutai ses yeux d'un bleu profond.

—Il n'y a jamais personne qui vient à cette heure. Chuchota-t-il.

—Tant mieux.

Laissant ma main glisser le long de son visage, je parcouru sa nuque. Son regard sembla me défier et pour seule réponse, je l’amenai à moi.

—J’adore le vendredi! Dis-je en m'éloignant de lui.

Quelqu'un siffla dans le couloir et semblait venir vers les toilettes. Nous échangeâmes des regards, paniqués, et il me tira dans une cabine avant de refermer la porte.

—Qu'est-ce que tu fais? Chuchotais-je.

—Shut...

Il mit son doigt sur ma bouche. Les pas s'arrêtèrent et un bruit de braguette se fit entendre.

—Oh non!

Sans savoir pourquoi, je me mis à rire silencieusement, mettant ma main devant la bouche pour ne pas faire de bruit. Grégory me toisa interrogateur mais c'était plus fort que moi.

—Quoi? Chuchota-t-il à son tour.

Je secouai la tête car je ne savais pas plus que lui pourquoi je riais et il se mit à rire avec moi. Le garçon remonta sa braguette, tira la chasse puis s’éloigna. Nous sortîmes alors, riant de plus belle et essayant de ne pas faire trop de bruit afin d’éviter d’attirer l’attention. Lorsque la première sonnerie retentie, nous nous séparâmes et j’allai rejoindre Abby en anglais, un énorme sourire aux lèvres.

—Tu as l’air vachement réveillée ! dit-elle lorsqu’elle s’assit à mes côtés.

—J’ai juste croisé quelqu’un qui l’était moins. Dis-je en sortant quelques feuilles.

—Comment ça ?

—Mesdemoiselles s’il vous plaît ! Le cours a commencé. Nous fit remarquer Mme Mierva.

Abby s’éloigna légèrement de moi, le temps que la prof détourne le regard puis se rapprocha de nouveau pour entendre la suite.

—Il avait juste un problème de braguette. Chuchotais-je en souriant.