Chapitre 27
Le vibreur de mon portable me tira de mon sommeil. Me battant avec mes cheveux, je décrochai.
—Allo?
—Je peux passer?
—Grégory? Qu'elle heure il est?
—Il doit être minuit.
Je m'assis dans mon lit, gardant les yeux fermés. Nous ne nous étions pas revus depuis le bar, depuis que je savais qu'il avait replongé et sans rien me dire. Réfléchissant un instant, je finis par céder.
—D'accord.
—J'arrive.
Me levant en trainant les pieds, j'allai ouvrir la porte d'entrée à tâtons, essayant de ne pas me cogner aux murs. Le réveil demain matin risquait d'être très dur. J'eus à peine le temps de retourner à ma chambre qu'on frappa. Surprise, j'ouvris et laissai entrer Grégory qui allait dans ma chambre.
—Tu es venu de chez toi à pied? Demandais-je en le voyant trempé.
—Non, j'étais chez Ella.
—Ah... Qu'est-ce qui s'est passé?
—On s'est engueulé.
Assis sur le bord de mon lit, il était plus qu'à cran, les sourcils froncés et serrant la mâchoire lorsqu'il parlait. M'asseyant derrière lui, je posai mes mains sur ses épaules et commençai un massage, pour essayer de le détendre.
—Tu veux en parler? Demandais-je doucement.
—Elle m'a refait sa crise de jalousie! Elle a pris mon portable pour fouiller dedans! Un numéro revenait trop souvent à son goût alors elle est devenue complètement hystérique et s'est mise à hurler que je n'étais qu'un pauvre type, que je ne méritais pas une fille comme elle et toutes les insultes qui vont avec.
Visiblement, ce n'était pas une simple crise, Ella avait vraiment dû être hors d'elle. Dos à moi, je ne voyais pas le visage de Gregory mais je pouvais deviner son expression et il gardait sa mâchoire serrée. Les muscles de son dos étaient contractés, durs comme du béton.
—Ça va aller maintenant. Calme-toi. Chuchotais-je.
Passant ma main sur sa nuque, je faisais glisser mon pouce sur sa clavicule. Peu à peu, ses muscles se décontractèrent.
—Allonge-toi. Dis-je en rompant le silence.
Il se retourna lentement puis s'allongea. Restant assise, je pris sa tête sur mes jambes.
—Qu'est-ce que tu fais? Demanda-t-il.
Je posai une main sur son torse et de l'autre, fis glisser mes doigts lentement sur son front.
—Quand j'étais petite, je me rappelle que mon père faisait ça pour m'aider à m'endormir. Murmurais-je.
—Tu n'as jamais cherché à le retrouver?
—Qui ça?
—Ton père.
—S'il est parti, c'est qu'il ne voulait plus de cette vie alors, à quoi bon m'acharner?
—Merci. Souffla-t-il.
—De quoi?
—De parvenir à me calmer.
Après quelques minutes, je m'allongeai à mon tour, me laissant emporter par le bruit apaisant de la pluie.
L'orage me réveilla en sursaut et derrière moi, les bras protecteurs de Grégory se rabattirent sur moi, m'attirant à lui comme pour me rassurer. Son geste me surpris mais je me blottis contre lui, oubliant l'orage et nos dernières disputes, me contentant de ce contact que je n'aurais échangé pour rien au monde.
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Là où tout commence
Fiksi UmumJune est une ado une qui s'apprête à vivre sa dernière année au lycée. Cette année tant attendue où l'on apprend à grandir pour peu à peu quitter le monde des enfants et entrer dans celui des adultes. Accompagnée d’une bande d’amies exceptionnelle...