Chapitre 10

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Chapitre 10

Nous venions de commencer notre dernière semaine de cours, celle qui était juste avant les vacances de noël et autant dire que ce n’était pas pour autant une source de motivation pour les deux heures de sport qui s’annonçaient en cette belle matinée de Décembre.

Mme Sritz nous parlait des règles du volley depuis déjà une bonne dizaine de minutes et toutes les filles parlaient entre-elles. Notre classe ne comptait aucun garçon car elle avait été formée à partir des options choisies par les élèves. En ce qui concernait notre classe, nous avion toutes choisie Acrosport, danse et volley, même si ce dernier sport avait été plus une obligation qu’un choix.

La prof en était à « Comment bien se placer pour rattraper la balle ? ».

—De toute façon, si le ballon nous arrive dessus, on s'écarte alors pourquoi parler pendant 10 minutes de choses qu'on ne tentera même pas de faire? Demanda Clara en baillant.

Je lui souris car c'est ce que nous faisions tout le temps au volley: éviter les ballons.

Détournant les yeux, je regardais le couloir à travers les vitres du gymnase qui ressemblaient à des hublots.

—Qui veut bien aller poser le billet d'appel à la vie scolaire? Demanda la prof.

Je vis Grégory passer dans le couloir et sans réfléchir plus longtemps, me levai pour prendre le billet que Mme Sritz agitait frénétiquement en l'air. Clara me dévisagea mais je passai devant elle et sorti en courant vers la porte. Lorsque je l'ouvris, il venait de la dépasser et se retourna. Prenant une grande inspiration, j'avançai vers lui qui se mit à sourire et le plaquai contre le mur avant de l'embrasser.

—J'aime t'embrasser... Murmura-t-il après quelques secondes.

Je l’observai puis me reculai légèrement.

—Il faut que j’aille à la vie scolaire pour apporter le billet.

—D’accord. Je vais courir.

—Dehors ? Avec ce froid ?

—On ne sent pas le froid quand on cour.

—Bonne remarque !

—On se voit ce soir ? demanda-t-il.

—Où ?

—Où tu veux.

—Une promenade près de l’ancien chemin de fer ? proposais-je.

—Tu ne crains plus le froid ? se moqua-t-il.

—Pas avec ma veste. Assurais-je.

—Alors à ce soir. dit-il en se dirigeant vers le fond du gymnase.

Nous marchions le long de la voie ferrée abandonnée. Les trains avaient cessé de circuler ici depuis des années, laissant place aux mauvaises herbes autour des rails. Personne ne venait jamais ici car il n'y avait rien aux alentours et la seule chose que l'on pouvait faire était de marcher. Comme nous l’avions convenu le matin-même, nous profitions de cette fin d'après-midi exceptionnellement ensoleillée pour un mois de décembre en nous promenant un moment.

L'air était frais mais avec une bonne veste, le soleil et ses rayons suffisaient à nous réchauffer le cœur.

—Quelque chose ne va pas? Demandais-je en donnant un coup de pied dans un caillou qui roula un instant avant de se coincer dans les rails.

—Pourquoi tu dis ça?

—Tu as cet air où tu fronces souvent les sourcils, comme si tu étais contrarié.

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