Chapitre 8

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Chapitre 8

—On sort ce soir? Me demanda Abby un peu plus tard, en anglais.

Un stylo dans la bouche, je tournais la tête lentement.

—Hum? Demandais-je endormie par cette heure interminable.

—On va en boite?

Je réfléchis un instant.

—Non pas ce soir, je ne peux pas.

J'avais promis à Grégory de l'aider avec le devoir maison d'anglais.

—Bon une prochaine fois alors. Se résigna Abby sans plus insister.

La prof passa le reste du cours à divaguer entre français et anglais et nous tentions tous de nous occuper comme nous le pouvions. Melissa et Lily coloriaient le document sur Oncle Sam façon multicolore, d'autre envoyaient des sms ou naviguaient sur internet, Abby et moi faisions un morpion et Grégory, à l'autre bout de la salle discutait en draguant sa voisine sur-maquillée. La sonnerie retentie et, alors que la prof continuait de parler, la classe se vida instantanément. Une fois dehors, de petits flocons glacés vinrent se coller sur nous.

—Oh non pas la neige! Dit Caroline en mettant sa capuche. Je vais friser.

Abby et moi échangeâmes un sourire.

—Il y a mon bus! Dis-je en m'éloignant. A Lundi les filles! Bisous!

J'avançai dans la nuit pour me mettre à l'abri et montai dans le bus, allant m'asseoir derrière. C'était le dernier de la journée et il était pratiquement vide. Grégory monta le dernier et alla s'asseoir quelques sièges devant moi. Nous avions prévu d'aller travailler au parc mais visiblement, le temps n'était pas de cet avis-là. Mon portable vibra dans ma poche et je vis une petite enveloppe clignoter dans l'angle.

"Changement de programme, on va chez moi. On sort au terminus"

Je levai la tête et regardai sa tête qui dépassait des fauteuils. Nous allions être les derniers à quitter le bus car le terminus se trouvait à 1h30 du lycée mais ce n'était pas ce qui m'inquiétait le plus. Aller chez Grégory m'inquiétait... Je mis mes écouteurs sur mes oreilles et regardai les paysages qui se blanchissaient lentement. Peu à peu, le bus se vida et nous nous retrouvâmes seuls. Après de longues minutes, le bus klaxonna et s'arrêta, nous laissant sortir dans la nuit claire.

—C'est cette maison. Me dit-il en passant devant.

Je levai les yeux et scrutai la demeure qui se dressait devant moi. C’était une vieille maison à deux étages qui paraissait immense.

Le toit était pointu et une véranda arrondie se trouvait au premier étage. Jamais je n’aurais imaginé que Grégory vivait dans ce genre de maison. Il poussa un petit portail et me fit entrer dans ce qui devait être un jardin. Nous montâmes quelques marches et nous retrouvâmes sous le porche en forme de demi-lune où il marqua un temps d'arrêt.

—Hem, il faut que tu saches que je vis chez ma grand-mère. Dit-il la main sur la poignée, visiblement gêné.

—D'accord. Dis-je en hochant la tête.

Il ouvrit et me laissa entrer.

—Grégory? Demanda une voix un peu plus loin.

—C'est moi. Répondit ce dernier en enlevant ses chaussures. Tu peux laisser tes affaires là si tu veux. Dit-il à mon intention.

J'enlevai mes chaussures trempées par la neige et posai mon sac de cours sur le vieux parquet.

Il avança et entra dans la cuisine.

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