Là où tout commence

Chapitre 7

Chapitre 7

La matinée au lycée était passée très vite, pour une fois. Nous étions au self et Clara parlait mais je n'arrivais pas à me concentrer sur ce qu'elle disait, attendant de voir Grégory entrer dans le réfectoire. Barbie arriva avec ses amies et je devinai qu’il ne devait pas être très loin.

—...tu serais d'accord June?

—Mmmm? Demandais-je en détournant mon regard de l'entrée.

—Pour la soirée?

—Oui pourquoi pas.

J'avais honte de répondre alors que je n'avais pas écouté un mot de la discussion. Mais elle recommença à parler de cocktails, de musique et de confettis et je redirigeai mon regard sur l'entrée. Juste à temps! Il entra, avançant de sa démarche sûre et calculée, souriant et disant bonjour à ceux qui le méritaient. Tel était son spectacle quotidien. Le lâchant du regard lorsqu'il s'assit, je revint à ma réalité et vis Abby se retourner, semblant chercher quelqu'un dans la salle.

—Qu'est-ce qu'il y a? Demandais-je lorsqu'elle se retourna de nouveau.

—Qui est-ce que tu regardais comme ça?!

—Personne! Me défendais-je tout en sentant mes joues s'empourprer malgré moi.

—Ouais Ouais...

Le silence se fit à notre table. Et je me sentis encore plus rouge que quelques secondes auparavant.

—On parlera tout à l'heure. Conclu Abby.

Après le repas, nous nous installâmes dans le grand couloir vitré, chauffé par le soleil malgré le froid glacial de l'extérieur. Je savais que j'allais devoir répondre à certaines questions de la part d’Abby. Aujourd’hui, Caroline n’avait pas mangé au lycée et Clara et Lucie parlaient toujours de la fête de Lily et je sentais le regard d'Abby sur moi.

—Quoi? Demandais-je.

—J'attends! Dit-elle en souriant.

—Et?

—Qui c'est?

—Qui?

—Le gars que tu regardais comme ça dans le self.

—Je ne vois pas de quoi tu parles...

—Ah non June! Pas à moi. Tu crois que je ne te connais pas assez pour voir dans quel état tu es? Tu souris tout le temps, encore plus que d'habitude, quand on te parle tu sembles toujours ailleurs, comme si tu cherchais quelqu'un. Mais qui... dit-elle d’une voix mystérieuse.

Elle attendait une réponse, j'en étais consciente. Je mourrais d'envie de lui dire, de partager ça avec elle mais ce serait briser la première règle. J'évitais son regard, observant les personnes dans le hall face à nous, en contre-bas.

—Allez, dis-moi!!! Se tortilla Abby.

—Je ne peux pas, ça doit rester un secret entre lui et moi.

—Aaaah! S'écria-t-elle. J'en étais sûre! T'as quelqu'un et tu m'as rien dit!? Depuis combien de temps vous sortez ensemble?

—Shuuuut! Soufflais-je devant son manque de discrétion. Ça doit faire environ 1 mois je crois.

— Un mois ! Et c'est qui?

—Je viens de te le dire, je ne peux pas de le dire et on ne sort pas vraiment ensemble, c'est plus comme un jeu. En plus il a une copine "officielle".

—Ah un jeu, intéressant... Dit-elle en faisant un clin d'œil forcé.

—Non non non. Me précipitais-je de corriger en agitant mes mains devant moi. Il n'y a rien de ce que tu pourrais penser.

—Rien? Demanda-t-elle suspicieuse.

Je regardais Clara et Lucie qui nous lançaient des regards furtifs, lorsqu' Abby parlait un peu trop fort. Comment lui expliquer les choses que je mourrais d'envie de partager avec elle, sans pour autant compromettre Grégory?

—Imagine un sex-friend mais sans sex.

—Ouais un ami.

—Un ami un peu plus proche qu'un simple copain, que tu peux appeler quand tu en a envie et vice-versa.

—Et tout ça sans jamais...

—Non! La coupais-je de nouveaux.

—T'es sérieuse?

—Oui, pourquoi?

—Désolée mais c'est pas du tout ton genre June!

Cette petite phrase voulait tout dire; Abby désapprouvait ça.

—Ce n'est qu'un jeu. Me justifiais-je. Je ne fais rien de mal.

—Peut-être mais il a une copine alors...

Je levais les yeux au ciel. Si seulement Barbie tenait un minimum à Grégory, j'aurais pu avoir des remords mais je ne pense pas que c'était le cas.

—D'accord. Je ne dis plus rien. Dit-elle en levant les mains devant elle. Mais je te connais June, ne t'implique pas trop dans ce genre d'histoire.

—Je sais quand je dois m’arrêter Abby.

—De quoi vous parlez ? demanda Lucie.

—De rien. Alors, cette fête ? demandais-je en prenant part à leur conversation qui reprit.