Là où tout commence

Chapitre 4

Chapitre 4

Le retour en cours après la soirée de vendredi fut...difficile. La plupart des personnes de la classe étaient sorties tout le week-end et maintenant, je comprenais pourquoi la classe était aussi silencieuse le lundi matin. Ceux qui, comme moi, avaient la chance d’être au fond de la classe durant les deux premières heures de la matinée, pouvaient rattraper quelques précieuses minutes de sommeil. C’est d’ailleurs ce que la plupart des personnes faisaient. Quant à ceux qui étaient devant, ils devaient se montrer discrets ou bien, ils étaient obligés de suivre les longs monologues du prof. Nos enseignants de la matinée semblaient désespérés par cette absence de participation qui était encore pire que d'ordinaire.

Clara avait dû remarquer mon état de légume et elle ne parla pas de la matinée, pour me laisser somnoler tranquillement. Le midi arriva juste à temps pour m'empêcher de sombrer dans un profond sommeil.

—C'était vraiment dur ce matin! Dit Abby dans la queue du self en baillant.

Caroline sourit. Elle et Clara n'avaient pas l'habitude de sortir et encore moins d'aller en boite de nuit. Leur parents étaient contre et ce n'était pas leur genre, encore moins que pour Abby et moi.

—Vous êtes sorties toutes les deux? Demanda Clara. Plus par politesse que par réel intérêt.

—Avec Melissa et Lily. Répondis-je.

—Je n'avais jamais vu June comme ça! Renchérit Abby.

—Je ne vois pas de quoi tu veux parler ! dis-je en souriant.

Bien sûr, il n’était pas question de parler des quelques verres qui nous avaient rendus un peu « joyeuses » car Clara aurait sûrement été choquée.

Caroline commença à questionner Abby sur la soirée et j'écoutai d'une oreille. Sans vraiment m'en rendre compte, je me mis à écouter la discussion des filles à qui je tournais le dos.

—Je suis sûre qu'il voit une autre fille!

—Comment tu peux dire ça? Demanda une autre voix.

—Il avait une griffure sur le bras droit. Je suis sûre que cette garce était en boite vendredi soir.

—Il s'est peut-être fait ça lui-même.

—Non. Il avait du gloss qui n'était pas le mien.

Cet argument sembla clouer le bec de son interlocutrice. Soudain, je me sentie rougir, reconnaissant la voix de la première fille. Ce n'était autre que Barbie et sa meilleure amie.

—Et tu as vu ta petite sœur? M'empressais-je de demander à Caroline sans même savoir de quoi elle parlait à ce moment-là.

Il fallait que j'arrête de rougir! Abby et Clara me regardèrent comme si je venais d'une autre planète.

—Ta belle-mère n'est pas sortie de la maternité? Demandais-je.

—Si, hier! Enchaina Caroline qui se mit à nous raconter la courte nuit qu'elle avait passé à cause des pleurs du bébé.

Je tendis de nouveau l'oreille.

—Si je découvre qui est cette fille, je lui fais la peau! Dit Ella.

Je déglutis et retournai à la discussion de notre groupe.

—…elle s’appelle Maggie. Reprit Caroline. Ce n’est pas courant comme prénom mais c’est le seul que mon père et ma belle-mère aimaient bien tous les deux. Vous pourrez passer la voir dans quelques mois, quand elle sera plus, présentable.

—Comment ça plus présentable ? demandais-je.

—« Oh regarde, dit-elle en prenant une autre voix, c’est le plus beau bébé du monde ! » je peux t’assurer qu’à un jour, les bébés n’ont rien de beau !

J’échangeai un regard avec Abby et nous rîmes toutes les deux.

—Ta pauvre petite sœur. Dit Clara. Si elle savait ce que tu viens de dire !

Caroline nous regarda perplexe, ne voyant pas ce qu’elle avait dit de mal.

—Venez la voir ce soir si vous y tenez, vous verrez que je n’ai pas menti.

—Non, on va attendre qu’elle ne ressemble plus à un monstre ! dit Abby en riant de plus belle.