Chapitre 22

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Chapitre 22

Lorsque mon réveil sonna, je l'arrêtai mais j'étais incapable de me lever. Me retournant, je jetai un regard par la fenêtre: il pleuvait encore. Me tournant de nouveau je fis face à mon mur. Les larmes me montèrent aux yeux lorsque je vis le bandage à mon poignet. Saisissant mon portable, je composai le numéro de téléphone d'Abby. Notre discussion un peu tendue de la veille ne nous ressemblait pas du tout et je regrettais de m'être emporté et d'être partie comme ça. Après quelques tonalités, elle décrocha.

-June?

Je pris une grande inspiration pour retenir mes larmes.

-Abby, tu pourrais passer chez moi à la fin des cours?

-Qu'est-ce que tu as?

C'était vraiment trop dur d'entendre sa voix après notre dispute. J'éloignais le téléphone et soufflai longuement.

-Rien ça va, j'ai juste besoin de te voir.

-J'arrive. Dit-elle avant de raccrocher.

Et elle ne plaisantait pas. Quelques minutes plus tard, elle frappa à la porte. J'enfilai un pull et allai ouvrir. Son regard se porta immédiatement sur mon poignet.

-Je vais t'expliquer. Dis-je une fois dans ma chambre.

-Alors j'écoute.

Ses grands yeux bleus me fixaient attendant des réponses.

-J'ai compris ce que tu pensais de cette relation et les récents événements vont en ta faveur mais c'est juste une mauvaise passe.

-Et ton poignet?

-Ça en fait partie.

-C'est lui qui t'as fait ça?

-Si je suis arrivée en retard pour mon oral, c'est parce que la veille, il est venu chez moi et on a... On a déconné.

-Comment ça déconné?

-Il avait des pilules. Je n'ai aucune idée de ce que c'était mais ça m'a assommé. Je n'aurais pas dus, c'est clair, mais je ne pensais pas réagir comme ça.

Ensuite, il est venu hier soir et j'étais hors de moi alors je lui ai balancé des tas de trucs au visage. Il n'a pas apprécié mais je me suis rendu compte trop tard de son état.

-Qu'il se drogue c'est une chose mais en plus il te drogue toi ?

-J'étais consciente de ça, il ne m'a forcé à rien. Il est payé pour ça et je pense que quelqu'un au lycée fait pression sur lui, pour tester ses produits.

Bien sûr, je faisais allusion à Franck mais ça non plus je ne pouvais pas lui dire car alors, elle comprendrait tout de suite que le garçon en question était Grégory.

-Il ne se maîtrisait pas vraiment et il ne s'en est même pas rendu compte. Dis-je en recouvrant mon poignet avec la manche de mon pull.

-Ça ne l'excuse pas.

-Je sais.

-Mais June, pourquoi tu restes avec lui?

Je ne m'étais jamais posée la question, à savoir si je devais rester avec lui ou le quitter. Certes, je lui avais dit la veille que j'arrêtais tout mais c'était sous le coup de la colère et en y pensant bien, je n'avais jamais vraiment envisagé cette possibilité.

-Parce que je suis certaine qu'il va prendre conscience de tout ça et qu'il va arrêter.

Elle eut un regard sceptique.

-Je sais ce que tu penses. Dis-je en levant les yeux en l'air. Tu voudrais que je te dise. Abby, tu sais que je n'aime pas mentir.

-Mais c'est ce que tu fais June.

-Si je te disais qui c'est, alors tu me prendrais pour quelqu'un d'aussi tordue que lui.

Elle eut un léger sourire.

-On a instauré des règles et sa règle c'est que personne ne doit être au courant pour nous. Seule la personne qui a mis en place une règle peut la briser alors, ce n'est pas moi qui la romprai en première.

-D'accord. J'espère sincèrement que tu as raison quand tu dis qu'il va changer.

Au fond de moi, c'est ce que j'espérais aussi...

Abby prit le petit déjeuner chez moi et fini par aller en cour seule, car j'aurais été incapable de subir une journée de plus de cette semaine maudite.

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