Bonus # 10 ans plus tard

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Mes yeux étaient encore embués et je sentais mon cœur se serrer encore dans ma poitrine. J'avais l'impression que c'est 5 derniers jours avaient été une véritable torture.

Je sentis une main se poser sur mon épaule. J'ai tourné la tête et je la vis, avec son teint rosé, un sourire apparu sur mes lèvres. Elle murmura :

- Maman, tu ne penses pas que tu devrais y aller maintenant ? Tout le monde t'attend. Tu dois être forte.

J'hochais la tête brièvement et je me levais. Elle me prit la main et me demanda, pour la huitième fois du week-end :

- Maman, est-ce que papa est allé dans un monde meilleur ?

Je ris doucement :

- Oui, il est au paradis en ce moment ma chérie. Il est avec Sophie, avec mon père, avec toute notre famille. D'accord ? Maintenant, il est vraiment heureux.

- Parce qu'il était pas heureux avec nous ?

- Non c'est pas ce que je voulais dire ma puce. Ce que je veux dire, c'est qu'il est heureux là où il est, autant que lorsqu'il était avec nous.

- Ça veut dire que même sans nous il est quand même aussi heureux ?

- Ma puce, on lui manque beaucoup et il nous manque mais un jour on se retrouvera tous les trois dans le ciel, au paradis et là, on pourra tous être heureux, à nouveau tous les trois. Mais faut pas te dire qu'il est malheureux d'accord ? Il faut pas être malheureuse sans lui...

- Mais maman, tu fais que pleurer depuis qu'il est allé au ciel...

- Je sais, mais c'était l'amour de ma vie et on me l'a enlevé...

- Pleure pas maman, s'il te plaît. Sinon je vais pleurer aussi et on pourra plus aller devant sa tombe. Tu pourras plus faire ton discours et tout le monde va me regarder avec des yeux tout triste alors on va tous avoir envie de pleurer alors que papa il aimait pas nous voir triste.

Je souris à ma fille et lui dit :

- Bon, allons-y.

On sortit ensemble de la salle. Je vis que tout le monde etait présent, tout son petit monde. Quand je dis tout le monde, c'était nos amis, notre famille. La foule entourait un cercueil de bois rouge, que j'avais choisi avec sa mère. Le cercueil reposait sur un trépied. J'essayais de garder la tête haute. Mais mon cœur était brisé...

Ils se tournèrent tous vers moi et me prirent dans leurs bras. Me souhaitant tous "toutes leurs condoléances". Mais tout ceci n'allait rien changer à ma douleur.

Les croque-morts, tous habillés en noir, prirent le cercueil et le transportèrent dans l'église. C'était la première messe à laquelle j'assistais sans Jordan depuis sa mort. J'avais l'impression que la messe allait durer éternellement.

On me demanda de me lever pour faire mon discours devant nos proches, je tremblais comme une feuille, j'ai cru défaillir plusieurs fois. Je lisais avec une voix monotone et triste. Je n'arrivais pas à rendre ce texte vivant... En descendant de l'estrade, j'éclatais en sanglots. La mère de Jordan me prit dans ses bras, me serrant contre son cœur.

Quand ce fut terminé, on monta dans la voiture afin d'aller au cimetière, où il serait enterré. Sophie, qui maintenant était âgée de 10 ans, portait un bouquet de fleurs blanches dans ses bras. Elle voulait les jeter à son papa parce que c'était celles qu'il lui ramenait tous les dimanches matin du marché. Elle tenait sa petite main dans la mienne et ça m'appaisait.

Je m'en voulais tellement qu'elle ait perdu son père si tôt, dans un accident de voiture débile ! Si seulement je ne lui avais pas demandé de rentrer plus vite, si seulement je lui avais dit de faire plus attention, si seulement j'avais pensé à changer les pneus de la voiture et à mettre des pneus neige, si seulement il est encore en vie, à mes côtés.

Liars ~ Jordan Huxhold/Vinnie HackerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant