Chapitre 12

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CHAPITRE 12

Ambre

Cela doit faire une bonne heure que je suis en train de prendre un bain.

Mon premier depuis longtemps, le dernier remonte avant que maman ne parte.

Même prendre une douche, papa me l'interdisait, c'était une fois arrivé cette semaine.

Je me décide à sortir de ce bain, puisque l'eau commence à refroidir.

J'enroule une serviette autour de mon corps.

Je le place devant le miroir, j'ouvre la serviette et observe les dégâts de mon paternel.

Deux bleus sur le ventre, sûrement un ou deux dans le dos. Un autre sur le torse, sans compter ceux sur les jambes et les bras.

Je referme la serviette quand deux coups se font entendre de derrière la porte.

— C'est qui ? Demandai-je en resserrant la serviette.

— Aron. Fit une voix rauque.

Je fais quoi ? Je dois lui dire de m'attendre dans ma chambre ou d'entrée ?

Pas le temps de réfléchir que la porte s'ouvre sur lui.

Mes doigts serrent de plus en plus la serviette.

— Tu pouvais m'attendre dans la chambre. Lui dis-je timidement.

— T'avais en tout cas fermé la porte à clé. Me répondit-il avec un sourire au coin.

Il n'a pas tort, je n'ai pas pensé à fermer la porte.

— Oui, bah tu peux sortir le temps que je m'habille, s'il te plaît ? Lui répondis-je ?

Il me regarde de haut en bas, son petit sourire réapparaît puis disparaît.

Son regard reste fixé sur mes jambes, surtout sur mes bleus.

— Regarde dans le tiroir, il doit y avoir de la crème, dépêche-toi, je t'attends dans ta chambre. Dit-il avant de partir ?

Sans renfermer la porte

— La porte se ferme. Dis-je dans un soupir.

— Comme ta gueule. Fit sa voix rauque.

J'ai parlé si fort que ça ?

Je ne dis rien, puis ferme moi-même la porte.

Je cherche la crème dans les tiroirs, puis en applique là où mes bleus se sont formés. Puis j'habille avec les vêtements du dressing, autant en profiter. Je mis un jean ample et un pull, je ne veux pas qu'on voit mes bleus, même si Aron en a déjà vu quelques-uns.

— Grouille ton cul. Grogne Aron

Je me dépêche, puis range la crème et sors de la chambre. Aron est là, allongé sur le lit, les bras derrière la tête. Cette position fait ressortir ses muscles, il est musclé, beau, mais aimable, j'en doute.

Je sors de mes pensées qui se sont dirigées vers lui, surtout son corps, en voyant qu'il ne m'a pas encore remarqué.

Je me racle la gorge pour lui montrer que je suis là. Il tourne la tête vers moi sans changer de position.

— Parle-moi de ton père. Annonce t'il

Lui parler de mon père, hors de question.
Je n'ai pas le droit. Papa ne veut pas, je n'ai pas le droit. Il se vengera et Aron se moquera de moi à cause du passé.

Mes jambes se mettent à trembler ; je vais faire une crise.

Lui répondis-je fermement.

Il fronce ses sourcils, se redresse.

— Dépêche-toi, je n'ai pas tout ton temps. Repris t'il

Il est là sérieux ? Il ne va pas me forcer sérieusement ?

Je tente de reprendre mon rythme cardiaque qui commence à se faire irrégulier à cause de la crise qui approche de plus en plus.

Je ne veux pas. Dis-je, la voix pleine de tremblements.

Il se redresse ; il semble agacé.

Il avance vers moi.
Je recule, mais il continue de s'avancer.
Mon dos se colle contre le mur.

— Magne-toi de parler avant que je te colle une balle entre tes beaux yeux, mi angelos. Sa voix est pleine d'agacement.

J'en suis incapable ; la peur m'en empêche.
Papa avait raison, je suis faible et si je lui raconte, ça sera pire. Il connaît mes faiblesses bien trop profondes.

Quitte à en mourir, je dois emporter mes faiblesses avec moi sous ma tombe.

Je ne veux pas. Rétorque-ai-je.

Ses iris gris qui sont habituellement clairs viennent de s'assombrir lors de ma réponse.

Son bras se lève et son poing atterri durement sur le mur près de mon visage.

Je sursaute et mes tremblements redoublés, les larmes me montent aux yeux.

TOI. — DÉPÊCHE-TOI. Hurla-t-il encore une fois ?

S'en est trop, mes jambes me lâchent, je tombe par terre.

Mes pleurs raisonnent dans la pièce qui devient de plus en plus petite et étroite.

Deux mains viennent me toucher les épaules.

— Arrête, papa.

Son touché

Son soufflé

– Ambre, c'est moi.

Il est revenu.

Mes oreilles bourdonnes

Ses mains sur mon corps

Mes bras

Mes jambes

Mon ventre

Mon dos

Mes rênes

—Ambre mi angelos

Mi ángel

Aron

Il n'est pas là.

C'est Aron.____________________________

Chapitre 12

J'espère qu'il vous plaira !!!

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