Irreversible

Chapitre 14

Ambre

Flashback

— Ma chérie, vient voir Maman, s'il te plaît.

Je me dirige vers Maman qui doit être dans ma chambre. Je laisse mon dessin sur la table de salon, monte les marches.
J'avance vers ma petite chambre.

— Tu en as mis du temps, ma chérie ?

Papa

Maman n'est pas revenue.
Je ne suis pas arrivé rapidement, je vais le payer. J'espère que maman va revenir et vite, j'ai peur, mes mains en tremblent tout comme mes jambes, mon ventre se noue.

Les larmes menacent déjà de couler quand je le vois s'avancer vers moi.

— Allons, viens t'asseoir sur le lit, ma chérie, tu connais les règles et ce qu'il en coûte de ne pas les respecter.

Oui, je les connais beaucoup trop d'ailleurs.

Je m'avance lentement vers le lit, mon lit.

– Bouge ton cul.

J'avance plus vite, en évitant de l'énerver plus qu'il ne l'a déjà.

Je m'assoie sur mon lit à une place.

Il s'avance vers moi, mes mains se posent sur mes genoux, les serrant fort, très fort.
Je mords ma lèvre inférieure pour éviter de pleurer.

Il sort un ruban de sa poche de pantalon.
Je ne l'ai jamais vu.

Il me l'attache aux yeux, m'allonge, mon pantalon glisse de mes jambes.

Et il le fit pour la première fois.

Fin du flashback.

– AMBREEE

Je me réveille en sursaut, espérant que je n'ai pas entendu sa voix, cette voix dont je suis traumatisée.

Je sors hésitante de ma chambre. Mes pieds avancent vers les escaliers comme s'ils connaissaient le chemin.
Arrivant à la fin des marches, je m'avance vers une porte.

Et une main avec des bagues aux doigts vient attraper mon poignet droit.

Je tourne la tête vers celui qui a stoppé mon geste.

Aron

-Reste ici Ambre . Me dit-il froidement ?

J'hoche la tête, ne voulant pas le contredire, et je ne suis certainement pas prête à revoir celui à l'origine de mes souffrances, de mes cauchemars, de mes angoisses, de ma perte d'innocence.

Je recule pour le laisser passer, il ouvre la porte et la referme derrière lui.

– Tu devrais aller te reposer ou faire autre chose si tu veux. Annonce une voix derrière moi.

Nils

Je me tourne vers lui.

Et hoche une nouvelle fois la tête.

— Je le rejoins à tout à l'heure, ma chère Ambre. Dit-il avant de passer la porte et de la fermer derrière moi.

Nils

Me voilà seul dans cette immense maison, enfin à peu près, les deux hommes sont dans cette cave avec mon paternel.

Sincèrement, j'aurais aimé qu'il le tue, c'est bizarre à dire, car c'est mon père. Mais l'enfance qu'il m'a fait vivre est tout aussi bizarre :