3 - home or house ?

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La famille c'est sacré.

La famille c'est sacré

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KESSYAH

Dans ma famille, les mercredi après-midi on les passe ensemble aussi souvent que possible. Mis à part le travail ou les cours on n'a aucune chance d'y échapper. Mes parents tiennent beaucoup à ces moments tous ensemble. Ils considèrent que c'est primordial pour avoir une vie de famille saine. C'est pour cette raison que nous sommes tous installés à table, en nous tenant les mains, pendant que mon père bénit le repas de ce midi. Pour être honnête, on le fait plus par habitude que par foi. Ma mère n'est pas croyante mais mon père nous a tout de même inculqué ses valeurs.

- Amen, déclarons-nous en cœur quand il a terminé.

Aussitôt, les discussions vont de bon train. Et comme d'habitude, Kenayah monopolise la parole. C'est un véritable moulin à parole. Elle nous raconte comment s'est déroulée sa rentrée qui a eu lieu hier. Un désastre selon elle.

- Mais vous savez pas le pire, continue-t-elle en se servant un verre d'eau. Eh bien-

- Tu vois pas que tout le monde s'en fout ? demande Tayron d'un air las.

Dans une tentative pour retenir mon rire, je manque de m'étouffer avec ma bouchée de riz et d'haricots. À mes côtés, Mayron prend la bouteille d'eau et remplit mon verre en riant franchement. Je le remercie d'un signe de tête avant de boire goulûment.

- Tay' soit gentil avec ta sœur, exige ma mère.

- Parle ma fille, moi je t'écoute, renchérit mon père pour lui faire plaisir même si c'est sûrement le moins attentif de nous tous.

- J'ai oublié ce que je voulais dire à cause de lui, répond-t-elle en foudroyant du regard l'intéressé.

- Dieu soit loué, rétorque-t-il les mains jointes.

Cette fois-ci, même mes parents esquissent un sourire. Tayron et Kenayah ont toujours été comme chien et chat. Ils s'aiment beaucoup, c'est certain, mais ils ne peuvent pas s'empêcher de se lancer des piques. Quand j'étais plus jeune, je me rappelle que Tayron m'avait dit qu'il pourrait lui donner un rein mais qu'il ne partagerait jamais un Snickers avec elle. J'imagine que cela relève du grand mystère des relations fraternelles. Mayron dit que c'est parce que c'est sa première petite sœur et qu'il ne savait pas comment agir avec elle et donc leur manie de se chamailler serait restée.

- Et toi Kessyah ? Tu ne nous a même pas raconté ta rentrée lundi. Comment c'était ? me questionne ma mère.

Tous les regards se posent sur moi et j'avale ce que j'ai en bouche avant de fixer mon assiette en y remuant mes couverts sans enthousiasme. Je me vois mal leur avouer que j'ai la boule au ventre à chaque fois que je pense au fait que je suis dans la classe de Lucas. Consciente qu'ils attendent une réponse, je me décide à parler. Je prends un air détaché et j'essaie d'être le plus naturel possible, comme toujours.

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