17 - you are enough

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Une victoire est une victoire.

Une victoire est une victoire

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JAREK

Je relis une troisième fois la question que ce site en ligne propose pour réviser gratuitement le code sans savoir quoi répondre. Je finis par choisir une réponse au hasard et je souffle en voyant la correction qui indique que c'est faux. Encore. La sonnerie de mon téléphone interrompt mes ruminations. Je pose mon ordinateur, auparavant sur mes genoux, sur mon matelas pour me pencher vers ma table de chevet. C'est une notification du groupe snap.

Kessyah
23 allée des tulipes

Je relis le message et les derniers qu'on s'est envoyés, pensant que j'ai loupé quelque chose, mais je ne comprends toujours pas.

Jarek
???

Ichiro
Pour rappel, une phrase est constituée d'un sujet, d'un verbe et d'un complément. Et toi, tu n'es pas normalement constituée visiblement.

Kessyah
on se fend la poire ici
c'est mon adresse
vous pouvez venir ? envie de vous voir

Ichiro
Maintenant ?

Kessyah
oui

Je fronce les sourcils en tapant ma réponse.

Jarek
Tes parents s'en foutent ? Il est 21h03

Kessyah
j'ai un plan d'enfer no problem, dites oui svp svp svp

Jarek
J'arrive

Kessyah
NE SONNE SURTOUT PAS
envoie un message quand t'es arrivé

Ichiro
Je dois aller chercher ma sœur à l'autre bout de la ville qui s'est encore mise dans la merde. Dsl, tout va bien au moins ?

Kessyah
oui tqt c'est pas grave, prends soin de toi <3

Ichiro
Toi aussi, on s'appelle !

Je ferme l'application et me lève de mon lit. J'enfile une doudoune et un sweat par-dessus mon tee-shirt et sans changer mon jogging j'attrape mes baskets que je mets sans attendre. Ma mère travaille de nuit et mon père est encore en déplacement pour son travail, alors je m'octroie le droit de faire ce que je veux.

Quand j'arrive dans l'allée indiquée par Kessyah, je comprends mieux le nom qu'elle porte. Il fait déjà nuit noire et les lampadaires allumés me permettent d'apercevoir les rangées de fleurs disposées entre tous les immeubles de son quartier. J'avance dans la rue presque déserte en cette fin de soirée en cherchant le numéro de son immeuble. Quand je finis par le trouver, un vieil homme en sort accompagné de son chien tenu en laisse. Je me précipite vers lui pour retenir la porte et il m'adresse un regard curieux.

- Bonsoir, me salue-t-il.

- Bonsoir.

J'accompagne ma réponse d'un signe de tête et je souris en dégainant mon téléphone dans le hall. Kessyah m'informe qu'elle habite au premier étage, à la porte cinq. Je décide alors de prendre les escaliers et une fois rendue devant chez elle, la porte est entrouverte. Ne sachant pas trop quoi faire, j'attends les bras ballants qu'elle apparaisse. Ce qu'elle finit par faire au bout de quelques secondes. Une main sur la porte pour l'ouvrir en grand et l'autre qui mime le silence, elle me fait signe d'entrer. Sa vue me fait automatiquement sourire et un petit rire m'échappe face à son sérieux, au moment où j'entre dans ce qui doit être le salon uniquement éclairé par la faible lumière qui provient des fenêtres. Elle me fait les gros yeux. Je sens sa main délicate agripper mon bras et elle m'entraîne à sa suite dans un long couloir jusqu'à sa chambre. Elle plaque son dos contre la porte après l'avoir fermée et je peux voir sa poitrine se soulever rapidement, comme si on venait de commettre un crime.

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