Quand trois adolescents tourmentés par la vie trouvent la force de continuer à se battre dans leur amitié...
Kessyah, Jarek et Ichiro nouent un lien fort et unique lors de leur dernière année de lycée, cette période de croisement entre les derniers...
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KESSYAH
- Alors ? demandé-je en me lavant les mains.
Je tourne la tête à côté de moi. Penchée vers le miroir des toilettes, Louise réalise minutieusement son trait d'eye liner. Concentrée dans sa tâche et les yeux fixés sur la glace, elle me répond :
- Alors quoi ?
Je me dirige vers la machine pour me sécher les mains et je hausse les sourcils.
- Alors j'attends que tu me dises « wahou c'était trop génial ce week-end, t'avais raison Kessyah. Tes potes sont géniaux et je t'adore. »
Elle s'arrête, se redresse et se tourne vers moi qui suis de nouveau à ses côtés, les bras croisés sur ma poitrine. Elle secoue la tête et ses boucles rousses virevoltent autour de son visage. Puis elle range son maquillage en riant.
- C'était super honnêtement. Mais tu ne me feras pas changer d'avis sur Ichiro. C'est un emmerdeur.
Je lève les yeux au ciel et avance vers la sortie.
- Oh, arrête, c'est un amour.
Pendant qu'on marche dans les couloirs jusqu'à notre salle de cours, je repense à l'après-midi qu'on a passé ensemble et je ne peux pas m'empêcher d'ajouter :
- Dans tous les cas, ne le prends pas personnellement si tu penses qu'il n'était pas très agréable. Il n'est pas au top de sa forme en ce moment.
Louise fronce les sourcils et tourne vivement la tête vers moi. Elle paraît intriguée par mes propos et elle ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais les garçons arrivent justement à ce moment. Elle demeure donc silencieuse. Pourtant le regard curieux qu'elle pose sur Ichiro ne m'échappe pas, ni la légère rougeur qui teinte ses joues, et me rappelle la fois où elle a dû aller s'asseoir à côté de lui en maths à cause de nos bavardages.
- Comment vont mes garçons préférés ?
Ichiro s'approche et passe son bras autour de mes épaules avant de poser sa tête sur la mienne. Je me contorsionne pour voir son visage, ce qui l'oblige à relever la tête en soupirant, et je pose mes mains sur ses joues en le détaillant. Il a l'air fatigué comme pas possible.
- Combien d'heures tu as dormi ? lui demandé-je sérieusement.
Jarek s'approche et secoue la tête de désapprobation en le regardant aussi.
