5 - the (cute) new kid

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Tu es parfaite

Tu es parfaite

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KESSYAH

Le son de la musique est si fort et résonne dans tout l'appartement. De ma chambre, je peux entendre le ton enthousiaste de ma grand-mère qui s'adresse à tout le monde de sa voix claironnante. Je me tourne dans mon lit en espérant retrouver le sommeil. Mais au cri étouffé qui me parvient, je comprends que Tayron a choisi ce moment pour se présenter. Je lâche un soupir d'exaspération avant de prendre mon oreiller pour m'en couvrir le visage et étouffer mes cris de frustration.

- Les voisins doivent nous haïr, affirme Mayron d'une voix monotone en beurrant une tartine de confiture.

Tous réunis autour de notre table à manger extensible, nous prenons notre petit-déjeuner dans une ambiance électrique.

- Pour être honnête, je détesterais nous avoir pour voisins, renchérit Kenayah après avoir bu une gorgée de son chocolat chaud. Mamie, tu voudrais bien baisser le son de la télé ? Il est neuf heures du mat' et c'est samedi en plus.

Je jette un coup d'œil à ma grand-mère à l'autre bout de la table. Elle sourit légèrement et secoue la tête de droite à gauche.

- Un peu de louanges ne fait de mal à personne, j'en suis sûre.

Ma mère hausse un sourcil à ses dires tandis que je me retiens de lever les yeux aux plafonds. Mes frères échangent un regard lourd de sous-entendus. Quant à Kenayah, elle esquisse une grimace avant de se reprendre rapidement. Pourtant, malgré notre scepticisme apparent personne ne la contredit. En fait, ma mère n'a pas pipé mot depuis qu'on est à table et mon père se contente d'acquiescer quasiment tout ce que dit sa mère.

- Tiens ma chérie, c'est bien les croissants que tu préfères ?

Ma grand-mère a fait glisser la corbeille en osier qui contient les viennoiseries jusqu'à moi. Je saisis un croissant et lui offre un sourire vacillant.

- Exact, merci mamie.

S'il y a bien une chose que j'ai comprise avec ma grand-mère, c'est que je dois éviter à tout prix de refuser de la nourriture quand elle m'en propose. Quitte à manger plus que je ne le peux.

- Tu voudrais bien arrêter de monopoliser le beurre ? demande Kenayah à Tay' en croisant les bras.

- La patience est une vertu, n'est-ce pas mamie ?

- Ton frère a raison Kenayah. Tu manques de patience, je te l'ai toujours dit, confirme cette dernière.

En voyant la mine boudeuse de Kenayah et le sourire railleur de Tay', je lâche un faible rire. Mayron secoue la tête en se marrant aussi.

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