Quand trois adolescents tourmentés par la vie trouvent la force de continuer à se battre dans leur amitié...
Kessyah, Jarek et Ichiro nouent un lien fort et unique lors de leur dernière année de lycée, cette période de croisement entre les derniers...
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JAREK
- Ces derniers jours, il y avait ce truc entre nous et je voulais comprendre ce qu'il nous arrivait. Mais si... Ça gâchait tout ? continue Kessyah.
Je relève lentement ma tête de son cou. J'arrête les mouvements de ma main sur son dos pour poser mes paumes sur ses bras afin de tourner son buste vers moi. Sans laisser transparaître ma panique, je l'observe mordiller sa lèvre nerveusement et jouer avec mon collier. Quand elle me regarde enfin, je vois l'inquiétude qui se reflète dans ses yeux. Elle doit déceler ma réticence parce qu'elle se rétracte.
- Non, oublie ce que je viens de dire.
Elle essaie de fuir mon regard et se lève, mais je pose une main sur son bras pour la retenir. Je ne peux pas la laisser partir et tout laisser en plan alors que quelque chose d'aussi incroyable vient de se passer. J'ai encore le goût de ses lèvres sur les miennes et la chaleur de son corps me manque déjà.
- Explique-moi s'il te plaît, l'imploré-je.
Elle souffle et se laisse tomber à côté de moi. Je ne peux pas me retenir de clore la distance entre nous en me rapprochant un peu et en posant mon bras sur le dos du canapé tandis que je lui fais face. L'une de ses mains vient triturer les scrunchies à son poignet opposé, comme elle le fait quand elle est stressée, et en voyant son regard perdu je dois me retenir de la prendre dans mes bras pour la rassurer.
- On est amis toi et moi, n'est-ce pas ?
Je hoche la tête.
- On est tout ce que tu veux qu'on soit.
Elle reste immobile et silencieuse quelques secondes, le temps d'assimiler mes propos, avant de reprendre la parole.
- Je n'avais jamais connu d'amitiés aussi sincères avant toi et Ichiro, commence-t-elle.
Ses mots me viennent directement en plein cœur. J'avais déjà compris qu'avant nous Kessyah n'avait jamais vraiment été membre d'un groupe, mais l'entendre le dire et voir comment ça la touche c'est autre chose. J'ai envie de prendre soin d'elle pour qu'elle soit toujours aussi heureuse. Elle triture maintenant distraitement le bas de son tee-shirt en fixant le sol et la ride d'inquiétude qui barre son front ne me dit rien qui vaille. Je ne dis rien pour ne pas la brusquer, et j'attends qu'elle poursuive.
- Je tiens vraiment beaucoup à vous deux. Notre relation compte à mes yeux et... et je veux pas...
Voyant qu'elle cherche ses mots, je pose ma main sur la sienne pour attirer son attention sur moi. Aussitôt ses doigts se resserrent autour des miens.
