Quand trois adolescents tourmentés par la vie trouvent la force de continuer à se battre dans leur amitié...
Kessyah, Jarek et Ichiro nouent un lien fort et unique lors de leur dernière année de lycée, cette période de croisement entre les derniers...
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ICHIRO
Je parcours rapidement des yeux la feuille qui a été disposée au préalable sur ma table, comme sur chacune des tables de la salle réservée aux DS où nous nous trouvons. Le sujet n'a pas l'air bien long ni compliqué, pourtant on a deux heures devant nous. Un léger sourire étire mes lèvres quand je me munis d'un stylo et que je commence à écrire sur ma copie. C'est presque trop facile.
J'ai pas révisé des masses pour préparer ce devoir mais les réponses me viennent aisément. Les mathématiques c'est simple, ce n'est qu'un raisonnement logique et l'application de quelques formules apprises par cœur. Pour ma part, je suis plus ou moins attentif en classe, je refais quelques exos de temps en temps, et le tour est joué.
Les soupirs dépités qui s'élevent à intervalles réguliers me font lever la tête. Visiblement la majorité de mes camarades ne trouvent pas le sujet aussi simple que moi. Comme on est en salle de DS, les tables sont individuelles et les places ne sont pas attitrées. Devant moi, Kessyah se tient la tête d'une main et de l'autre elle tapote son quatre couleurs dans un abominable tintement répétitif, ce qui lui vaut quelques regards énervés dont elle ne se rend même pas compte. À ma droite, Jarek fronce les sourcils en regardant sa copie comme si les réponses allaient s'écrire elles-mêmes et sa jambe bouge frénétiquement. C'est un de ses tics nerveux.
Quand les deux heures sont écoulées, certains se précipitent pour sortir de classe - comme moi - et d'autres s'acharnent à ajouter des modifications de dernière minute à leur devoir. Dans le couloir, les conversations vont bon train.
- Un contrôle de maths dès huit heures un lundi, c'est vraiment de la torture, se plaint Kessyah en se laissant glisser contre le mur pour s'asseoir à même le sol.
Je lève les yeux au ciel et me baisse quelques secondes pour lui tapoter l'épaule. Elle a tendance à toujours dramatiser, quelle que soit la situation.
- Tu t'en remettras, t'inquiètes.
- Facile à dire pour toi, réplique Jarek quand il arrive, tu vas encore avoir une note excellente !
- Je te signale que toi aussi t'es du genre à avoir des bonnes notes mon pote.
- La différence c'est que je bosse comme un fou pour avoir quatorze alors que toi c'est plutôt le genre de notes que t'obtiens quand t'as pas assez travaillé.
