21 - but we hold on

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La déliquescence de nos âmes

La déliquescence de nos âmes

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ICHIRO

J'enfonce ma casquette sur ma tête dès qu'on quitte le bâtiment du lycée. Les bleus de mon visage tumefié s'estompent lentement, et c'est une chose d'être observé comme une bête de foire en cours, mais je refuse d'être dévisagé de la même manière dans la rue. Tous ces regards curieux me rappellent constamment ce qui s'est passé et j'ai dû mal à cacher ma colère ensuite.

- Je vais m'acheter des cookies à la Mie Câline. Vous venez ?

Je hoche la tête vers Jarek tout en ramenant une clope à mes lèvres.

- Attendez ! Je dois refaire mon lacet, déclare Kessyah.

On s'arrête pendant qu'elle s'accroupit quelques secondes. Quand elle se relève, elle baisse son bonnet plus bas sur sa tête et elle se frotte les mains entre elle avant de les fourrer dans ses poches.

- Je sais pas comment tu fais pour tenir ta cigarette sans gant avec un froid pareil. Il caille ! se plaint-elle pour la énième fois depuis le début de la journée.

Je lève les yeux au ciel mais un sourire étire mes lèvres. Vous pouvez compter sur la présence de Jarek et Kessyah pour vous faire oublier tous vos soucis.

- Toujours dans l'abus.

- Vous en voulez ? propose Jarek une fois qu'il a acheté ses cookies.

Je secoue la tête mais Kessyah accepte d'en prendre un. Elle peste encore contre le froid à voix basse puis elle commence à le manger.

- C'est trop bon ! s'extasie-t-elle. Je comprends pourquoi ce sont tes préférés.

- J'ai des goûts extraordinaires, je sais, réplique-t-il.

Elle lève les yeux au ciel et ne prend même pas la peine de lui répondre tant elle est concentrée dans sa dégustation. Jarek me jette un coup d'œil en biais et on se sourit mutuellement. Je crois qu'on pense tous les deux à la même chose. Ça fait plaisir de la voir plus à l'aise concernant son rapport à la nourriture. Ça ne s'est pas fait en un claquement de doigts et il lui arrive encore de regarder son plat comme si c'était un immense obstacle à franchir. C'est un processus continu et je suis fière d'elle quand je vois où elle en est aujourd'hui. Le contraste avec le premier repas qu'on a pris ensemble à la cantine est grand.

- Bon, je vais rentrer, annoncé-je après avoir vu l'heure sur mon téléphone. La nuit tombe tôt et je suis à pied aujourd'hui. Ma mamie pourrait s'inquiéter si je tarde trop.

- Moi je prends le bus. Il devrait bientôt arriver d'ailleurs. Alors, à demain les gars.

Jarek secoue la tête en nous regardant à tour de rôle. Il passe une main dans ses cheveux et fronce les sourcils.

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