Chapitre 13

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L'idée de la perdre une nouvelle fois m'est insupportable, inconcevable, plus je me rapproche de la maison, plus je l'imagine allongée, livide, son cœur ne battant plus, l'angoisse me reprends de plus belle, seul dans la voiture, mes larmes ne cessent de couler, à force d'hurler, de maudire tout le monde par simple colère, je commence en à avoir mal à la tête, mes mains se crispent tellement sur le volant que dès que je le tourne mes paumes se frottent me provoquant une douleur immense.

J'aurais dû proposer autre chose comme activité, j'aurais dû comprendre immédiatement les similitudes entre les deux filles.
J'aurais dû lui dire je t'aime dès que nous étions jeunes.
J'aurais dû ...
J'aurais dû ...
J'aurais dû ...

Moi : Putain !
Fait chier !
Pourquoi toi !

M'insulter, refaire dans ma tête les différents scénarios, m'imaginer lui faire ma déclaration c'est tout ce dont je suis capable.

Je pense que je l'aurais sûrement demandé dans un musée, j'aurais attendu qu'il y ai un festival pour que je puisse voir à travers ses yeux les feux d'artifices éclairer ses prunelles dorées, au moment où les feux d'artifices exploseront dans le ciel, j'aurais posé un genoux à terre, dans le creux de ma main j'aurais déposé le petit écrin en velours rouge, pleurant de joie, Alyzée l'aurait ouvert et vue la bague de saphir.

Nous nous serions mariés au printemps, sous les fleurs de cerisier, car c'est sa saison préférée, tout le monde serait heureux pour nous, puis deux ans après elle aurait donnée naissance à une petite fille aussi belle et radieuse que sa mère.

Malheureusement, je n'aurais pas tout ça, en voyant flou je me gare du mieux que je peux, je sèche vite mes larmes, je fume rapidement trois cigarettes, une fois sorti du garage, je rentre en courant dans la maison, les cris de Manjiro se mêlent à ceux de Kaori, dans la cuisine, Kakucho a l'air soûl, Ran et Rindô ont l'air déboussolés.

Moi : L'enfant ?

Kakucho : Il fallait choisir, entre ma soeur et l'enfant.

Il est bourré.

En m'approchant d'eux, j'aperçois les mains de Kakucho ayant des hématomes, Ran a une joue bien rouge et Rindô a un œil très marqué.

Ran : Mikey voulait sauver l'enfant.

Moi : Et vous Kaori je suppose.

Il y a donc eu un désaccord musclé.

Rindô : Tu es au courant du coup.

Kakucho : Encore heureux que je voulais qu'elle vive !
Il peut lui faire encore un enfant si il veut !
Mais ! Mais !
C'est ma soeur encore heureux que je voulais la sauver !

Note pour plus tard ne jamais le laisser boire.

Je passe derrière Ran, dans le bar je sors une bouteille de Whisky et des verres.

La porte s'ouvre Sanzu est livide, ses yeux sont tous rouges, il prend la bouteille sur la table, Koko qui est derrière lui ne dit rien, il remplace seulement la bouteille de Whisky par du Bourbon, ils prennent places à côté de nous, les cris laissent place à des hurlements des deux mariés puis un bruit sourd  m'hérisse les poils.

Requiem pour un fouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant