Chapitre 12

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La contempler encore et encore, mon regard fixe la voiture, je me sens complètement dépendant d'elle, dès que la brune prend des virages trop serrés, je cesse de respirer, Alyzée continue d'accélérer, elle enchaîne les virages, les tours de piste, la brune prend le dernier virage, puis, elle perd le contrôle, la voiture dévie de sa trajectoire, le bolide tape dans les petits plots, une épaisse fumée sombre se repend dans l'air me bloquant la visibilité, seulement au loin je peux entendre le bruit affreux d'un crash.

Non pas toi.

Ma gorge se noue, une boule se crée au niveau de mon estomac, mes mains se crispent contre les barreaux, je me force à réagir, à bouger, mais je suis tétanisé, la peur a envahit mon corps, je ferme les yeux, enlever les mains de la barre m'a demandé un effort surhumain jamais auparavant je n'avais ressenti un sentiment contradictoire et oppressant.

La peur ôte toute volonté.

Essoufflé, je traverse le circuit de course le plus rapidement possible pour aller voir Alyzée, mes paumons brûlent, ma respiration est devenu sifflante, le vent qui souffle dans ma direction, balaie les larmes naissantes sur mon visage et moi pauvre fou je prie pour revoir son visage encore et encore.

Alyzée ! Alyzée ! Alyzée !

Son prénom est le seul réconfort auquel je peux m'accrocher pour me permettre d'avancer, de traverser cette épaisse fumée toxique et épaisse.

Lors que j'aperçois la voiture qui gît à l'envers, mon monde entier s'écroule, la terre danse sous mes pieds, mon inconscient rie de moi, me hurlant que les gens comme moi méritent que la solitude et que je n'aurais jamais droit au bonheur.

Arrête ! Arrête ! Arrête ! STOP !
Cesse de me tourmenter.

J'approche lentement, en penchant ma tête, je la vois enfin, l'angoisse ressenti disparaît quand la brune m'offre encore son sourire bienveillant, en l'examinant du regard, je la vois se tenir le ventre, délicatement, je lui enlève la ceinture, ses cheveux cache son visage, très précautionneusement j'attrape la brune, je l'extirpe de la voiture et je la prends ma bras tel une princesse.

Alyzée : Hanma.

Moi : Tout va bien.
On va appeler les secours.

Je suis froid dans mes paroles, détaché, pas parce que je suis en colère contre elle, mais parce que si je ne protège pas il se pourrait que je fasse une erreur.

Ma main retire ses mèches de cheveux lui cachant son visage, après avoir dégagé son visage pour l'admirer, je constate avec stupeur que les dégâts sont minimes, Alyzée a quelques coups au niveau du front, son nez commence à saigner, cependant ce qui me fait perdre tout mes moyens, c'est la quantité de sang qui s'échappe entre ses jambes.

Alyzée : Mon ventre j'ai mal.

La brune dans mes bras, pleure, cries, ses hurlements me tordent l'estomac, sa souffrance est bien trop grande, la seule chose que je fais, c'est de ôter mon chapeau encore sur ma tête et de lui mettre.

Au moins je préserve ta dignité.

Takeomi, Kakucho s'approchent, son frère enlève sa veste il la dépose au sol puis avec un geste de sa main, il m'incite à y allonger sa soeur dessus.

Kakucho : Alyzée ?

Moi : Je crois que elle perd le bébé.

Requiem pour un fouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant