Chapitre 3

177 11 56
                                    

Il y a exactement 3 chaises, seulement j'ai devant moi Alyzée, assise, son regard vide, froid, brillant d'une intensité qui fait vibrer mon être, elle attise en moi ce besoin de me dépenser, de me défouler, cette situation entre nous deux ne me gêne pas, au contraire, la brune cherche à me déstabiliser, voir si je suis capable de faire un faux pas qui pourrait s'avérer m'être fatal, curieux de savoir ce dont elle est capable, je me lève en prenant appuie sur mes jambes et les cordes retenant mon cou me brûle atrocement.

Sanzu, assis sur la métisse, grimace en me voyant s'approcher, il penche sa tête pour se remplir les narines de cocaïne et sans pudeur il fait glisser ses mains sur les cuisses de l'amazone.

Sanzu : Tu es trop bonne.

Voix : Sanzu laisse ma femme tranquille.

Alyzée : Sanzu, retourne y je te rejoins directement après.

Sanzu : Aly après on sort ?

Alyzée : Oui.

C'est étrange leurs rapports, elle se laisse faire, sans rien dire, comme si cela lui semblait tout à fait normal, si ce n'est pas la femme de Sanzu, a qui est t'elle mariée ?

Cette question me rend fou, l'homme étant assis sur elle se relève, ses pas résonnent dans la pièce lugubre, nos regards se croisent, il détourne sa tête et repart.

La porte dernière nous claque bruyamment, Alyzée souffle et fait papillonner ses longs cils noirs.

Je vois qu'elle a l'air désespérée par l'enfant qui vient d'être vexé, j'essaie d'avancer mais le feu dans ma gorge se répand très rapidement.

Une fois proche d'elle, je prends de l'élan pour lui donner un coup de boule, mais une balle frôle ma joue, mon oreille siffle à cause de l'impact du tir sur le mur derrière moi, la personne restant à l'écart décide enfin de se joindre à nous, la lumière qui vacille éclaire une personne ayant des cheveux courts très blanc et dès qu'il lève la tête j'ai qu'une envie le tuer.

Manjiro : Ne t'avise pas de la toucher.
Tu a réussit à le ramener, bien.

Alyzée en le voyant se lève immédiatement, c'est instinctive, il bouge, elle bouge, en passant à côté d'elle, Manjiro frôle sa bague qui orne son annuaire, je viens de réaliser qu'elle en portait une, je n'avais pas fait attention à ce petit détail, il s'assoit en remettant ses cheveux en place et Alyzée passe ses bras devant son torse tout en ne me quittant pas du regard.

Une lueur incandescente brille dans son regard, ses yeux s'illuminent de désir dès que je passe ma langue sur ma lèvre inférieure, pour calmer mon envie d'elle, je m'assois en face de Manjiro et je penche la tête sur le côté.

Moi : Que me veut tu ?

Manjiro : Te recruter.

Moi : Sérieusement ?
Et pour qu'elle raison je te rejoindrais.

La main de la brune, caresse le cou de Manjiro, sous se geste il reste impassible, froid, insensible, sa main reste sur sa cuisse droite et l'autre tient fermement son arme à feu qui fait balancer dans le vide.

Alyzée derrière lui ferme les yeux, je la vois prendre une profonde respiration, elle retire sa main de son cou mais à ce moment là qu'il décide de la retenir, quand elle ouvre ses yeux, ses yeux clairs sont brillants, remplit d'eaux, mon corps bouillonne, mon sang ne fait qu'un tour, je ferme les poings en me mordant l'intérieur de mes joues et soudainement j'ai envie de lui décoller la mâchoire.

Pourquoi je réagis ainsi moi !
Tu fait chier reprend toi !

En me voyant faire, la femme du mec le plus insensible du monde, balance sa tête de gauche à droite énergiquement et fait de gros yeux.

Ma belle, tu ne veux pas que ça dégénère.
Pourquoi ?

Un silence palpable règne entre nous trois, nous ne disons plus rien, Manjiro porte la main de sa femme à ses lèvres, il maintien ce regard noir sur ma personne, la porte de la pièce s'ouvre à nouveau très bruyamment pour ne pas changer, ce qui fait sursauter Alyzée et moi.

Sanzu : Aly ! Pizza ou sushi ?
Non parce que les frères ils veulent manger des sushi et j'en ai marre de bouffer que ça moi.

Manjiro : Rappelle moi pourquoi il est encore là.

Moi : La loyauté.

Manjiro : Détache Hanma Aly.

Sanzu : BON JE COMMANDE QUOI MOI !

Alyzée : Personnellement je dirais pizza, prend une carnivore et une pizza nutella banane.

Ran : Sanzu on t'avait dit d'attendre.

Rindô : Tu es sur que c'est bon pour ton état Aly ?

Alyzée : Ne vous inquiétez pas pour moi ça ira.
Hanma, veut tu te joindre à nous ?

A peine a t'elle eu le temps de prononcer sa phrase que Manjiro s'éclipse, Alyzée détache ces liens qui m'irritent la peau, gracieusement, elle fait basculer ses cheveux de l'autre côté, du coin de l'œil, je vois des piercing sur son oreille gauche, ses bras entourent ma nuque, son souffle chaud mord ma peau nue, tout mes membres s'embrassent d'un feu qui ne pourra jamais s'éteindre, je me sens fiévreux, chamboulé, elle me libère de cette corde qui retient mon cou et passe sa main sur la zone qui me brûle.

Moi : Tu risque de t'irriter toi aussi.

Alyzée : Non, j'ai pris mes précautions avant, tu es plutôt pizza ou sushi ?

Moi : Tu m'as bien eu, je te tire mon chapeau, pizza et je prends là carnivore également.

Quand elle relève la tête, un magnifique sourire orne son visage.

Donc la dame du Bonten n'est pas si glaciale que ça.

Alyzée : Tu compte rejoindre le Bonten ?

Moi : Oui.

Alyzée : Bien alors tu peux m'appeler Aly comme les autres.
Je suis Alyzée Sano, tu connaît mon époux je présume. Je te demanderais d'être prudent sur les éventuels propos que tu pourrait avoir à mon sujet.
Il est quelque peut...

Moi : Bipolaire ?

Alyzée : D'une extrême dureté.

Je sais, j'avais compris que ce blond te servait de mari, cette simple phrase me provoque un état second, comme si elle s'éloignait de moi alors qu'elle est juste a proximité, c'est comme si je frôlais de mes doigts un rêve idéaliste, utopique, qui serait bien trop ardue à réaliser, l'impression d'être un enfant jaloux, désireux du jouet que possède un autre.

Mes muscles se crispent, mes sentiments contradictoires se mélangent, c'est un flot de colère, d'envie, qui heurtent mon cœur qui était cadenassé bien avant notre rencontre, cette phrase, cette réalité me plante tel un poignard aiguisé qui s'enfonce au plus profond de ma chaire pour atteindre mon coeur et étouffer ses battements qui viennent de naître à tout jamais.

Requiem pour un fouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant