Chapitre 21 | Bourreau des cœurs

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232 jours plus tôt

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232 jours plus tôt...

Nous n'avons rien fait de plus. D'ailleurs, je crois que mon cœur a pris une heure de repos avant de se remettre à battre normalement. Nous n'avons rien fait et je n'ai même pas osé bouger. Sa main a progressivement desserré sa prise, j'ai fondu contre les draps jusqu'au côté gauche du lit, avant de me rouler en boule dans les couvertures. Une partie de moi voulait qu'il dégage, qu'il se tire le plus loin possible de cette chambre. Et l'autre, qui semblait dominer l'immense majorité de mon âme, voulait qu'il reste. Dieu merci, c'est ce qu'il a fait hier soir.

Honteuse, humiliée et dans l'incompréhension la plus complète, je n'ai pas dit un mot depuis. J'ai simplement serré la couette contre ma poitrine, attendant que la respiration d'Hugo se calme. Tout semblait logique, coïncidait parfaitement, pour une fois que tout était simple...

Peut-être l'était-ce trop ?

Tu as voulu jouer, voilà ce que tu récoltes.

La lumière filante entre le store s'échoue pile sur mes paupières closes. Voilà pourquoi je ne dors jamais sur le dos, toujours sur mes gardes. D'un geste timide, j'entrouvre les yeux. Comme si le jour avait la capacité de me surprendre éveillée et de me rappeler la réalité de la veille.

Cette nuit était sans rêve, simplement bercée par les étoiles au-dessus de ma tête. De ces repos où lorsque l'on ouvre les yeux, nous n'avons pas l'impression de les avoir fermés. Je tire le drap et le remonte jusqu'à mon menton, regardant d'un air absent mon plafond casse-gueule. Je ne me sens pas coupable vis-à-vis de mon homme aux étoiles. D'ailleurs, jamais je ne me sentirai coupable de la moindre de mes décisions à ce sujet. Je ne crois pas à cette fidélité, même après la disparition de celui qu'on n'aime. En aucun cas il ne s'agit d'un manque de respect, ou d'amour à mes yeux. Simplement une question de temps.

Le sexe a toujours été quelque chose que j'aime, une intimité que je chéris sans pour autant l'idéaliser. C'est une liberté que je me suis toujours permise, pas une prison supposée m'entraver jusque dans l'au-delà.

Hier était simplement une erreur.

J'ai joué, et j'ai perdu en beauté.

Il ne me reste plus qu'à payer les conséquences de mon insolence.

L'appel de la cigarette est la première chose qui me tire du lit, celui du café, la seconde. Un café-cannelle pour oublier que ma maison est sans dessus-dessous et remplie d'étrangers, pour omettre qu'un inconnu dort dans mon lit et qu'il continue de faire battre mon cœur plus fort.

La voilà, la seule pointe de culpabilité de cette histoire.

« Vous êtes toutes les deux importantes pour moi. Mais je vous connais depuis quoi, quelques mois ? Comment veux-tu que j'y vois clair en si peu de temps ? »

J'ai ignoré cette révélation, j'ai bousillé ses certitudes en choisissant pour lui. J'ai voulu lui montrer ce qu'il perdrait, ce dont je pouvais être capable et combien les choses pouvaient être simples. J'ai cédé à mes propres envies, celles refoulées depuis bien trop longtemps.

Les reflets du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant