Chapitre 32 | Instant de faiblesse

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— Qu'est-ce que tu voudrais pour ton anniversaire ?

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— Qu'est-ce que tu voudrais pour ton anniversaire ?

Le linge est en boule dans un panier, je commence à le sortir comme je l'ai fait tant de fois à la maison. Parfois, Luna s'en chargeait les soirs où elle ne travaillait pas, ce qui me permettait de gagner une bonne demi-heure de sommeil.

— Hugo ? m'appelle Camille pour la troisième fois. Arrête avec ces vêtements, qu'est-ce que tu fais ?

— Je range, pourquoi ?

— Mais laisse ça tranquille, je le ferai ce soir. Réponds à ma question plutôt !

— Qu'est-ce que tu m'as demandé ?

Elle étire ses jambes, et les laisse retomber le long du lave-linge. Lucia adore faire comme elle. Généralement, je l'en empêche, trop stressé par une éventuelle chute.

— Je t'ai demandé ce que tu voulais pour ton anniversaire, répète-t-elle dans un sourire.

Je fronce les sourcils, cherchant un instant la date d'aujourd'hui.

— Rien, je réponds spontanément. Je n'ai besoin de rien.

— Tu ne me la fais pas à moi ! T'as plutôt intérêt à trouver, hors question que je ne t'offre rien.

— Sérieux, Cam, on n'est pas obligés de...

— Chut, je ne veux rien savoir. C'est ton anniversaire quand même !

— C'est dans deux semaines, nuancé-je.

Et je ne lui ai jamais accordé une grande importance. Entre les oublis et le manque de moyens, la date de ma naissance était souvent omise. Lorsqu'on a pas de quoi le fêter, il n'y a rien de plus désagréable que de se remémorer son existence.

— Et ça va arriver vite, regarde, on n'a pas vu janvier passer ! Alors mi-février, n'en parlons pas. J'ai besoin de m'organiser pour que ce soit un super moment.

— Je ne veux pas de cadeau, insisté-je. On a qu'à sortir boire un verre en ville, c'est ce qui me ferait plaisir.

Elle roule des yeux, avant de soupirer.

— Ok, tu me réserves la soirée du 15 février. On ira au restaurant.

Je lui offre un sourire timide. Il faudra probablement que je pose un jour de congé pour avoir du temps libre, perspective qui ne m'enchante pas vraiment. Tout ce que je souhaiterais, c'est d'être auprès de ma famille ce jour-là, que tout ce qu'il se passe depuis trois mois disparaisse, que je puisse retourner vivre à l'appartement, et surtout revoir mes sœurs.

Retrouver une vie normale.

— Ça serait parfait.

Elle replace une de ses mèches de cheveux, toute contente de ma réponse. Mes yeux s'attardent sur le bleu qui se dessine le long de sa mâchoire. Discret, presque invisible si elle n'avait pas la peau si claire. Je cache mon inquiétude concernant ce détail devenu quotidien. Ces altercations avec nos camarades semblent devenir de plus en plus importants, pourtant elle se mure dans un silence complet. Ses récents ennuis avec d'autres derniers années avaient conduits à plusieurs bagarres.

Les reflets du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant