Chapitre 37 | Rouge comme les roses

69 8 118
                                    

[Avertissement : ce chapitre contient des scènes réservées à un public averti

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

[Avertissement : ce chapitre contient des scènes réservées à un public averti. TW : tentative de suicide, mutilation. Prenez soin de vous, à commencer par ce que vous lisez si ces sujets sont sensibles pour vous.]

« Je veux que tu m'envoies un message au moindre problème, entendu ?

Je roule des yeux devant tant de précautions. Elle en fait toujours des tonnes, alors qu'il n'y a pas de quoi paniquer.

— Vous serez de retour dans moins de quarante-huit heures, tout ira bien, maman, la rassuré-je pour la énième fois.

— Je n'aime pas vous laisser toutes seules.

Ses mains caressent mes joues, je lui bricole un sourire pour la convaincre de quitter les lieux sans crainte. Ce n'est pas la première fois que nos parents découchent, et pourtant ils sont beaucoup plus réticents qu'à l'accoutumé.

— Tu peux nous faire confiance. Ce n'est qu'un week-end, vous avez le droit de profiter vous aussi !

La fatigue que je lis sur leurs traits serrent mon cœur à chaque fois. De vilaines rides creusent le visage de ma mère, alors que seules celles du sourire devraient rester visibles. L'inquiétude des derniers mois commence à avoir raison d'elle, c'est à peine supportable de la voir s'éteindre ainsi. Alors d'un commun accord, j'avais convaincu Tom de la conduire à l'anniversaire de sa sœur à San Francisco pour décompresser et prendre du temps pour elle. Les six cent kilomètres de distance qui nous séparent n'avaient guère plu à Sarah, déjà morte d'inquiétude à l'idée de nous laisser sans surveillance.

— Je ne sais pas si c'est une bonne idée, et si...

— Mon amour, elles sont grandes. Voilà des mois qu'on est sur leur dos, les filles ont le droit de respirer un peu, et nous aussi. Madeleine a raison, tu as besoin de voir ta famille.

— Je ne vais pas avoir l'esprit tranquille, marmonne-t-elle.

— Mais si, ne t'inquiète pas, maman ! Et puis, tu pourras m'appeler quand tu le souhaites.

Il ne peut rien arriver de pire de toute façon.

— Promets-moi que tu feras attention en rentrant du studio, je ne veux pas que tu reviennes quand il fait nuit.

Je confirme d'un hochement de tête, mais sa main se crispe sur mon bras pour ancrer son regard dans le mien.

— Promets-moi que tu mangeras suffisamment.

— Ne recommence pas avec ça. Tu dois me faire confiance, souviens-toi de ce qu'on s'est dit à ce...

— Madeleine.

— Promis, répliqué-je en levant les mains devant moi, tout ira bien.

Elle se tourne dans un soupir, resserrant sa prise sur son sac de voyage.

Les reflets du miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant