Dragonniers - Harold

Chapitre 11

Harold jeta un coup d'œil dans la cage pour faire face à une nouvelle déception. Toujours pas de Krokmou. Où Drago avait-il bien pu le mettre !

Il en avait parlé avec sa mère et Valka avait été stupéfaite d'apprendre que la rumeur qu'une Furie Nocturne avait rejoint l'armée était vraie. Beaucoup de chasseurs qui étaient passé devant sa cellule en parlaient mais elle n'y avait d'abord pas cru. Apprendre qu'une Furie était belle et bien dans les parages et qu'en plus, c'était son fils qui avait réussi à se faire accepter de ce redoutable prédateur la remplissait de sentiments contradictoires. De la fierté envers son fils, de la joie de savoir qu'Harold s'était trouvé un ami aussi fidèle et puissant et de la tristesse de savoir qu'un tel dragon était retenu prisonnier et privé de toute liberté.

Harold jeta un coup d'œil au ciel. Le soleil n'allait pas tarder à se lever, il devait se dépêcher. Il avait déjà fouillé le bateau 16, dans lequel sa mère était emprisonnée, sans succès. Le voilà maintenant sur le numéro 18. Il devait faire vite s'il voulait avoir le temps de rejoindre le navire amiral et le voilier d'Eret avant que les chasseurs qui n'étaient pas de garde ne se réveillent.

Harold tourna à l'angle d'une cage, avant de brusquement revenir sur ses pas pour se cacher. Il y avait deux chasseurs, armés de lances, juste dans l'allée. Ils lui avaient fichu la peur de sa vie. Harold attendit quelques instants, que son cœur cesse de tambouriner dans sa poitrine ainsi avant de se pencher pour observer les chasseurs.

Etrangement, ils ne bougeaient pas. Ils n'étaient donc pas en train de patrouiller. Alors que faisaient-ils là, au beau milieu de la nuit ? Une pensée effleura Harold, qui fit refleurir l'espoir dans sa poitrine. Et s'ils étaient là pour garder Krokmou ? Drago avait certainement mis des gardes devant sa cage après sa tentative d'évasion il y a des mois.

Harold observa plus attentivement et vit avec joie que les deux gardes étaient endormis. Il se moqua silencieusement du manque de sérieux de ces deux chasseurs, qui l'arrangeait d'ailleurs bien. Il se faufila silencieusement entre eux, avant de jeter un coup d'œil dans la cage derrière.

-Krokmou ? appela-t-il avec espoir.

Son cœur se mit à battre plus vite quand il entendit une forme bouger dans la pénombre. La forme s'approcha des barreaux et bientôt, il apercevait à la lueur des torches, un petit museau écailleux et de grands yeux verts. Il se retint de pousser un cri de joie et se précipita vers son dragon, dont les yeux s'étaient agrandis quand il avait reconnu Harold.

Le dragon se mit à sautiller avec entrain derrière les barreaux de sa cage, faisant des allers-retours à toute vitesse comme un fou.

-Mon grand, je suis tellement content de te voir ! chuchota Harold en passant une main entre les barreaux, contre laquelle Krokmou frotta sa tête en ronronnant bruyamment. Chut Krokmou, moins de bruit, il ne faut pas réveiller tes gardes.

Les deux chasseurs semblaient profondément endormis, assis sur leur caisse en bois, résultat d'une nuit entière à veiller, mais trop de bruit es réveillerait sans aucun doute.

Harold passa sa deuxième main à travers les barreaux, pour étreindre son dragon du mieux qu'il put.

-Krokmou, tu m'as tellement manquer, tu peux pas savoir, avoua-t-il, des larmes de joie et de soulagement perlant au coin de ses yeux. Tu vas bien ?

Le dragon approuva d'un éternuement caractéristique, avant de se remettre à se frotter contre les barreaux comme un énorme chat écailleux. Harold s'en amusa et gratta Krokmou derrière l'oreille, ce dernier laissant échapper un ronronnement de plaisir, la langue pendante.

-Mon grand, je suis tellement désolé de ne pas avoir pu venir plus tôt, je m'en veux tellement, s'excusa Harold. Mais je t'ai promis que je te ferai sortir de là, c'est hors de question que je trahisse ma parole. Un jour, on s'échappera d'ici et on volera loin.