Dragonniers - Harold

Chapitre 17

-Bravo ma belle, souffla Astrid à sa dragonne alors qu'ils réussissaient à se faufiler sur le bateau 16. Falko, à toi. Où est-elle ?

Harold descendit du dos de Vinr et intima aux deux dragons d'être silencieux d'un mouvement de la main. Il observa autour de lui, se repérant rapidement. Il avait passé tellement de temps dans ce bateau, à parler avec sa mère, à faire contours et détours pour éviter les gardes qu'il ne connaissait comme le fond de sa poche.

Il indiqua le chemin à Astrid et se mit à avancer parmi les cages et pièges, attentif à tous les sons qu'il pouvait capter. Au fur et à mesure des années, il avait - malheureusement - appris à ignorer les dragons souffrants autour de lui, aussi, il passait devant une certaine cage sans y faire attention. Astrid en revanche, pila devant, les yeux écarquillés d'horreur.

Sentant qu'on ne le suivait plus, Harold s'arrêta et se retourna silencieusement. Astrid avait le regard fixé sur le cadavre d'un dragon, gisant à l'intérieur d'une cage. L'expression d'Harold s'adoucit et il lança un regard triste au dragon autour duquel les mouches bourdonnaient très désagréablement, avant de se placer devant Astrid, de manière à cacher ce cadavre putride et de mauvais augure.

-Je sais Milady, c'est horrible, murmura-t-il d'une voix qu'il espérait rassurante. Mais c'est ainsi et si on veut que cela stoppe, on doit continuer à avancer.

Astrid détacha péniblement son regard du dragon, avant de reprendre difficilement ses esprits et de hocher la tête. Harold sourit et prit sa main dans la sienne, l'attirant à sa suite pour l'éloigner du spectacle désolant de ce pauvre Krokpik qu'Harold se souvenait très clairement avoir vu vivant il y a quelques mois de cela.

-Au fait Falko, tu ne m'as jamais dit comment ta mère s'appelait, chuchota soudain Astrid, aussi bas quelle le put.

Harold grimaça et jura mentalement. Maintenant, sérieusement ? Il ne se sentait absolument pas prêt pour révéler à Astrid son identité et il avait soigneusement évité de mentionner le prénom de Valka pour repousser l'échéance.

-Je... Tu lui demanderas toi-même, répondit-il simplement.

-Mais-

Il l'interrompit brusquement en la plaquant contre un piège, dans l'ombre. D'un geste, il fit signe à Tempête et à Vinr de se baisser et de faire le moins de bruit possible. Les deux reptiles mirent tous leurs talents de chasseur silencieux à l'épreuve pour ne faire aucun son, aussi infime soit-il.

Harold vit Astrid porter la main à son poignard, bien décidée à en découdre avec les chasseurs qu'Harold entendait arriver mais il l'en empêcha en posant sa main sur la sienne. Ce n'était pas le moment de se faire repérer. Il connaissait les rondes qu'effectuaient les chasseurs sur ca bateau par cœur. A force de les éviter, il avait fini par les mémoriser. Et il était sûr et certain que ces chasseurs allaient tourner à droite, juste avant d'être assez loin pour pouvoir les apercevoir. Il attendit, tendu, et se félicita quand il entendit les pas s'éloigner. Merci Thor les chasseurs n'avaient pas changé leurs tours de garde !

Il reprit sa route, la main d'Astrid toujours serrer dans la sienne. Il approchait de la cage. Bientôt, il pourrait libérer sa mère. Et enfin tenir la promesse qu'il lui avait faite des années plus tôt. Il était tellement impatient de la revoir !

Enfin, il arriva en face de la cage devant laquelle il s'était assis si souvent pour parler avec sa mère.

-Maman ? appela-t-il.

Aucune réponse. Son sang ne fit qu'un tour. Que lui était-il arrivé ?! Est-ce que Drago avait finalement décidé de la tuer ? Non, impossible, elle lui était utile pour son armée de dragons, il ne pouvait pas se permettre de la mettre à mort.