-Je dois être mort, c'est impossible, souffla Harold, n'en croyant toujours pas ses yeux.
Astrid rit près de lui.
-Je t'avoue que c'est aussi ce que j'ai pensé quand Stoick a annoncé à tout le village que les dragons n'étaient plus leurs ennemis, dit-elle en souriant. Mais tu ne rêves pas, tout ça est bien réel.
-Mais, mais, mais..., bégaya Harold, sans trop savoir quoi dire.
Lui qui s'était fait bannir de cette île pour avoir sympathisé avec un dragon, voilà que la première chose qu'il constatait en revenant était que cette même-île avait à leur tout fait ami-ami avec ces reptiles ! Harold ne savait pas vraiment comment il devait le prendre. Il fallait donc qu'il revienne à moitié mort pour que son père se rende compte de la bonté des dragons ?
Son attention fut soudain happée par des cris de joie et d'enthousiasme. Il se rendit compte que de nombreux Vikings se dirigeaient vers Astrid et lui et il échangea un regard perplexe avec la blonde. Bientôt, ils étaient entourés et tous les villageois accueillaient le retour d'Harold comme une bénédiction du ciel. Ils parlaient avec énergie et félicitaient Harold pour avoir tué la responsable de cette longue guerre.
Harold écarquilla les yeux, la bouche à semi-ouverte, les mots restants coincés dans sa gorge. Ce ne fut que lorsque les Beurkiens s'accordèrent tous à dire qu'ils étaient contents de le revoir qu'il réagit enfin.
-Vous êtes contents de me revoir ? répéta-t-il avec incrédulité et colère. Vous étiez surtout contents de me voir partir !
Sa déclaration répandit le silence sur la foule.
-Je n'arrive pas à croire que vous m'accueillez en héros aujourd'hui pour avoir permis la paix avec les dragons alors qu'aucun de vous ne m'a défendu quand j'ai été banni pour être l'ami de ces mêmes dragons !
Harold était furieux. Jamais il n'avait croisé des Vikings avec une telle mauvaise foi.
-Vous n'êtes pas contents de me revoir, vous êtes contents que j'aie tué la Mort Rouge ! accusa Harold. Mais je ne l'ai pas fait pour vous ! Alors arrêtez de mentir, siffla-t-il.
-Fils, je crois qu'il faudrait qu'on parle en privé, intervint la voix de Stoick.
Harold tourna la tête et vit que le chef du village s'était approché sur sa droite. Il recula immédiatement d'un pas, la douleur de sa jambe complétement oubliée.
-En privé ? répéta-t-il sarcastiquement. Comme la dernière fois qu'on a parlé ? Je ne garde pas un très bon souvenir de cette discussion, asséna-t-il.
Stoick prit un air coupable.
-Je sais fils, mais-
-Ne m'appelle pas fils, l'interrompit Harold d'une voix sèche. Je ne suis pas ton fils, tu te rappelles ?
Harold était plein de rancœur envers ce village qui l'avait rejeté et encore plus envers son père qui osait l'appeler son fils. Il ne désirait qu'une chose à cet instant : s'envoler avec Krokmou et ne plus jamais revenir, encore une fois. Il repensa à la grotte qu'il avait partagé avec son dragon près de l'île des pontes pendant plusieurs années et à la petite île d'Astrid. Voilà des endroits où il se considérait à sa place, où il se sentait chez lui. Ici, il n'était qu'un souvenir.
La déclaration d'Harold déclencha une vague de murmures dans la foule de Vikings. Il était rare, très rare qu'on réponde au chef ainsi. Mais comme Harold l'avait si bien dit, Stoick n'était ni son chef, ni son père.
Le chef de Beurk resta impassible quelques instants, avant de se retourner vers la foule, la dispersant de quelques gestes. Il s'éloigna à son tour, le regard mauvais d'Harold lui vrillant le dos. Il croisa Valka, qui attendait patiemment au bas des escaliers menant à la hutte Haddock et lui lança un regard triste auquel elle ne répondit que par un haussement d'épaules. Pour tout dire, elle s'attendait à cette réaction de la part d'Harold et elle était d'accord avec lui. Les Beurkiens y compris Stoick auraient dû faire preuve de plus de tact. Ils ne pouvaient s'en prendre qu'à eux-mêmes.
La Viking reporta son attention sur son fils, qui sourit de toutes ses dents lorsqu'il la vit. Cela remplissait Harold d'une joie immense de voir sa mère en-dehors de cette cage immonde dans laquelle elle avait résidé pendant si longtemps. Il avait réussi, il avait tenu sa promesse et l'avait fait sorti. Il ne pouvait pas être plus heureux.
Il lâcha prudemment Astrid et voulut faire un pas mais Valka fut plus rapide et ce fut elle qui le prit dans ses bras la première. Elle le serra de toutes ses forces contre elle et Harold lui rendit bien volontiers son étreinte. Après près de 23 ans, c'était la première fois qu'ils pouvaient s'étreindre.
Harold enfouit son visage dans la capuche et éclata en sanglots. Il était heureux, plus qu'heureux de voir sa mère enfin libre. Il était soulagé de voir que tous ceux qu'il aimait étaient en vie. Krokmou, Astrid, Valka, Eret. Le chasseur s'était approché d'eux et se tenait près d'Astrid, heureux lui aussi de voir que son ami avait retrouvé sa mère.
Finalement, le brun s'écarta et sourit.
-Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Eret alors qu'Harold cherchait inconsciemment la main d'Astrid pour la serrer dans la sienne.
-Si tu me racontais enfin la véritable version de ton histoire, proposa Astrid en donnant un léger coup de coude à Harold.
-Je crois que je te dois bien ça, rit Harold. Je suis désolé de t'apprendre que Caribou n'existe pas.
-J'ai cru comprendre, répliqua Astrid en levant les yeux au ciel.
-D'ailleurs, tu sais combien de temps ça va prendre à Krokmou de se soigner ? s'inquiéta soudain Harold, se tournant vers Valka.
-Je ne sais pas, avoua Valka alors que les quatre Vikings rentraient dans la hutte, Harold ayant du mal à se tenir debout.
Le brun s'assit sur son lit, observant Krokmou avec un air préoccupé. Valka s'accroupit près de la tête du dragon et posa sa main sur les écailles noires.
-A vrai dire, je n'ai jamais vu de blessure aussi grave sur une Furie Nocturne, expliqua-t-elle. Je n'ai aucune idée de combien de temps ça va lui prendre de ressouder ses os.
Un silence lourd s'installa immédiatement. Tous les regards se tournèrent vers Valka. Elle fronça les sourcils en apercevant leurs expressions.
-Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonna-t-elle.
-Valka, les Furies Nocturnes sont éteintes pas vrai ? Krokmou est le dernier. Depuis toujours, dit Astrid.
-Elle dit la vérité, renchérit Harold. Drago a décimé toutes les Furies.
-Il a détruit tous les nids restants, affirma Eret.
Valka les observa avec confusion avant qu'un sourire n'apparaisse sur son visage.
-Harold, je crois que tu n'es pas le seul à devoir éclaircir ton passé, dit-elle en se relevant. Dites-moi les enfants, connaissez-vous les Dames Ailées ?
FIN
Et nous voici à la fin :(
Comme je l'ai expliqué au début, cette histoire n'est pas complète.
Il manque un tome sur Valka (et si je me souviens bien, j'en avais aussi imaginé un sur Eret pour compléter tout ça).
Malheureusement, ces tomes sont inachevés et le resteront. J'ai quelques chapitres (je me rappelle plus de combien exactement) sur Valka et la trame de l'histoire d'Eret, mais c'est tout. Je posterai tout ça si vous voulez lire et avoir une idée de comment se poursuit l'histoire. Dites-le moi en commentaire ;)
Merci d'avoir suivi jusqu'ici !
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Dragonniers - Harold
FanficHarold laissa exploser sa rage dans un cri de fureur. Le son de sa voix résonna dans l'immensité du ciel et de la nuit, avant de s'évanouir petit à petit. Krokmou mit un petit ronronnement inquiet, jeta un œil au dragonnier sur son dos. Il se faisai...