Chapitre 5

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- Daniel ? Pourquoi tu m'appelles ? Tu vas bien ? Ça fait plusieurs jours que je n'ai pas eu de nouvelles de toi.

- Oui, tout va bien. Il y a eu des débordements, au Kansas. Des rixes entre vampires et loups-garous. Les sirènes ont dû intervenir pour apaiser tout le monde et elles ont dû faire appel à des chasseurs tellement les fauteurs de troubles étaient violents et agités. Désolé de ne pas t'avoir prévenu, mais il n'y avait pas de réseau, là je suis sur le chemin du retour. C'était juste pour te prévenir que je vais bien.

- D'accord, dis-je avec un sourire, soulagé qu'il aille bien. Bon je te laisse.

- Ouais, bye.

Et il raccroche.

Lorsque je me tourne vers Andrew, je vois qu'il fronce les sourcils. Bien sûr, avec son ouïe surdéveloppée, je suis certain qu'il a tout entendu. Je l'interroge sur son mécontentement :

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Je n'aime pas Daniel, me répond-t-il.

- Quoi ? Et pourquoi ça ?

- Tu es sorti avec lui ? Grogne-t-il en me demandant ça.

- Quoi ? M'exclamais-je en toussant. Tu peux répéter s'il te plais ?

- Tu es sorti avec Daniel ?

Mais... il me demande vraiment ça au premier degré ? Je continue de tousser tout en rigolant en même temps, ce qui donne un mélange bizarre. Je suis littéralement en train de m'étouffer. Le temps de me calmer, je prépare ma question. Et de un, ça ne le regarde absolument pas et de deux, je ne veux pas lui envoyer en pleine face l'une de mes réponses que je peux balancer froidement.

- Alors... pour commencer. Ce genre de choses ne te regarde pas. C'est ma vie. Et ce n'est pas parce que j'ai appris que nous étions âmes-sœurs, que je dois te répondre.

Ma réponse jette un froid dans l'habitacle de la voiture alors qu'Andrex nous conduit jusqu'à New-York. Nous avons pris ma voiture et Scott, Logan et James sont montés dans celle de leur alpha. Il ne voulait pas me laisser seul. Bien sûr, en bon macho qu'il est, il n'a pas voulu me laisser conduire, parce que je ne saurais sois disant pas conduire. Pff, n'importe quoi. Enfin bon, je suis certain que c'est mieux, pendant ma crise de rire, j'aurais sûrement provoqué un accident.

Il faut que j'appelle Samy, pour savoir comment il va et pour le prévenir de mon abscence pendant plusieurs jours.

Bip, bip, bip... Bon je vais lui laisser un message.

- Ouais, Samy, c'est Alex. Je t'appelais juste pour te prévenir que je ne serai pas là pendant quatre ou cinq jours. Peut-être une semaine si ce n'est plus. Gaston a besoin d'aide dans son boulot, et tu connais le genre de plans foireux dans lesquels il m'embarque à chaque fois. Bon je te laisse à plus, bisous.

Lorsque je raccroche, je vois Andrew sourire doucement. Je le réinterroge, agacé qu'il écoute toutes mes conversations téléphoniques :

- Bon qu'est-ce qu'il y a, cette fois ?

- Non, rien.

- Bon bah vas-y, répond. C'est pas comme si tu pouvais mourir de honte.

- Le petit "bisous", à la fin, qui est mignon, répond-t-il avec un sourire tendre.

- Bah quoi ? C'est mon meilleur ami, je ne vais pas l'envoyer se faire foutre à la fin de mon message, quand même. Lui par contre, bizarrement, tu ne m'as pas demandé si j'étais sorti avec lui.

- Quoi ? Tu veux vraiment parler des sujets qui fâchent ? Maintenant ? Hausse-t-il le ton, maintenant en colère.

- Hé, mollo l'asticot, ce serait plutôt à moi d'être en rogne pour ta pseudo-possessivité ridicule, lui dis-je en me défendant.

- Ma pseudo-possessivité ? Ma pseudo-possessivité, répète-t-il, et je vois bien qu'il essaie de garder son calme. Mais bordel, Al', tu sais combien d'années je n'ai cessé de t'attendre ? Et cette fois, je sens bien qu'il n'arrive plus à se contenir. Tu sais combien je n'ai cessé de t'aimer ?

À cette dernière phrase, je sens mon souffle se couper, et je ne sais plus quoi répondre, moi qui ai l'habitude d'avoir réponse à tout.

Il ralenti sur le bord de la route et s'arrête sur le bas-côté.

- J'ai quitté ma famille, pour toi, reprend-t-il. Parce que je savais que notre putain de relation ne serait jamais acceptée et acceptable pour ma famille. J'ai quitté mes amis, ma petite sœur, que j'aime plus que tout, hurle-t-il. Mais tu sais quoi, j'ai beau essayer de te détester pour avoir tout oublié, je n'y arrive pas ! Parce que ce n'est pas de ta faute, mais celle de ces adultes irresponsables ! Et que je t'aime ! Alors ta pseudo-possessivité, tu sais où tu peux te la carrer ?

Lorsque je m'aperçois qu'une larme est coulée sur ma joue, je l'essuie prestement.

- Je suis... Je suis désolé, bégayais-je en essayant de reprendre mes moyens. Je ne savais rien de tout ça.

Le chagrin m'envahit et je sens les larmes pleuvoir à flot. Comment?... Comment est-ce que notre conversation à pu aller aussi loin ? Ça partait d'un tout petit rien...

Décidé à prendre l'air, je m'apprête à sortir de la voiture, alors je sens une main s'accrocher à mon poignet. La voix d'Andrew, méconnaissable, m'interpelle :

- Non, s'il te plais, reste...

Il semble si effrayé que je m'en aille et que je disparaisse. Je décide de ne pas le laisser seul.

- D'acc, je reste.

Une fois réinstallé sur mon siège, j'appuie ma tête sur l'appuie-tête et laisse mes larmes se tarirent d'elles-mêmes.

- Je... Je suis désolé, bredouille-t-il. Je n'aurais pas dû m'énerver et crier.

- Ce n'est pas grave... tout en pensant le contraire.

Doucement, il avance sa main vers mon visage et le tourne pour que je puisse le regarder dans les yeux, toujours en douceur. Lorsque  mon regard est enfin dans le sien, il s'approche tout doucement de moi et....

***

Voilà voilà 🙈🙈 c'est tout pour aujourd'hui 🫠

La Lune RousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant