Chapitre 23

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C'est lorsque je sens des légers rayons de soleil sur ma peau, que je me rappelle ne pas avoir fermé les rideaux hier soir, avant d'aller dormir.

Puis, c'est après que je sais ce qui m'a réellement réveillé. Quelqu'un me fait des papouilles. Andrew ? Je relève la tête pour regarder qui est l'intrus qui a sa main dans mes cheveux et ses lèvres dans mon cou et je m'aperçois que, effectivement, c'est bien lui.

La vision que j'ai de lui est angélique. C'est comme si la lumière formait un halo autour de lui. Pendant que je l'admire, il me regarde tendrement avec des étoiles dans les yeux.

Lorsque je m'en rends compte, mon visage doit se fermer, parce que le sien prend une mine inquiète.

- Hey, Alex, qu'est-ce qu'il y a ?

Sans que je m'en aperçoive, je suis déjà dans une colère noire. Bon sang, ça m'énerve. Je me redresse et me frotte le visage pour calmer ma tête qui est en pleine ébullition. Bon sang. Je n'arrive pas à me calmer. Ma respiration s'accélère, et Andrew semble le percevoir parce qu'il m'agrippe les deux épaules et me fixe dans les yeux en me disant des mots apaisants exprès pour le calmer.

Ça ne marche pas alors il me secoue légèrement et emploie un autre ton. C'est le ton de l'alpha, celui qui est autoritaire.

- Bon Alex, tu te calmes, maintenant. Explique-moi ce qu'il se passe.

- Je... commençais-je, ne sachant pas quels mots employer. Je ne suis pas capable de t'aimer, continuais-je.

L'incompréhension se fait dans son regard, parce que je vois bien qu'il ne sait pas comment réagir à cette annonce.

- Quoi ?

- Je ne suis pas capable de t'aimer, dis-je, la colère se dirigeant vers moi et uniquement moi. Je sais que ça peut paraître stupide, mais je le sens. Je sais que je ne suis pas capable de t'aimer. Et ça m'énerve, voilà tout. Ça me frustre, parce que j'aimerais ressentir pour toi plus que de l'attirance physique, mais je n'en suis pas capable. Ou en tout cas, pas de suite. Et ça m'agace encore plus. Je ne suis pas en colère contre moi, mais contre moi, parce que c'est compliqué dans ma tête en ce moment et que je n'arrive pas à y faire du vide.

Sans que je m'y attende, il se jette sur moi et me serre fort dans ses bras. Je peux ressentir dans cette étreinte plein d'amour.

- Oh ! Si ce n'est que ça ! s'exclame-t-il, en rigolant un peu et je sens directement mon cœur s'alléger.

Il semble soulagé que ce ne soit que ça, et tant mieux qu'il ne soit pas fâché contre moi, j'avais peur qu'il le soit.

- Tu es au courant que je t'ai attendu pendant dix ans, mon amour ? dit-il tendrement. Ce n'est pas quelques mois, ou même quelques années de plus qui vont me faire peur, tu le sais, ça ?

***

J'étouffe, j'étouffe.

Une forte odeur d'ammoniaque me prend à la gorge et mon corps est lourd, mais il semble me brûler de partout, comme si on m'avait égratigné sur tout mes membres.

J'étouffe, j'étouffe.

- Humain, me crache une voix glaciale. Tu vas payer pour tout ce que ton peuple a fait !

Je ne peux pas répondre, ja la gorge en feu, même si je le voulais, ce serait impossible. Je suis dans le noir, je n'y vois rien, mais je sens une présence...

- Alex, Alex ! Réveille-toi !

J'ouvre le yeux brusquement et me reste d'un coup. Je suis essoufflé, j'ai du mal à reprendre ma respiration. Et le temps que je reprenne mes esprits, je réussi a voir Andrew dans un brume noir.

- Ce n'était qu'un cauchemar, rendors-toi.

***

Je me réveille doucement dans la chaleur et la luminosité du soleil. Puis, tout doucement, la porte de la chambre vient s'ouvrir et une petite en dépasse. De jolies boucles rousses viennent sautiller dans ma direction et quelqu'un me saute dessus. J'éclate de rire quand deux petites mains se mettent à me faire des chatouilles avec des mouvements éparses et maladroits.

Je me calme quelques minutes plus tard et décide de prendre ma revanche juste après. J'attaque Diana et la coince de manière à ce qu'elle ne puisse puis bouger et que j'ai accès à ses pieds pour lui faire des chatouilles. Sa gaieté résonne dans toute la chambre. Quelques minutes plus tard, je suis épuisé parce qu'elle gigote dans tout les sens. C'est un verre de terre, cette gamine, ma parole !

Elle veut continuer la bataille de chatouilles, mais comme je n'en ai pas la force, je la stoppe dans son élan. Je lui demande gentiment, mais fermement de partir pour que je puisse passer à la douche et me changer. Elle accepte avec un grand sourire et s'en va dans la seconde pour me laisser de l'intimité.

Lorsque j'ai fini, je passe un débardeur, ce qui est très rare, et mets un jean noir avec mes boots. Je mets quand même une veste à zip pour ne pas avoir froid et descends en bas. Sur la grosse pendule du hall d'entrée, je vois qu'il est neuf heures et demi.

Une fois que j'entre dans le salon, je constate qu'il y a tout les résidents assis sur des poufs et sur le canapé. Je me manifeste auprès de Andy' d'une caresse dans les cheveux et je m'assois sur le tapis, à côté de lui. L'ambiance semble bonne, tout le monde rigole et mange le petit-déjeuner qui se trouve sur la table. Le petit monstre vient se coller à moi, la bouche pleine d'un cupcake.

- Tu en veux ? me propose-t-elle en me tendant la pâtisserie.

Je refuse en secouant négativement la tête et lui sourit.

- Bien dormi, Diana ? je lui demande.

Une ombre passe sur son visage et les cernes et sa mine fatiguée témoignent du contraire. Malgré tout, quelques secondes plus tard, elle remet son masque de petite fille en forme et hoche la tête exagérément. Elle me sourit et va vite voir sa sœur pour lui faire un gros câlin, comme pour éviter une discussion avec moi à propos de sa nuit.

Je savais qu'elle faisait des cauchemars, mais à ce point ? Je suis soucieux et, du coup, ne participe pas à la discussion générale.

C'est à ce moment que je sens un bras s'enrouler autour de mes épaules, un corps se rapprocher et une odeur familière se mêler à la mienne. Je tourne la tête vois Andrew me sourire largement. Je pose ma tête sur son épaule et me détends petit à petit. J'aime bien ici, c'est comme une famille, mais géante.

Un moment, Diana semble s'ennuyer et part mettre de la musique. Alors, les adultes se lèvent et commencent à danser, c'est comme un bal mais version loup. Les danses ne sont pas pareilles et la musique ressemble à de la musique traditionnelle bretonne, ce qui est très étrange. Andrew semble en avoir marre de rester assis à observer les autres car il se lève et m'entraîne dans la danse. C'est magique, j'ai l'impression d'être dans un autre univers. Parfois, nous restons avec les même partenaire, parfois nous en changeons, c'est assez marrant à faire. Je suis nul à la danse, mais les autres essayent de m'apprendre, ce qui me fait encore plus rire.

Au final, nous rions beaucoup tous ensemble et nous partageons tous un bon moment jusqu'à ce qu'un des gardes, qui reste près du portail, fasse irruption dans la pièce et nous interrompt :

- Alpha, c'est une urgence.

La musique se coupe d'un coup, et tout les loups sont en alerte.

La Lune RousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant