Chapitre 7

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Pendant ce temps en France :

Martin ne sait plus quoi faire. Il est désemparé. Depuis la mort de sa fille, Maya, son fils Alex ne lui a plus adressé un mot.

Bien sûr, Martin n'a pas pris le temps de se lamenter sur son sort. Martin est un homme, un homme fort. Les hommes ne pleurent pas. Lorsqu'il a apprit la mort de sa petite princesse, les autorités vampiriques lui avaient déjà donné les cendres de sa fille et avaient réglé les éventualités.

Après ce drame, il avait continué son petit quotidien bien huilé qui se composait uniquement de ses amis, sa maîtresse et sa femme. Bien sûr, il ne fallait pas oublier les soirées de beuverie avec les copains, les vendredis soirs ainsi que les samedis qui s'ajoutaient à l'équation.

Quand à sa femme, Véronique, cette pauvre dame ne faisait que pleurer. Pleurer et pleurer et pleurer... Ça rendait Martin hors de lui. Un peu de dignité, tout de même ! Véronique se rendait bien compte que Martin la trompait, mais après tout, que voulez-vous qu'elle y fasse ? Vingt-cinq ans de mariage, après tout, ça usait la fidélité. Au final, au lieu de quitter Martin, elle pleurait.

Quand à sa maîtresse, Carla, elle avait vingt ans de moins que la femme de Martin et avec ses jambes et ses seins galbées et fermes, il ne pouvait lui résister. Comme Martin aimait faire dans les clichés, il se trouve que Carla était sa secrétaire, car il dirigeait une entreprise qui vendait des gobelets. Des gobelets en plastiques, en carton, des rouges, des verts, des bleus...

C'est un samedi matin, que Martin reçut cet appel. Au milieu de sa routine, lorsqu'il lit son journal. D'ailleurs, ce matin là, en gros titres, une jeune fille est portée disparue de plusieurs jours, chose triste qui a fait pleurer Véronique à grosse larmes, parce que ça lui fait penser à Maya.

Bip, bip, bip. Le téléphone sonne. Ça oblige Martin à se lever, alors ça l'agace, à Martin. Il décroche et d'une voix bourrue, il dit :

- Allo ?

- Je m'adresse bien à Martin Peret ? Demande la voix au bout du fil, un certain accent britannique ou peut-être américain dans le ton. Mais Martin ne saurait dire si c'est l'un ou si c'est l'autre et à vrai dire, il s'en contre fiche.

- Oui, lui-même.

- Bien. Monsieur, je m'appelle Edgar Alucard et je suis représentant des affaires étrangères du gouvernement vampirique.

- Bien. Et que voulez-vous, Edgar ? Il se trouve que je n'ai pas que ça faire, déclare Martin d'une voix dure.

- Il se trouve que... Comment vous le dire sans être trop brute ? Les vampires qui avaient attaqué votre fille n'ont pas tous été tous interférer et certains courent toujours dans la nature. J'aurais aimé joindre votre fils par téléphone, qui est un témoin de taille, mais il se trouve qu'il est injoignable, pareil pour son grand-père. Pouvez-vous leur dire de me joindre au 06****** ?

- Euh... Oui, oui tout à fait. Pouvez-vous répéter le numéro s'il vous plaît ? Demande Martin, déstabilisé.

- Bien. Alors...

***

Au même moment en Californie :

- Alors... Commence Andrew, interrompu par la sonnerie de mon téléphone.

- 'Faut que je décroche, Andy', lui dis-je en vérifiant qui m'appelle.

Oh merde. Andrew doit voire à ma tête que ce n'est pas un bon appel, parce qu'il fronce les sourcils.

- Allo, Martin ? Dis-je d'un ton froid et distant.

- Alex. Je t'appelle à propos de ta sœur, dit la voix à la l'autre bout du fil.

- Quoi ? M'affolais-je.

- Et bien...

***

Quelle merde. Vraiment. Ce con de Martin ne m'a pas appelé depuis trois ans et là, du jour au lendemain, il me joint pour me parler de sa fille ?!

Maya n'aurait pas voulu ça, elle aurait voulu qu'on s'entende comme une parfaite petite famille modèle. Elle était très peace and love, ce qui avait tendance à réellement m'agacer. Moi de mon côté, j'ai toujours été plutôt sanguin, ce qui l'irritait fortement.

Mais le destin en a fait autrement. La petite famille modèle n'existe pas, ni la bonne entente ni la bonne humeur. Il n'y a plus rien de tout ça. Ça a été réduit à néant le jour où ces putains de vampires ont tué ma soeur, ma jumelle. J'ai tellement la rage, la rage de vivre, ainsi que celle de vaincre les enfoirés qui ont fait ça.

Martin, mon père, pour ainsi dire, vient de m'appeler pour m'informer que certains des vampires qui avaient cruellement abattu ma pauvre jumelle, ne sont pas encore morts.

Dans la suite de l'hôtel, je tourne en rond sous le regard impuissants des bêtas ainsi que de l'alpha. Je m'énerve en français et ne sais pas quoi faire.

- Mais putain, ce crétin ! Martin, tu es vraiment stupide ! M'agaçais-je, toujours en français.

- Hey, arrête, doucement, dit Andy' en essayant de me calmer. S'énerver ne va rien changer, et si tu nous expliquais en anglais, on pourrait peut-être t'aider.

Ok, pour une fois, il a raison.

- Bon... Soupirais-je. Mon père, Martin, vient de m'appeler pour le dire que certains des vampires qui avaient tué ma sœur, n'ont pas été tous réduits en cendre, dis-je en leur expliquant la situation. Et... Martin, m'a appelé pour la dernière fois que quand je suis parti de France. Donc je suis en colère contre lui. Il ne m'appelle jamais ! Et là, il m'appelle à propos de Maya, comme si elle avait été importante pour lui depuis qu'elle est morte.

- Mais c'est ton père ! Bien sûr qu'elle est importante pour lui, même... décédé ! S'exclame Scott.

- Ce n'est pas si facile, crois-moi, le contredis-je. Maya avait sauté une classe, elle était l'espoir de mes parents, parce qu'elle voulait devenir chirurgienne dentaire. Ils plaçaient tout leurs espoir en elle. Ça l'a foutait tellement mal, d'avoir tout ce poids sur les épaules. Elle était en dépression, à cause de ces connards !Maintenant qu'elle est morte, tu t'imagines bien qu'ils n'ont plus personne en qui placer leur rêves, crachais-je avec dégoût. Et ce n'est certainement pas moi qui vais supporter leur espoir de richesse et de grandeur, crois-moi. J'avais déjà abandonné le lycée à seize piges.

- D'accord, me dit Logan avec compassion. Que comptes-tu faire, maintenant ?

- Maintenant, je vais saigner ces enfoirés !

La Lune RousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant