Chapitre 2

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(Tout les dialogues en français sont en italique.)

- Non, ce n'est pas possible. Non, non, non... Ils ont dit qu'ils avaient fait le nécessaire pour que ça ne se reproduise plus, je me lamente en tenant ma tête dans mes mains.

Un silence inquiet s'installe et, lorsque je me rends compte de mon état, je me reprends rapidement en soufflant. Papy m'interroge en français :

- Tu sais quelque chose à propos de cette marque ?

- Oui. C'était à la mort de Maya, il y avait cette même trace sur sa clavicule, continué-je devant les mines perdues des loups qui ne comprennent rien au français.

- Parfait. Tu vas pouvoir enquêter sur ce tragique... Incident.

- Incident ? Incident ?! Ce n'est pas un incident. C'est un meurtre, et je suis persuadé que ce sont des vampires qui ont fait ça.

- Très bien. Tu vas enquêter sur là-dessus.

D'un hochement de tête, je me tourne vers les lycanthropes :

- J'ai besoin du numéro de votre alpha.

- D'accord, me dit Scott. Besoin d'autres chose ?

- Non, je vais voire les détails avec lui et...

Bip, bip, bip... Mon téléphone sonne. Mince. C'est le défilé ce soir. Je décroche en reconnaissant la voix de Steve.

- Tu veux quoi ? dis-je en prenant un ton agacé pour qu'il comprenne que m'appeler à trois heures du matin n'est pas possible. Tu m'as déjà fait le coup hier.

- Roh ça va, ne prends pas ce ton avec moi, je sais très bien que tu m'adores, me dit-il. En plus, cette fois c'est important.

- Bon alors, tu veux quoi ?

- On est à l'hôpital, on s'est fait agresser à la sortie d'une boite. Tu peux venir me chercher s'il te plaît ?

Je soupire. Bien sûr que je vais y aller. Ce gros bêtas le sait.

- Bon, attends-moi. C'est quel hôpital ? Demandais-je en soupirant.

- Celui au Sud de San Diego.

- Mais c'est loin ! Qu'est-ce que vous faisiez à San Diego ?

- Bah y a une boite sympa là-bas.

- Mais y a plein d'endroits sympas pour aller boire un verre en ville ! dis-je, pas convaincu le moins du monde par son prétexte. C'était quoi comme plan, encore ?

- Je t'expliquerais plus tard. Viens vite, s'il te plais. Samy est sur le billard.

- Quoi ? Attends... OK, j'arrive.

Et je raccroche.

Les loups, ayant une ouïe très développée, ont tout entendu et me regardent avec compassion. N'ayant pas envie de leur pitié, je leur lance un regard noir. Si il y a bien quelque chose que je déteste, c'est la pitié. Depuis la mort de Maya, les gens m'ont bien trop regardé avec cet air là pour que maintenant je ne réagisse plus.

- Bon. Je vais prendre quelques photos de Aaron et je vais y aller. Je vous promet de faire ce que je peux pour retrouver les coupables. Et ensuite... Je ne peux rien vous assurer. Parce que je ne serais sûrement pas capable de ne pas les tuer, dis- je durement.

***

Lorsque j'arrive à l'hôpital, je trouve Steve assis sur une chaise, aux urgences, parmi d'autres personnes. Il a la tête baissée en direction de ses chaussures et semble inquiet. Ses traits sont tirés par la fatigue. Je m'assois à côté de lui sans un bruit et lui tape sur l'épaule. Il sursaute et je remarque qu'il est bien amoché avec son coquard et sa lèvre fendue en deux. Ses cheveux sont en pétards, lui qui est d'habitude si bien coiffé et il a du sang sur tout le visage. Mon malaise est présent. Je n'aime pas l'hôpital, j'y ai passé beaucoup trop de temps, avant.

- Alors ? Lui demandais-je. Que s'est-il passé ?

J'entends un soupire de sa part. Je m'impatiente. Bon, il va parler ou quoi ? Tout d'un coup, il se lance.

- Bah... On était en boite. Et le truc c'est que Samy avait rendez-vous avec une fille qu'il a rencontré sur un site. Mais tu vois c'était un peu bizarre, alors il m'a demandé de venir avec lui, même si je ne suis pas ce bord-là. Bref. La meuf était trop chelou par message. Elle insistait grave pour le voire en personne. Tu le connais, il ne sait pas refuser, alors il a dit oui.
 Mais quand on est arrivé en boite, elle avait ramené un mec avec elle. Ce n'était pas prévu. Le type était super homophobe. Il touchait les fesses de toutes les meufs et avec Samy on était super mal à l'aise.
Alors quand on a voulu partir et que Samy, Dieu sait comment, à laissé échapper que j'étais gay, ce furieux a commencé à me frapper. Et Samy, ce sauveur, est intervenu.
Résultat des courses ; il se retrouve avec le nez pété. Ils doivent juste lui remettre en place.

Sans rien dire, je soupire et m'installe plus confortablement dans ce siège qui n'a rien de commode.

Je me souviens de ma rencontre avec Steve c'était lorsque je venais en vacances avec Maya, aux États-Unis. Quand je suis revenu définitivement, il était très heureux de l'apprendre. Le problème, c'est qu'il ne sait pas que je suis un chasseur. C'est pourquoi je lui ai dit que j'aidais mon grand-père dans son travail et il n'en sait pas plus. C'est l'un de mes seuls amis avec Samy, alors je m'inquiète beaucoup pour lui en ce moment. Je l'ai rencontré grace à Steve au cour de soirées, parce que ce sont des gros fêtards.

Ce sont les deux seuls qui m'ont accueilli les bras ouverts en apprenant que Maya était morte. Certains de mes autres "amis" m'évitaient comme la peste, ce que je trouve un peu triste, même aujourd'hui.

Lorsque le médecin vient nous chercher pour nous annoncer que tout s'est bien passé, nous sommes soulagés... Samy et Steve sont ici, en Californie, les amis qui me sont le plus cher.

Comme le casse-cou qui me sert d'ami est en salle de réveil, nous décidons de rentrer chez moi, le temps d'avoir le droit de lui rendre visite.

Lorsque nous arrivons à la maison, Steve fait comme chez lui et file à la douche pour nettoyer son visage plein de sang. Pendant ce temps, je prépare à manger parce que je commence à sacrément avoir faim. Il est presque neuf heures du matin.

Mince ! J'ai oublié l'eau des pâ- Bip, bip, bip... Et ça recommence. Mon téléphone n'arrête pas de sonner aujourd'hui !

Numéro inconnu.

- Quoi ? Demandais-je de mauvaise humeur.

- Et bah dites-donc ! Ce ton ne me plait pas beaucoup, dit une voix légèrement grave, qui m'hypnotise doucement.

Silence.

- Qui êtes-vous ? Dis-je en me reprenant devant le petit silence que j'ai laissé.

- Andrew, alpha de La Lune Rousse, enchanté. J'ai attendu ton appel toute la nuit, mais voyant que ça ne venait pas, je me suis décidé à faire le premier pas.

- Ah, c'est vous ! M'exclamais-je. Surpris, de sentir que je suis toujours autant attiré par sa voix...

Attends, j'ai bien dit « attiré par sa voix » ? C'est quoi ce bazar ? Mais il y quelque chose qui cloche, j'ai l'impression de le connaitre.

- Oui, c'est moi.

- J'avais quelques petites choses à vous demander sur Aaron. Mais je pense que ça va devoir attendre car je ne suis pas seul.

- Ah ? Dit-il, taquin. Un coup d'un soir ?

- Ça, je pense que ça ne vous regarde pas, dis-je sur un ton cassant, très peu content de la tournure que prend cette conversation. Au revoir, Andrew.

- Au revoir, Alex, dit-il de sa voix de plus en plus envoûtante.

Et il raccroche.

Mais mince alors ! Pour qui il se prend ?! Et c'est quoi ce mec, d'abord ?! J'ai vraiment dit que j'étais attiré par sa voix ?

Pff... N'importe quoi !

***

Alors que pensez- vous qu'il va se passer ?

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