Chapitre 27

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- Debout, tonton Alex !

Je me demande sur le moment qui m'appelle comme cela, puis, je reconnais la petite voie de Diana. Tiens... Depuis quand suis-je appelé par ce surnom ? Il faudra qu'on ait une petite discussion, Andrew et moi.

Je m'étire doucement et fait un câlin au petit monstre qui vient de se glisser dans mon lit. À l'oreille, elle me chuchote d'une voix qui se veut discrète :

- Tonton, je crois que tonton Andrew est très en colère.

- Quoi ? Lui demandais-je alerté.

- Bah, tu sais, hier y'avait Jacie et Melvyn qui se disputaient et ils ont cassés l'ordinateur de tonton.

- Quoi ? Répétais-je.

- Ils ont cassés l'ordi-

- Non, ne t'inquiète pas, ma puce, j'ai compris. Mais je me demandais juste comment c'était possible.

- Sais pas, me répond-t-elle en haussant les épaules.

Je réfléchie deux secondes et me rends compte de l'énormité qu'ils ont commis en cassant l'ordinateur de Andy'. Andrew est avocat, donc ça veut dire qu'il travaille beaucoup avec cet objet. Ce qui veut dire aussi que cet objet va beaucoup lui manquer dans son travail d'alpha aussi. Le problème n'est pas l'objet en lui-même, mais plutôt les documents qu'il renfermait.

Effectivement, il doit être en colère.

J'enfile les habits que j'ai mis hier, c'est-à-dire le col roulé et la marinière ainsi que mon jean noir. Pour le pull, ça ne vaut pas le coup de le mettre, il ne fait assez froid.

Lorsque je descends les escaliers, j'ai la bonne surprise de me faire accueillir par des éclats de voix. Ce ne sont pas des rires, mais bien une grosse dispute. Diana me suit à la trace et lorsque je m'en aperçois, je la prends dans mes bras et remonte les marches. Je lui dis que nous allons jouer à cache-cache dans la maison et elle est tout bonnement ravie. Tant mieux, si je peux la distraire lorsqu'il y a des tensions, je le ferais. Je n'ai pas envie qu'elle subisse la colère des adultes alors qu'elle n'y pour rien, elle n'a que six ans.

Même de loin, je peux entendre Andrew crier contre Melvyn. Je crois que ça concernait le fait que Jacie et lui avaient eu des relations sexuelles mais qu'ils ne s'entendaient plus depuis. En bref, pas une conversation de petite fille.

Nous jouons à cache-cache pendant des heures entières avec Diana, allant jusqu'à nous cacher dans le grenier au dernier étage qui sert de chambre pour les invités. C'est au moment de passer à table que nous sommes rappelés à l'ordre et que la bonne ambiance disparaît. La petite est déçue et moi aussi, parce que nous avons beaucoup rigolé l'un avec l'autre. Elle est très forte pour trouver des cachettes adaptées à sa petite taille et j'avais du mal à la trouver, à chaque fois. Nous avons ponctué chaque parties par des batailles de chatouilles bien méritées.

C'est donc dépitée que le petit monstre rejoint la table à contre-cœur. Le repas s'accentue de politesses en tout genres ainsi que de banalités. Personne n'ose parler et je m'ennuie. D'abord parce que je n'ai pas très faim, et puis deuxièmement parce que Andrew m'ignore, donc je n'ai plus personne à qui lancer des clins d'œil ratés qui font rire toute la tablée. C'est vrai que je n'arrive pas à faire mes clins d'œil. C'est assez comique à chaque fois que j'essaie d'en réaliser un.

Le repas fini, tout le monde contribue au nettoyage de la table et de la cuisine. Toujours dans un silence de mort, bien entendu. Une fois la tâche terminée, Andrew déclare froidement à Jacie et Melvyn qu'ils ont intérêt à régler leur différents d'ici la fin de l'après-midi.

La Lune RousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant