Chapitre 25

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Les loups ne sont toujours pas revenus et je commence à réellement m'inquiéter. Andrew est dans un état de tension indescriptible et les bêtas je n'ose même pas y penser. Diana ne s'est pas encore réveillée alors je la laisse tranquille pour qu'elle se repose.

Pour m'occuper, je fais les papiers pour mon loyer, la facture d'électricité, le gaz... Pff... Tant d'argent dépensé alors que je n'habite presque plus là-bas.

Une fois terminé cette tâche, je décide de préparer le repas du déjeuner pour tout le monde. Je trouve du poulet dans le frigidaire de la cuisine et des pâtes dans le garde-manger attenant à la cuisine. Il y a quelques légumes, mais je ne sais pas très bien les cuisiner alors je m'abstiens.

Le temps que les pâtes cuisent, je m'installe sur la terrasse et m'allume une cigarette. Je ne fume pas souvent, à part en soirées, lorsque je suis stressé ou que l'on m'en propose une. J'ai commencé à fumer quand j'avais quinze ans. Pour faire comme tout le monde, d'abord, puis parce que ça me paraissait vachement cool.

Quand je prends ma première taff, ça me fait penser à Maya. Elle aussi fumait. Beaucoup plus que moi, en tout cas. Elle les enchaînait et ne s'arrêtait plus une fois qu'elle avait commencé. C'est avec Debby, sa petite-amie de l'époque, qu'elle avait débuté. Nous nous sommes rencontrés à l'école primaire, et je me souviens encore, c'était des tables de quatre en bois. Nous trois, nous étions sur la même table, face à face, avec un autre garçon dont je ne me souviens plus le prénom. Puis, nous avons vite découvert que nous étions voisins. Et ensuite, s'est enchaîné les après-midi à jouer tous ensembles au bac à sable, à faire du vélo, à faire péter des pétards pour ennuyer les voisins, à avoir nos premiers portables, fumer nos premières clopes et avoir nos premiers copains et copines. Quand j'y pense, je me dis que tout s'est passé super vite et que les filles ne se sont mises en couple que très tard, finalement.

Debby est toujours mon amie aujourd'hui. Nous étions le trio inséparable. J'ai d'ailleurs été amoureux de Déborah lorsque nous étions plus jeunes, mais elles étaient déjà en couple, alors j'ai vite laissé tomber. Aujourd'hui, Debby est encore très touchée par la mort de ma sœur jumelle. Comme tout le monde qui l'a connue, je crois. Ce fut un événement terrible, qui me met encore les larmes aux yeux lorsque j'y pense. Je ne suis pas tout à fait « guéri » de cette peine.

Je regarde le chrono pour les pâtes et m'aperçois qu'elles sont cuites. J'essuie mon chagrin d'un revers de main et me lève pour aller éteindre la plaque électrique qui fait chauffer l'eau. J'aime bien ne pas trop ressasser le passé pour ne pas sombrer dans la déprime.

J'égoutte les spaghettis et les mets dans un grand plat pour y ajouter ensuite un pot de sauce tomate déjà faite.

Lorsque j'appelle les garçons depuis le haut de l'escalier qui mène à la cave, il me répondent tous ensemble d'un grand « On arrive ! » qui me réchauffe le cœur. Au final, c'est peut-être mieux ainsi, c'est peut-être eux mes nouveaux amis et ma nouvelle famille. Nous nous attablons tous ensemble et mangeons de bon cœur. Diana dort encore, mais ce n'est pas grave, je lui ai gardé une assiette de côté.

Une fois le repas terminé, des mines sombres prennent places sur les visages des loups. Je n'ai pas très envie qu'ils retournent interroger cette personne, mais ils n'ont pas le choix, et je dois l'accepter.

Je décide donc d'aller dormir dans ma chambre et remarque qu'ils ont peint sur la porte mon prénom à côté de petits lutins. C'est tout bonnement magnifique, et ce petit geste, même si ce n'est pas grand chose, me touche beaucoup. Je retiens mes larmes à grande peine et vais m'enfouir sous la couette. Me laissant aller dans les bras de Morphée, je ne me rends pas compte que quelqu'un vient se glisser contre moi sous les draps.

***

Je me réveille lorsque un intrus me fait des bisous dans le cou. Je sursaute violemment sur le moment et me détend au moment où je sens une odeur musquée. Ce n'est rien, ce n'est que Andrew. Les attaques sur ma clavicule continuent doucement et je sens des petits papillons dans mon ventre qui me font des chatouilles qui me font glousser. Puis, un véritable fou-rire me prend et je n'arrive plus à m'arrêter.

Pendant quelques minutes impossible de me stopper, c'est horrible mais en même temps si drôle. Au bout d'un moment, le temps semble se figer et je m'arrête soudainement de rigoler et je me retrouve nez-à-nez avec un Andrew qui a les yeux rouges. Je m'inquiète et lui dit, affolé :

- Andy' ! Ça va ? Tout va bien ?

Il hoche la tête en signe d'approbation et continue de se taire. Tout à coup, il lâche :

- Je suis excité.

Mon cerveau semble être en erreur quatre-cent-quatre et ne répond plus. Attends quoi ?! Je me rends compte que mon genoux frotte sur son aine et qu'avec mes soubresauts, cela lui a affectivement activé une excitation assez conséquente. Oh mince...

Je me décale brusquement de lui, ne me sentant pas prêt pour quoi que ce soit, et m'allonge sur le dos. Je lui fais part de ma pensée en lui disant en bredouillant :

- Je... Je suis désolé, je ne me sens pas prêt.

Je l'entends soupirer et il me dit à son tour :

- Ok, mais attends deux secondes que je me calme.

Du coin de l'œil, je le vois qui se met sur le dos juste à côté de moi et, doucement, je sens un contacte contre ma main. C'est son petit doigt qui prend le mien. Rien que cette petite caresse me fait fondre et, pour la première fois avec lui, j'ai envie de lui faire un câlin. Ou... Plusieurs câlins, et un peu plus si l'envie nous prend.

La Lune RousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant