Lorsque je me réveille, une douleur sourde s'abat sur ma tête. Encore une migraine... Puis, les souvenirs me reviennent en tête et le regret vient à son tour m'assaillir. Je n'aurais pas dû me laisser aller comme ça. C'est vrai que j'ai des périodes plus ou moins, mais ce n'est pas mon genre de pleurer tout mon soûl, comme je l'ai fait. Je remarque des blessures sur mes bras et me demande si c'est moi qui me les suis fait en pétant un plomb. Ça arrive lorsque je ne vais vraiment pas bien.
Ensuite, je regarde mon téléphone et je m'aperçois que j'ai dormi toute la nuit ainsi que le reste de la journée. Bon, ça, j'avoue, ça me ressemble déjà un peu plus. Dormir lors de mes périodes dîtes « basses », c'est tout moi. Ça me permet d'esquiver mes problèmes et de les affronter quand je suis prêt.
J'ai plusieurs notifications de mes réseaux sociaux, de mes amis de France, Debby, Mathilde et mes parents. Ces derniers veulent savoir si je viendrais passer pendant les grandes vacances d'été. La réponse est bien entendu non, mais je ne prends même pas la peine de leur écrire un petit mot pour leur refuser cette offre.
Debby me demande elle aussi si je viendrais lui rendre visite un de ces jours, mais je lui dit que j'ai beaucoup de boulot ici. Quand à Mathilde, elle prend de mes nouvelles, sachant pertinemment que je n'en donne pas si on ne m'en demande pas. Je dit que tout va bien de mon côté mais que j'ai un mal de crâne terrible. Elle s'inquiète, comme d'habitude, mais j'essaie de la rassurer. C'est fou, cette fille s'inquiète pour un rien.
Elle me raconte aussi que tout va bien avec son petit-ami et qu'elle est ravie parce qu'elle a été demandée en mariage le matin même.
Je la félicite, bien entendu, mais c'est à ce moment-là que mon ventre se réveille et que des nausées terribles me prennent. En courant, je me dirige vers les toilettes les plus proches, qui se trouvent dans la chambre.
Bon sang...
Andrew, alerté par le bruit depuis son bureau, se précipite dans la salle d'eau et me frotte doucement le dos pendant que je vomis ce que j'ai à vomir. En ce moment-même, je me dis que si j'avais des cheveux qui pendouillaient, il me les aurait tenus.
Lorsque j'ai finis, je me lève et vais vers le lavabo me laver le visage et la bouche. Beurk, ça a une de ces odeurs...
Je suis fatigué alors je retourne me coucher et puis je m'aperçois enfin de quelque chose. Ça a beau être la même disposition que mon ancienne chambre, celle-ci est plus décorée, plus personnalisée. Donc ce n'est pas ma chambre.
Je n'ai pas la force de demander à Andrew ce soudain changement, alors je décide de le faire plus tard.
Dans le silence le plus total, je me recouche et me pelotonne sous la couverture. J'entends Andrew quitter la pièce et ne pas refermer la porte. Alors... Lui aussi, il part. Tant pis.
À ma grande surprise, il finit par revenir. Mais il n'est pas seul. Un grand gaillard l'accompagne. Perché sur plus de deux mètres de haut, il me regarde d'un air compatissant.
Je lâche quelque mots pour leur signifier que la lumière me fait mal aux yeux et que j'ai besoin d'obscurité.
Le grand gaillard, dont j'ignore le prénom, pose une main sur mon front d'une douceur que je n'aurais pas soupçonné, et la fraîcheur qui en émane me fait du bien. Soudain, une lueur violacée sort de sa main, et je sursaute brusquement. C'est frais, ça soulage ma tête, comme une brise fraîche.
Au bout d'un moment, la douleur s'estompe et laisse place à un calme olympien dans mon crâne. Il n'y a plus ce tambourinement incessant qui me donnait envie de vomir.
Je souffle un « merci » au grand gaillard et me laisse porter par les bras de Morphée.
***
Lorsque je me réveille pour la deuxième fois, je n'ai aucunes douleurs. Je descends en bas, et m'aperçois qu'il fait encore nuit. Au moment où je regarde l'heure sur mon téléphone, j'y vois qu'il est cinq heures moins cinq. Bon. Je devrais peut-être aller me promener sur la plage. Je ne suis plus fatigué et je n'ai plus sommeil.
J'arrive en bas, sur la plage, et commence à marcher sur le sable humide. Je suis pieds nus parce que j'ai enlevé mes chaussures préalablement, et que je les ai laissées sur la terrasse. J'aime bien la sensation du sable sur mes pieds, et j'ai toujours aimé la mer. Aller dans le Sud de la France, petit, était très plaisant, grand-mère avait une maison près des champs de lavande et de cette grande étendue d'eau.
J'ai toujours adoré ma mamie, c'est une personne gentille et pleine de qualités. Elle s'est séparée de papy parce qu'elle ne supportais pas de vivre loin de la France. Après son divorce, elle est partie avec son seul et unique fils, mon père. C'est une femme forte, assurément. Depuis lors, elle a retrouvé un mari, un mec qui s'appelle Ned, mais que je n'apprécie que modérément. Il ne fait que lui pomper son argent en lui demandant des séjours dans des bateaux de croisière coûteux.
D'ailleurs, il faudrait que je l'appelle, tiens.
***
À la fin de ma conversation avec mamie, je reviens à la villa, et j'y trouve toute une flopée de loups en train de déjeuner.
Je salue tout le monde d'un geste de main et remarque qu'il a plusieurs personnes dont j'ignore le nom, dont le grand gaillard qui a soulagé mon mal de tête. Je lui serre la main d'un geste assuré et me présente.
- Je sais qui tu es, me répond-t-il d'une voix grave. Moi, c'est Jake, enchanté. Je suis le guérisseur de la meute, continue-t-il avec un sourire minuscule mais quand même voyant.
Nous discutons un peu, et il m'apprend qu'il est docteur en dehors de ses activités à la meute. Depuis toujours passionné par ce monde fait de médicaments en tout genres et de maux divers et variés, il s'est découvert un don pour soulager les douleurs ainsi que la concoction des potions guérisseuses.
Je ne savais pas que certains loups pouvaient avoir des sortes de « pouvoirs magiques ». Lorsque je le lui fait remarquer, il m'explique alors que plusieurs lycans pouvaient s'avérer révéler des capacités. Mais, c'est un secret bien bien gardé par les loups, donc peu d'être surnaturels sont au courant. Il m'explique aussi que comme je fais partie de la meute désormais, je suis en droit de savoir.
Ce qu'il me dit me touche et je suis persuadé, dès lors, que ces loups comptent sur moi et que je ne peux pas les décevoir.
***
Je suis retourné voir papy à l'hôpital après son agression. Il va bien, il s'en est sorti et les médecins l'ont laissé partir là jour suivant. Donc en soi, rien de grave. Maintenant, il ne reste plus qu'à savoir qui a fait ça.
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La Lune Rousse
WerewolfAprès la mort de sa sœur jumelle Maya, cruellement tuée par des vampires, Alex décide de se reconstruire et de venger sa sœur. Après cette décision, il déménage de Paris pour se ressourcer et revenir à sa terre natale, la Californie. Cette résolutio...