La seule chose qu'ils font quand je leur demande ce qu'ils font là, c'est éclater de rire. Calmement, sidéré par leur réaction, je me tourne vers le meuble de l'entrée et dégaine mon arme. Ils se calment de suite quand ils voient mon Glock et ne réagissent pas, comme habitué par ça. Je commence à m'énerver :
- Bon alors, mes lapins. Si vous voulez pas que je vous plombes, va falloir dégager de chez moi. Immédiatement.
Cette fois, c'est une fille que je n'avais pas vu et qui se trouve dans l'ombre, qui se tape des barres :
- Je crois pas, non, Andrew nous a dit de pas bouger d'ici, là lors on bouge pas, mon ange.
- Mais bon sang, vous êtes qui ? Dis-je, atterré par cette situation surréaliste qui se passe devant moi.
- Bah ! Il ne t'a pas parlé de nous ? S'exclame une autre fille, affairée à couper je ne sais quel légume. On est de sa meute. Plus précisément, on est ses cousins ! Là, tu as Aishling, dit-elle en me désignant une rousse aux cheveux longs, ensuite tu as Melvyn, et moi je suis Alice.
Je reste un moment silencieux, n'arrivant toujours à digérer la situation. Melvyn et Alice sont tout les deux roux comme Aisling et semblent parfaitement à l'aise dans cette environnement qui ne leur appartient pas. Autant dire qu'avec ses trois barjots dans mon appart', j'ai clairement dessoûlé.
- Et pourquoi vous êtes là ? Demandé-je en posant mon arme et en soupirant.
- Tu te rappelles que tu avais disparu ? Tonne Melvyn, pas content du tout. Ça a affolé toute la meute !
Cette fois, c'est moi qui éclate de rire. Mais qu'est-ce qu'il raconte, ce fou ? Pourquoi j'aurais dispa-
Oh merde.
Je me stoppe net de rire et me rend compte.
- Attends, attends, attends... Vous avez pas vu le bout de papier ?! M'exclamé-je.
- Quel bout de papier ? Me demande Alice.
- Bah... Le bout de papier, quoi, tu sais celui que j'ai laissé sur le lit.
Étonné qu'ils n'aient pas pris connaissance de ce bout de papier, je me dirige vers le lit et farfouille dans les draps et le trouve... Au fin fond des couvertures. Bon Dieu... À coups sûrs il ne l'a pas trouvé et à paniqué. Quelle galère...
Je me gratte l'arrière de la tête et me demande ce que je vais faire maintenant. Bon, il faut que je l'appelle, pour éviter qu'il ne s'inquiète davantage.
Un bip, deux bips, et...
- Bordel, tu étais où ?! Son ton de voix est super agressif, donc il faut que j'essaie d'amorcer les choses avant que ça n'explose.
- Bon, déjà, tu respires et tu te calmes ok ? Je n'accepterai pas que tu me parles mal parce que tu es inquiet.
Le silence qui me fait face après cette phrase me démontre bien qu'il applique ce que je lui ai dit.
- Je suis sorti avec Samy et Steve, à Sacramento, nous étions à la soirée étudiante d'une fraternité. C'est tout, ok ?
Son soupir de soulagement au bout du fil me provoque un pincement au cœur et je sais que je l'ai blessé en l'inquiétant. Tout d'un coup, pour une raison que j'ignore, il change subitement de conversation.
- Mes cousins sont gentils ? Je suppose que tu es avec eux ?
- Oui, ils sont sympas, mais peut-être un peu... Surprenants, dis-je en leur lançant un regard, et je vois qu'ils sourient niaisement. Disons que je leur ai un peu pointé mon flingue en pleine face, ha ha... Riais-je nerveusement, attendant sa réaction.
Son seul réflexe à ma révélation est d'éclater d'un grand rire, qui pourrait presque être contagieux, mais qui ne l'est pas.
- Alors, ça ! Je savais que je t'avais bien choisi, mon trésor ! Dit-il en riant de plus belle.
Le petit surnom avec lequel il m'affuble me fait rougir et je m'empourpre encore plus lorsque je vois les sourires moqueurs des cousins. Forcément, c'est des loups, alors ils entendent la conversation même si je ne suis pas sur haut-parleur.
- Mes cousins vont rester avec toi un certains temps. Ils ont ordre de te suivre partout où tu vas, me dit-il, cette fois avec un ton plus de sérieux.
- C'est une blague ?! M'exclamé-je en ne sachant pas si c'en est une ou pas.
Le silence qui suit me confirme ce que je pensais. Ce n'en est pas une. Et merde. En plus, je suis sûr que je n'aurais pas le choix. Et double merde.
- Sinon... Y'a peut-être une solution pour que tu n'es pas des loups collés au cul, me dit-il avec un ton mielleux qui me fait pré-sentir que c'est un piège.
***
Et voilà. Encore une fois, je me retrouve chez lui, sans l'avoir décidé. Quelle merde.
Bizarrement, la solution qu'il m'a proposé pour ne pas avoir les cousins aux basques, c'est d'aller dormir chez lui quelques nuits. Appartement ce serait « pour ne pas que je fasse des conneries ». Mais je ne pouvais décemment pas les laisser dormir par terre, quand même. C'était soit l'un soit l'autre. Il fallait choisir. Et entre dormir collés-serrés dans un minuscules appart' et dormir chacun dans un lit confortable, j'ai choisi la deuxième solution. Même si ce n'est pas la plus agréable pour moi, ce sera le mieux pour tout le monde.
C'est pour cela que je me retrouve dans la voiture de Alice, en direction de la villa de la meute. Scotché à mon téléphone, je n'écoute pas les conversations. C'est alors que l'on m'interpelle :
- Et toi ? Alex ? Me demande Melvyn et je relève la tête.
- Moi quoi ? Je dis, peu soucieux de ce qu'ils vont me demander.
- Ta première fois ? C'était quand ?
- Ma première fois ? M'étouffais-je en français, tellement surpris que je n'ai pas réussi à contenir mon étonnement. Ma première fois de quoi ?
- Beh oui, la première fois que tu as rencontré le reste de la meute, pardi ! S'exclame Aishling.
- Ah... Dis-je nerveusement. J'ai rencontré d'abord James, Scott et Logan. Puis ensuite, j'ai rencontré Andrew et un soir il m'a forcé à venir manger à la meute donc j'ai rencontré tout le monde à ce moment-là. Et vous, pourquoi n'être pas resté dans votre meute d'origine ?
- Ah, tu sais avec le père de Andrew, notre oncle, c'était un peu compliqué dû au rang d'oméga de mes sœurs, m'explique Melvin. Disons que ce n'était pas quelqu'un de très... gentils. Tu dois le savoir, mais les omégas sont les seules à pouvoir mettre au monde des alphas, et donc, de ce fait, elles sont souvent exploitées.
- Non, je ne le savais pas, Andrew ne m'en a rien dit, commenté-je en fronçant les sourcils.
- Ne t'en fait pas, me dit Alice, il t'en parlera sûrement plus tard. Je pense qu'il voulait que tu gardes une bonne image de notre monde. Ce qui est normal en soit.
Aishling nous stoppe dans notre conversation et nous dit :
- Nous sommes arrivés, vous en discuterez plus tard.
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La Lune Rousse
Hombres LoboAprès la mort de sa sœur jumelle Maya, cruellement tuée par des vampires, Alex décide de se reconstruire et de venger sa sœur. Après cette décision, il déménage de Paris pour se ressourcer et revenir à sa terre natale, la Californie. Cette résolutio...