Chapitre 15

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Lorsque je me réveille, je sens un poids qui m'entoure les épaules. Je tourne la tête doucement et vois un Andrew endormi en premier plan. Bordel, je veux des réveils comme ça tout les matins !

Je le détaille du coin de l'œil observe les traits délicats de son joli minois et m'extasie intérieurement. Qu'est-ce qu'il est beau !

Euh... Enfin, il est pas mal, quoi.

Je le dévisage encore une seconde et me défait de son étreinte. Je me lève du lit et remarque qu'il fait nuit noire dehors. J'ai dormir tout l'après-midi. Ça m'a fait du bien de me reposer.

Ça fait d'aller mieux et de ne plus être fatigué, me rends joyeux. J'observe d'un coup d'œil mon appart et mes rends compte que c'est vraiment le bazar. Il faut que je range. Je commence à sautiller sur place pour me réveiller et par la suite, je m'étire durement, comme pour me sortir d'un long sommeil. Ah ! Bon sang, ça fait du bien ! Je me sens extrêmement bien.

Lorsque j'ai finis de mettre dans des sacs les habits sales, lavé la salle d'eau, récuré ma cuisine et balayé le sol, j'ai une irrépressible envie de sortir. Sortir m'amuser ! Oui ! Ça, c'est une bonne idée !

Je laisse un petit mot pour Andrew à côté de son oreiller, pour le prévenir que je suis sorti prendre l'air parce que j'avais besoin de distance, pour réfléchir. Ce qui est faux, bien entendu. J'ai juste envie de rigoler, et même si je m'amuse bien avec Andrew, ce n'est pas avec lui que je ris le mieux.

Une fois en bas de mon immeuble, j'appelle Samy et Steve à la rescousse. Quinze minutes plus tard, ils débarquent à grande allure, dans la voiture de Sam'. Ils font une sorte de dérapage contrôlé et se stoppent, d'un coup, pile devant moi. La musique dans la bagnole est ultra forte, et je crois que c'est du Drake, mais je n'en suis pas sûr, parce que je n'écoute presque que de la musique française, ou en tout cas, pas du rap Américain. Steve me hèle :

- Bon, tu montes ?  

- Ouais ! M'exclamé-je en sautillant jusqu'à la voiture. Vous êtes au poil, les gars !

Les gars ont décidés de m'emmener à Sacramento, histoire d'aller danser un bon coup et de se bourrer la gueule. Je ne tiens plus en place et gigote sur mon siège, c'en est grisant. J'ai envie de leur parler de Andrew, trop heureux de cette relation. Je me lance :

- J'ai rencontré quelqu'un, dis-je en réussissant à prendre un ton neutre.

Rien que cette phrase attire leur attention. Steve se retourne, pour me fixer et Samy se contente de me regarder dans le rétroviseur, un sourcil haussé.

- Bah, alors ! Dis-nous en plus ! S'impatiente le premier.

- Il est... Indéfinissable, c'est tout, je réponds, avec un petit sourire.

Frustré par ma réponse, Steve me harcèle de questions, parfois indiscrètes. Je décide de laisser planer le mystère et de n'y répondre que vaguement. Samy, lui, plus réservé, ne m'interroge que très peu, mais je sais qu'il s'y intéresse.

Toujours bougeant et gigotant sur mon siège, Samy s'agace et m'ordonne de rester en place, ce que je m'empresse de faire, ne voulant pas le fâcher. En suivant, je leur demande où nous allons. Apparemment ce serait une fête étudiante de la California State University, l'université de Sacramento. Un ancien pote de Steve nous y aurait convié, parce que c'est organisé par sa fraternité.

Leur maison serait située sur le bord de mer, donc la fête se fera sur la plage. Mais l'eau y est plutôt froide, donc pas de baignade. Je n'ai pas envie de tomber malade en plein mois de mars.

Lorsque nous arrivons sur place, la plage doit compter une petite cinquantaine de personnes qui boivent et qui rigolent en discutant. Heureusement que je suis venu en claquettes, c'est plus pratique.

Nous disons bonjour de loin à tout le monde, et le pote de Steve nous salue à son tour chaleureusement et nous sert de la vodka diluée au multifruit. Je crois qu'il s'appelle Tao, mais je n'en suis pas sûr, je n'ai pas écouté, trop occupé par mon verre.

La soirée se passe bien, tout le monde est sympa, même si on ne se connaît pas. C'est cool, l'ambiance est bien. Je dois boire seulement quelques verres, alors je ne suis pas complètement soûl. Juste un peu pompette, mais je sais que le souvenir de la soirée sera brumeux, demain.

Lorsque nous sommes sur le chemin du retour, je m'aperçois que j'ai une dizaine d'appels manqués de Andrew. Et cinq messages. Oh mon Dieu. C'est la cata !

Je prends conscience que je l'ai laissé tout seul, à plus de vingt-deux heures avec un mot seulement pour le rassurer. Oh my god, il va m'égorger.

Je lis ses messages et il me dit a l'intérieur de ces fameux messages qu'il est encore à mon appartement et qu'il m'attend. Pour l'instant, il est plutôt calme dans ses propos. C'est au deuxième message que ça se corse. Il semble en colère parce que je ne lui répond pas. Au troisième message, il écrit ses mots en majuscule, et quand aux deux derniers messages, disons que c'est assez... Catastrophique, si on peut dire.

Bon apparemment, il est rentré chez lui en colère. Tant mieux, ça m'évitera de devoir affronter sa colère.

Je crois que je m'endors sur le chemin du retour, parce que quand j'ouvre les yeux, je suis devant chez moi. Il n'y a pas le quatre-quatre de Andrew qui est garé, et je peux enfin souffler sans avoir peur de faire face à son courroux.

Je sors de la voiture et commence à tanguer et zigzaguer jusqu'à mon immeuble, qui n'est pourtant pas très loin du trottoir. J'entends la voiture des garçons partir et je me concentre à faire le digicode. Bon sang, j'ai la bouche pâteuse. C'est affreux, j'ai soif.

Une fois devant mon appart', je marmonne dans ma barbe et lorsque j'ouvre la porte je tombe sur...

- Mais bon sang, z'êtes qui, bordel ?

Ils me fixent, hébétés parce qu'ils ne m'ont pas entendu arriver.

La Lune RousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant