Chapitre 13

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- Andrew ? Qu'est-ce que tu fais là ? Demandé-je, surpris, et à la limite de la colère.

Il ne me répond pas, il me fixe juste, et je vois à ses yeux rouges qu'il est énervé.

- Je t'ai appelé. Tu n'as pas répondu, tonne-t-il.

- Et ? Ça fait trois jours que je ne répond plus à personne, tu crois quand même pas j'allais te répondre à... Toi ! Bon Dieu, mais quand vas-tu te mettre en tête que je ne veux plus te voire ? Je ne terminerais pas le travail que j'ai commencé pour toi, pour Aaron, c'est terminé les conneries ! Hurlais-je, cette fois vraiment hors de moi.

Son regard s'adoucît lentement et je vois qu'il essaie de se contrôler, ce qui fait retomber ma colère doucement. Tout d'un coup, le chagrin m'envahit et j'ai l'impression que je vais pleurer. Je souffle et lui tourne le dos. Je ne veux pas qu'il voit mes larmes.

J'entends des pas derrière moi, comme s'il s'approchait et je sens une main, sur mon épaule. Lorsqu'il sent mes cicatrices, à travers mon t-shirt, il l'a retire, comme brûlé par ce qu'il vient de sentir. C'est ce geste qui me fait définitivement éclater en sanglots. Même lui est dégoûté par ce qu'il touche.

Pour ne pas me donner en spectacle en pleine rue, je fais le digicode de mon immeuble, et rentre. Puis, je m'efface pour le laisser passer et que nous ayons une vraie discussion.

Lorsque nous arrivons à mon appart', je ferme la porte doucement pour ne pas déranger les voisins. Je ne lui propose rien à boire, parce que ce n'est pas vraiment le moment de faire dans la politesse.

Nous sommes face à face, comme dans un duel, et face à son regard tellement bleu et déstabilisant, je me sens mal à l'aise. Il s'avance doucement jusqu'à que nous nous retrouvions nez-à-nez. Je sens son souffle sur mon visage, et si je relevais la tête, je pourrais presque l'embrasser.

Non pas que j'en ai envie, surtout pas, mais... L'idée m'a traversé juste un instant, quoi.

Je baisse les yeux vers le sol pour ne pas affronter son regard et lorsque je sens deux bras s'enrouler autours de mes épaules, je sursaute. Qu'est-ce qu'il fait ?!

- Je suis tellement désolé d'avoir réagi comme ça, tout à l'heure, j'ai juste été surpris. Je ne m'attendais pas à ce que tes cicatrices soient si marquées, chuchote-t-il dans mon cou, ce qui me provoque une nuée de frissons dans le dos.

Je ne sais pas comment réagir, parce que nous sommes censés être en pleine dispute, alors je m'écarte de lui et de son étreinte. Les autres fois où il m'a pris dans ses bras étaient différentes.

- Alexander, s'il te plais-

- Ne m'appelle pas comme ça ! Crié-je. C'est comme ça que... Maya m'appelait, soufflé-je en me calmant. Il n'y a personne d'autre qui m'appelait comme ça, parce que... Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Sûrement parce que ce n'est pas un très beau prénom, ajouté-je en haussant des épaules, indifférent.

- Hey, dit-il en posant doucement une main sur ma joue. Ne croie pas ça, moi je le trouve très beau, ce prénom.

Encore une fois, je me trouve envahi par le chagrin. Putain, il peut pas arrêter d'être gentils ?! S'il était un peu plus méchant, je pourrais lui en vouloir. Mais là...

Je respire doucement, essayant d'effacer la tristesse de ma tête et de mon palpitant.

- Bon, commencé-je. Tu vas devoir m'expliquer pourquoi tu as fait toutes ces recherches sur moi, maintenant. Pourquoi ? Enfin, je veux dire ; tu aurais pu demander des nouvelles à mon grand-père, qu'il t'en donne. Il connaissait la situation, en plus, il aurait compris, terminé-je, dans l'incompréhension la plus totale.

La Lune RousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant