La Lune Rousse

Chapitre 8

Tandis que Andy' me regarde d'un air indescriptible avec ses deux yeux bleus, les garçons, eux, me fixent, effarés.

- Tu ne comptes quand même pas les tuer ? Me demande James.

- Oh, non. Juste... Je vais les torturer, lentement et ensuite je les relâcherai et les livrerai aux services de la police vampirique.

- Bon. Si tu le fais, tiens-nous au courant. On va t'aider, me dit Scott sur un ton de conspiration avec un petit sourire angélique. J'ai déjà hâte de leur arracher les ongles de pieds et de mains, pour qu'ils ne puissent plus marcher, s'exclame-t-il en tapant des mains.

***

Nous sommes actuellement dans un café avec les garçons et nous discutons de la suite de l'enquête.

- Alors on sait déjà que Aaron et Isaac, ont été assassinés brutalement et tabassés à mort, Isaac qui faisait parti de la meute de Lindsay et qui a été tué, rappelle-t-il avec un air de reproche pour Scott, qui n'a évidemment rien écouté hier, trop occupé à relooker le décolleté de la belle alpha.

Parce que oui, les bêtas, surtout Scott avec son air de bout-en-train, aiment charmer et apparemment, femmes autant que hommes, d'après les dires de l'alpha.

- Je ne sais pas si tu le savais, Alex, mais pour affaiblir un loup-garou, il faut vraiment être acharné, ce n'est pas comme une fée ou une autre créature surnaturelle. Le pouvoir régénérateur d'un lycan est vraiment puissant, m'explique Andrew d'une voix sérieuse.

- Donc, les vampires qui ont tués Aaron et Isaac devaient vraiment être des brutes, concluais-je.

- Exact ! Dit Andrew avec ravissement devant ma compréhension. Je pense à un avertissement. Je ne vois pas d'autres choses.

- Un avertissement, tu penses ? Par rapport à ta position dans la communauté lycanthrope ? M'étonnais-je. Moi, je crois que ça sonne plutôt comme une menace, le contredis-je.

Pensif, il ne répond pas.

D'accord, une menace, mais de qui ?

***

Lorsque je m'allonge sur le lit, je sens tout mon corps se relâcher. Pouah... Ça fait du bien ! Je suis en jogging et en t-shirt à manches longues, qui me permet de cacher mon corps marqué et maigre.

Mes yeux se ferment, lentement, et j'entends du mouvement à ma gauche. Andrew chuchote un "c'est moi", histoire de ne pas m'effrayer, et je sens qu'il se déshabille, au bruit de sa ceinture. Je me sens rougir jusqu'au bouts des oreilles, et me retourne dans le sens inverse pour ne pas croiser du regard son corps d'Apollon. Entre deux bruits de tissus qui se posent sur le sol, je devine mon cœur qui se met à battre plus vite.

Doucement, je m'imagine son cou, qui doit être doux au toucher et pâle, comme le reste de corps. Sa peau, qui doit être douce à embrasser du bout des lèvres et délicieuse à dévorer, parfaite pour y laisser des marques. Après, c'est dos, robuste et puissant, qui me vient à l'esprit, lui aussi, je l'imagine. Je m'imagine descendre de son cou, doucement, à l'orée de son cale-

- Tu dors ? Me demande-t-il.

- Hum, je laisse échapper, espérant que ça lui suffise pour qu'il me laisse tranquille.

- Allez... Alex, il faut qu'on discute, insiste-t-il et je l'ignore, parce que je ne veux pas avoir la fameuse discussion.

Comme il entend mes battements de cœur grâce à son ouïe surdéveloppée, il sait que je ne dors pas vraiment. Ne voulant pas trop insister, il laisse échapper un soupire.

Lorsque je sens le lit s'aplatir à mes côtés, c'est à mon tour de soupirer. Pourquoi veut-il tellement discuter ? Il ne pourrait pas juste... Laisser les choses se faire d'elles-mêmes ?

Je me retourne de l'autre côté pour le regarder, et je m'aperçois qu'il est sur le dos, les bras sous la tête et il fixe le plafond. Dans le noir, je ne vois pas ses yeux, ce qui me fait un pincement au cœur. J'aime beaucoup ses yeux, on pourrait presque s'y perdre. C'est un atout chez lui et je suis sûr qu'il en a fait tomber plus d'une grâce à ça... Rien que cette dernière pensée, me fait mal.

- Andrew ? L'interpellais-je.

- Oui, Al' ?

- Tu es sorti avec combien de personnes avant... Tout ça.

- Et bien... Disons que... Bredouille-t-il. Je ne suis jamais sorti réellement avec personne, ajoute-t-il avec plus d'assurance.

- Quoi ? Mais comment c'est possible ? M'exclamais-je. Tu es beau comme une Dieu, pourtant !

- Ben, je sui amoureux de toi depuis que j'ai seize ans, tu te rappelles ? Me dit-il en se tournant vers moi pour le regarder de son regard pénétrant.

- Oh... Soufflais-je doucement, déstabilisé.

Le silence s'installe et je ne sais quoi dire à ça. Mais il reprend, avant que j'ai trouvé quelle réponse choisir :

- Alors, comme ça, je suis beau comme un Dieu ?

- Quoi ? Lui demandais-je, déstabilisé.

- Bah oui, tu viens de dire que j'étais "beau comme un Dieu".

Je reste silencieux, interdit. Et il soupire. Que puis-je répondre à ça ? Il est bien gentils, le coco, mais quand même.

Il se remet sur le dos, et j'ai l'étrange impression qu'il est presque vexé. Je me glisse doucement de lui, pose ma tête sur son torse dur comme le marbre dû à sa musculature d'alpha et je sens son souffle se couper.

- Hey, Andrew... Commençais-je, presque en chuchotant, silencieusement. Je sais que je ne suis pas le plus habile, en matière de sentiments, je dis souvent tout ce qui me passe par la tête sans savoir si ça va te vexer ou non, mais je te jure que je ne le fais pas exprès. Et... Je sais aussi que le fait que je t'ai oublié pendant dix ans a dû t'ébranler, mais ça, je n'y peut rien, et j'en suis sincèrement désolé. Si j'avais pu effacer ces dix dernières années pour en reconstruire de meilleures, je le ferais, parce qu'il s'est passé plein de choses pas faciles. Notamment ma perte de mémoire, mais aussi le meurtre de Maya. Mais je me doute que la vie de ne marche pas comme ça, alors on n'a pas d'autres choix que de s'y faire et d'accepter. Alors n'y pensons pas trop. Et profitons, ok ?