Chapitre 17

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Arrivant sur le chemin qui mène à la villa, je commence à être légèrement nerveux. Et si Andrew m'en voulait ? Il n'en a rien laissé paraître au téléphone, mais si jamais il était en colère ?

Je souffle un bon coup et me dis que, de toutes manières, c'est comme ça. Je dois assumer mes conneries. Et puis, de toutes façons, c'est comme ça. Je vis ma vie sans penser aux conséquences, sur des coups de tête. S'il n'est pas capable de m'accepter comme je suis, c'est son affaire. Tant pis pour lui.

Lorsque nous entrons dans la maison, j'aperçois Andrew du haut des escaliers, qui nous observe et qui a l'air de nous attendre de pied ferme. Je lui fais un coucou de la main en souriant niaisement. Bah quoi ? Monsieur n'est pas content ?

Nous traversons le hall d'entrée et nous arrivons au salon. Il n'y a personne à l'intérieure, dû à l'heure avancée de la nuit. Tout le monde semble dormir. Un bâillement m'échappe et je me dis que moi aussi, je suis fatigué. J'aimerais bien aller dormir...

J'entends Andrew descendre les escaliers et m'interpeller, d'un ton bourru et mécontent, à l'autre bout du salon :

- C'était quoi ça ?

- Quoi "ça" ? Répondis-je, déconcerté par sa question.

- Vous pouvez nous laisser, dit-il, la voix vibrante de colère, à l'adresse de ses cousins.

- Mais... Essaie de protester Melvyn.

Alice s'empresse de le couper pour ne pas mettre l'alpha en colère plus qu'il ne l'est :

- Nous avons une longue journée qui nous attend demain, allons nous reposer.

Les trois cousins ne posent pas plus de questions et s'en vont. Moi, de mon côté, je me dirige vers le canapé et pose mon postérieur sur sa surface lisse et douce. Ouah ! Ça fait du bien de s'asseoir !

Lorsque je regarde Andrew, je sais que la discussion va être longue. Et compliquée en négociations.

***

Je n'arrive pas à dormir. Je tourne en rond et mes pieds ont besoins de bouger. Mes mains tremblent et ma tête tourne à plein régime.

Faut que j'aille courir.

Je me tourne vers Andy' qui dort comme un loir et le secoue légèrement. Il se réveille et sursaute d'un coup, puis, brandit un couteau et me le met sous la gorge. Je suis tétanisé, alors j'essaie de le rassurer :

- Hey, ce n'est que moi... Juste pour te dire que je vais sortir un peu faire un footing.

- Ah... Ok... Bonne promenade, grommelle-t-il et il se recouche, s'enfouissent sous la couette.

Lorsque je farfouille dans son dressing immense, j'y trouve un jogging, un vieux t-shirt ainsi que des baskets. Ces dernières sont un peu grandes mais d'une demi taille grand maximum, alors je me dis que ça passe.

Je ne pensais pas que ça puisse arriver qu'il s'habille décontracté, j'avais l'impression qu'il était toujours en chemise noire et pantalon de la même couleur. Apparemment non.

Je n'ai pas dormi de la nuit. Après notre discussion, je n'ai pas arrêté de cogiter. Il m'a confronté à ma réalité, notre réalité. Il m'a aussi bien fait comprendre le rôle des âmes-sœurs. Que si je disparaissais sans arrêt sans le prévenir, il allait s'inquiéter tout le temps et que ça n'allait pas être possible, parce qu'il a une meute et un travail d'avocat à gérer. Moi, de mon côté, j'y ai réfléchi et je n'ai pas arrêté de me demander si je voulais vraiment de cette vie-là.

La Lune RousseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant