Camille, 24 ans, fuit la France et Nicolas. Cinq ans d'une relation passionnée et destructrice pèsent sur l'image qu'elle se fait d'elle-même et de l'amour.
Et si, à l'autre bout du monde, une personne, également en quête d'elle-même, lui ouvrait un...
Le paysage défilait rapidement et Camille appréciait de voir s'éloigner la capitale. Petit à petit, les champs, les clochers et le ciel devenaient de plus en plus familiers. Ce sentiment de "rentrer à la maison" était incomparable ! Jusqu'à présent, elle n'avait pas eu l'impression que tout cela lui avait tant manqué. Elle se souvenait de ses coups de cafard, mais, alors, c'était plus sa famille et ses amis dont l'absence se faisait cruelle.
Namjoon et Jimin regardaient avec excitation par la fenêtre et posaient mille questions.
Prendre le train comme tout un chacun, tranquillement, au milieu des enfants qui s'impatientaient, des voyageurs qui discutaient, lisaient ou laissaient vagabonder leur pensée, leur faisait un bien fou. Seul M. Min était insondable. Camille tentait de lancer parfois la conversation mais il restait laconique.
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— Tout va bien, Jagiya ?
— Elle regarde des photos de nous sur Insta ! plaisanta Jimin.
— Mais pas du tout ! C'est maman... et puis, quoi ? Je ne peux pas être votre fan ?
— Ha ! Tae te dirait de ne pas tout mélanger ! affirma son ami.
— Pfff... J'ai découvert Namjoon sur scène, je ne m'en suis toujours pas remise !
— Et moi, alors ? fit semblant de se vexer Jimin.
— Non, toi ça va... j'avais déjà un bon aperçu de la diva que tu pouvais être ! le fit enrager Camille.
— Dans ce sens là, ça me va. intervint enfin Namjoon. Ça me fait même plaisir que tu t'intéresses à ma carrière !
Une longue conversation s'engagea alors entre eux sur ce conflit que pouvait être la juxtaposition du personnage public et leur "moi" intime. M. Min écoutait attentivement sans intervenir. Camille avait eu l'intuition de tout ce qui se disait. Elle en avait maintenant la confirmation. Namjoon était celui, entre Jimin et lui, qui avait mis le plus de temps à se lancer. Il était désormais intarissable.
— J'ai longtemps cru que sacrifier notre intimité faisait partie du métier... Les derniers albums ont été une prise de conscience et de décision pour moi... peut-être pour nous sept d'ailleurs ! En écrivant, il s'agissait de faire moi-même le récit de ma propre vie... Y remettre du sens, réparer des choses qui avaient été abimées par les dires des autres... et puis donner accès aux Armys à une part de moi la plus vraie possible sans que cela ne soit trop intrusif non plus... Je modifie souvent après coup les paroles pour qu'elles s'éloignent un peu de mon propre vécu.
— Pourtant, on te reconnaît bien ! Mais je vois ce que tu veux dire. C'est aussi un moyen de te protéger des jugements... fit Camille.
— En fait, tout le monde a son propre avis sur notre métier ! Un peu comme pour toi, Jagiya. Tu t'en plains souvent des gens qui s'octroient le pouvoir de te donner des leçons juste parce qu'ils ont été élèves ! Tout le monde croit pouvoir avoir un avis sur notre apparence, notre coupe de cheveux, notre peau, notre poids...
