Chapitre 10

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Seth

Collé contre moi, les paupières fermées, elle attendait toujours de tomber.

- Ouvre les yeux, susurrai-je à voix basse.

Elle les ouvrit lentement et les plongea dans les miens.

Nous étions à quelques centimètres l'un de l'autre.

Mon regard alternait entre ses iris et ses lèvres entrouvertes.

Ne l'embrasse pas maintenant, pas encore !

Elle reprit ses esprits et posa ses mains sur mes biceps pour me repousser lentement. Elle avait rougi, encore une fois. J'adorai que ses joues s'empourprent comme ça a la moindre évocation du sexe ou même aux moindres de nos contacts.

Ça me donnait envie de la baiser, d'effacer toute trace d'innocence en elle. De la faire mienne sur le champ.

Mec ? T'as pété un câble ? Espèce d'animal en rut.

- Je, hum, je devrais y aller, annonçai-je avant que je ne perde toute trace de contrôle.

Les voix dans ma tête se déchainaient, toutes plus bruyantes les unes que les autres. Toutes hurlaient des choses incompréhensibles, annihilant à petit feu toute trace de self-control, qu'il soit intérieur ou extérieur. Son cadre photos les avaient réveillés. Il m'avait rappelé les photos qui habillaient les murs de ma chambre au motel.

Je serrai les poings, me perforant la paume avec les ongles pour réussir à revenir sur terre. La douleur m'aidait à reprendre conscience.

Je fermai les yeux et récitai mentalement un proverbe. Une idée débile que Dax m'avait donné mais qui finalement marchait.

- Seth. SETH !

J'ouvris les yeux, intrigué par cet appel, qui coupait court à mon combat intérieur.

Elle était là, plantée devant moi, me dévisageant comme si je venais de pisser sur son paillasson.

- Seth, est-ce que ça va ? demanda-t-elle doucement en me fixant de ses grands yeux marrons.

Non.

La réponse résonnait dans ma tête mais était incapable de sortir de ma bouche.

Je n'arrivai pas à réfléchir.

Putain.

- Seth ? répéta-t-elle en posant une main se voulant réconfortante sur mon bras.

Dans ces moment-là, la seule chose qu'il fallait faire c'était me laisser reprendre le contrôle, aussi longtemps que le processus puisse durer.

- LÂCHE-MOI ! hurlai-je avant même de l'avoir pensé.

Elle recula, le regard voilé par la peur.

- Sors !

- Je-

- Sors de chez moi, murmura-t-elle.

- Désolé, répondis-je tout bas.

- S'il te plaît, ajouta-t-elle doucement.

Je m'exécutai, sans rien dire, je ne voulais pas l'effrayer davantage.

J'avançai en silence jusqu'à la route et repris le chemin que nous avions emprunté sans me retourner.

Sa porte claqua et me fit réaliser à quel point j'étais con.

***

De retour au parking, j'enjambai ma moto, enfilai mon casque et démarrai mon bijou.

Mechanical Wolves : La rose.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant