Chapitre 9

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Harper

La chaleur de sa paume contrastait avec le froid de ma peau. J'avais envie de le gifler autant que de l'embrasser.

Nygel avait raison, je lui faisais ressentir des choses alors il m'utilisait.

J'avais espéré, qu'on s'intéresse à moi, a ce que je suis et tout le reste, mais j'avais eu tort.

Je voulais reculer mais mon corps refusait.

- Je me suis mal exprimé.

- Non, t'as été toi-même, au moins maintenant je sais a quoi m'attendre.

- Tu sais a quoi t'attendre ? répéta-t-il en s'esclaffant. Tu crois que je sais pas ce que tu pensais de moi lorsque je suis rentré dans la librairie. Je suis sûr que tu t'es demandé si je savais lire, ou si même j'étais pas venu pour braquer une putain de librairie-bibliothèque.

- Je-

- Tu rien, c'est toujours ce que fait tout le monde. Ils te jugent sur ta façon d'être, sur la façon dont tu t'habilles, ils te jugent en fonction de ta putain de classe sociale. Et je sais que même sans le vouloir tu l'as fait.

- Ouais, je me demandai c'que tu venais faire dans cette librairie. Dans cette putain de ville.

- Et alors, les réponses ? demanda-t-il en croisant les bras devant son torse immense.

Les réponses ? Je ne les avais pas, je n'en avais aucune.

Ses yeux étaient assombris par l'obscurité et aussi par la colère sans doute. Il m'intimidait, son aura m'oppressait, j'avais l'impression d'étouffer mais cette fois je refusai de m'enfuir.

- La seule chose dont je suis sûre c'est que j'aimerais que tu restes avec moi pour l'instant. Après tout ce que je viens de te raconter, j'ai tout sauf envie d'être seule.

- Est-ce que tu le regretteras ?

- Certainement, conclus-je en frissonnant.

Nous étions toujours à l'arrêt.

Je repris ma route, en écoutant ses pas qui me suivaient.

Le reste du trajet fut silencieux. Nous étions tous les deux dans nos pensées, perdu dans le néant qu'elles créaient.

Je ne savais pas à quoi m'attendre pour la fin de cette soirée qui avait déjà été bien assez riche en émotions.

Je sursautai lorsque sa veste se posa sur mes épaules, je le remerciai timidement sans pour autant m'arrêter de marcher.

Nous étions a quelque mètres à peine de chez moi, et plus nous nous approchions plus l'angoisse montait.

Pourquoi ?

Je n'en sais rien mais je la ressentais.

Il ne disait rien, je doutais parfois même sur le fait qu'il était toujours là, marchant derrière moi.

Arrivé devant la porte, j'insérai la clé dans la serrure non sans trembler.

Je le sentais derrière moi, j'étais bloquée entre la sureté de ma maison et l'insécurité que je ressentais quand il était près de moi.

J'entrai précipitamment, cherchant à reprendre mes esprits.

Il était arrêté dans le hall d'entrer, perdu dans le cadre à photo multiple que j'y avais accroché.

J'entrepris de nous servir deux verres de Jack Daniel's puis lui en apportai un.

- C'est ta mère ? demanda-t-il en pointant du doigt une vielle photo sur laquelle elle et moi étions couvertes de farine.

- C'était un an avant l'accident, soufflai-je en lui tendant un verre.

- Elle est belle. Elle te ressemble, vous avez le même sourire.

Je bu une grosse gorgé pour essayer d'effacer l'amertume qui montait dans ma gorge. Le liquide ambré me brûla l'œsophage, habituellement je détestais ça mais cette fois c'était revitalisant.

- Je l'ai pas vu sourire une fois depuis cette nuit.

- Laisse lui du temps. Elle a besoin de s'adapter et de faire le deuil de son ancienne vie.

- Ça fait six ans, répondis-je plus offensé que je ne voulais le paraitre.

- Le deuil prend un temps différent pour tout le monde.

Il parlait de ça avec tellement de compréhension que j'avais compris que lui aussi avait dû perdre quelqu'un.

Je le contemplai avec tellement de questions.

Qui avait-il perdu ? Quand ?

- Le grand frère de mon meilleur ami est mort, il y a deux ans. Il était comme un ange gardien, il me retenait à chaque fois qu'une connerie ne faisait ne serait-ce qu'effleurer mes pensées, il comptait beaucoup pour moi, comme le parent que je n'avais jamais eu.

Il ne bougeait pas d'un centimètre, il ne clignait même pas des yeux.

Je ne savais quoi répondre à de telles révélations.

Il détourna la tête et me fixa longuement sans rien dire, ses yeux marrons glissait sur mon visage, le détaillait, l'embrasait de rougeur.

- T- hum- tu veux t'asseoir ? demandai-je en le fuyant du regard.

Il hocha la tête en buvant son verre cul sec. Ses yeux toujours dans les miens se faisait de plus en plus sombre.

Je reculai d'un pas sans me retourner et glissai sur les chaussures qui trainaient dans le couloir de l'entrée. Je fermai les yeux, m'attendant à l'impact, j'y étais préparée mais le choc ne vint pas.

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LaPenseuseDuNeant

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L-A.

Mechanical Wolves : La rose.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant