Chapitre 15

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Harper

Quel homme arrogant ! Et affreusement sexy.

C'est vraiment pas le moment de penser de cette façon Harp, focus, cette fois, c'est lui qui perd ses moyens, compris !?

Je déteste mon corps de m'avoir trahie pendant cette confrontation plus qu'intéressante.

Collée derrière lui en direction d'un resto, il se détendait immédiatement lorsqu'il s'asseyait sur son bolide, je l'avais remarqué depuis le début de la soirée. C'est comme si, sa moto était une continuation de son corps. Il avait l'air tellement à l'aise. Tout le contraire de moi, crispée et agrippée à lui comme si le sol se dérobait sous mes pieds. Je ne profitai même pas du voyage, j'aurais aimé mais je n'y arrivai pas, mon cerveau était en alerte sans arrêt.

Et si une voiture surgissait face à nous, et si il perdait le contrôle, et si...

Je fermai les yeux et comptai jusqu'à dix lentement comme si je récitais une poésie. D'après le psy ça serait un moyen de reprendre le contrôle de ses pensées. « Si ton cerveau se concentre sur quelques choses, tu réussiras à reprendre le contrôle de ta tête ». Alors je comptai à chaque fois que je ne pouvais pas contrôler l'intérieur de mon crâne. À chaque fois que je ne pouvais pas me faire du mal pour me concentrer sur quelque chose. La plupart du temps lorsque je dissociai, je serrai les poings et me perforai les paumes avec les ongles.

1...2...3...4...5...6...7

Putain de merde allez, concentre toi Harper.

- Harper, m'appela une voix étouffée.

J'ouvris les yeux, toujours fermé depuis que la crise avait pointée le bout de son nez.

J'essayai mais je n'y arrivai pas. Je n'arrivai pas à me concentrer sur sa voix, mes yeux étaient voilés d'images atroces. Des images de l'accident.

Je sentais mon corps secoué par l'impact, le sang, l'odeur de fer et de caoutchouc brûlé, la douleur dans mes côtes et mon bras inerte.

C'était comme un rêve éveillé ou plutôt un cauchemar.

Je resserrai mes bras malgré moi autour de sa taille. J'avais besoin d'une accroche, de quelque chose qui me maintienne à la surface pour ne pas que je me retrouve aspiré par les profondeurs de mon esprit.

La moto ralentit devant les néons clignotants de la pizzeria qui annonçait que l'établissement était ouvert 24h/24, 7 jours sur 7.

- Harper, tu m'entends ? demanda Seth en se garant rapidement pour retirer son casque.

Je détestai cette sensation, le fait d'être consciente mais d'être totalement impuissante, trop contrôlé par mon passé pour réussir à vivre dans le présent.

Il me retira mon casque minutieusement mais cela ne changeait rien, les images défilaient toujours, le crissement des pneus faisait écho sans arrêt dans ma tête. Le bruit des voitures autour de nous ne faisait qu'accentuer mon angoisse.

Il saisit ses clés et me fit une légère entaille sur le dos de la main, assez profonde et douloureuse pour que je revienne à la réalité.

- Aïe.

- H, ça va ? me susurra-t-il.

- J'imagine que oui, soupirai-je le regard fixé à nos mains toujours liées.

Il porta mon bras à son visage et passa sa langue sur ma coupure. Sa salive fit picoter ma peau quelques secondes avant de l'apaiser.

- Je sais ce que c'est, commença-t-il en ouvrant ma veste. Être submergé par les images et être impuissant. On va manger ?

Je le suivais sans rien dire, je crois que c'est la première fois que quelqu'un comprenait et arrivait à mettre des mots sur ce que je ressentais.

Il passa un bras sur mes épaules, poussa la porte en verre du Diner "Chez Georgio" et fit tinter les clochettes.

- Tu veux quoi Princesse ?

- Comme tu veux, mais sache que le choix de ta pizza sera définitif pour notre possible collaboration.

- C'est stressant ce que tu me racontes là. Donne-moi un indice, j'aimerai savoir ce que tu aimes.

- J'aime à peu près tout. Je suis pas compliquée.

Il nous dirigea vers une banquette éloignée, venant de quelqu'un d'autre j'aurais trouvé ça étrange mais pas venant de lui, c'était bizarre à dire et complètement opposé à ce que Nygel m'avait racontée mais avec lui, je me sentais en sécurité.

Je suis bien avec lui.

Harper, tu t'emballes là, tu le connais depuis environ 2 semaines.

- Harper, hé écoute moi, je peux te ramener chez toi si tu veux, me dit-il en orientant mon visage vers lui avec ses doigts alors que mon regard vagabondait dans le restaurant.

- Ça va, rétorquai-je d'une petite voix peu assurée. Ça te dérange si je vais faire un tour aux toilettes ? J'ai besoin de me rafraîchir, annonçai-je en me glissant le long de la banquette pour partir.

- Vas-y, je commande.

Je murmurai un ok timide. Parler dans ces moment-là était douloureux. Je retenais les sanglots tant bien que mal. Je sentis les larmes me monter aux yeux. Ma gorge nouée m'empêchait de déglutir sans douleur. J'avais envie de m'effondrer.

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LaPenseuseDuNeant

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L-A.

Mechanical Wolves : La rose.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant