Chapitre 41

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Seth

Mon estomac s'étira violemment, vide de toute nourriture. Ma peau collait, recouverte d'une couche colossale de sueur immonde. J'avais la bouche pâteuse et les membres engourdies. Des spasmes animaient mon corps lors des violentes crises de frissons qui m'étouffaient.

J'avais vécu beaucoup de choses mais jamais rien d'aussi humiliant. Être allongé en position fœtale sur le sol de mon propre salon sous le regard de cinq hommes de mon père. Tous me dévisageaient avec pitié et honte.

Qui voudrait s'occuper d'un pauvre mec incapable de résister à son ancienne addiction ?

J'avais extrêmement chaud puis une seconde plus tard j'avais la sensation d'être en caleçon dans une forêt d'Alaska.

Ces changements furtifs, je les subissais depuis des jours. J'avais la sensation que jamais je ne verrai la fin de cette désintox improvisée.

Une porte claqua et le son se réverbéra dans mon crâne maintes et maintes fois. Je jurai et resserrai mes bras autour du coussin que j'écrasai contre mon torse. Il devait être bon à mettre à la déchetterie.

- Seth ?

Une voix m'interpella plusieurs fois mais j'étais incapable de me concentrer dessus.

- Seth, c'est moi, c'est Dax.

Dax. Dax. Dax. Dax.

- Essaye de te lever. Seth, je vais t'aider ok ?

Je resserrai mon emprise sur le coussin et remontai au maximum mes genoux contre mon torse.

Dax. Dax. Dax. Dax.

Une main se plaqua sur mon front, écartant mes cheveux poisseux collés par la sueur.

- Faut que tu te lèves mon vieux.

Ses mains se posèrent sur mes genoux et m'incitèrent a tendre les jambes. Je bougeai lentement, réveillant toutes les douleurs que j'avais réussi à endormir. Je tentai de déplier mes jambes mais une douleur lancinante se réveilla dans mon ventre. Je gémis de douleur et me rétractai violemment, laissant les tiraillements dans mon estomac s'estomper légèrement.

De nombreux bras me soulevèrent du sol sans trop changer ma position.

Quel minable tu fais.

J'avais l'impression de flotter hors de mon corps. Je me sentais plus sale encore qu'une merde de chien sous une chaussure de ville.

Si les rôles avaient été inversés, j'aurais appréhendé le fait d'approcher quelqu'un dans cet état.

Je pressai les yeux pour contrer l'aveuglement douloureux des lumières de la maison.

Je sentis les bras me poser et s'écarter de moi.

- Seth, on est plus que tous les deux. Je vais t'enlever tes vêtements.

- J- Je p- eux pas- changer d- e p- osition, articulai-je à travers les spasmes de mon traitre de corps.

- On va faire autrement. Bouge pas.

Des tiroirs claquèrent violemment me faisant sursauter. Je l'entendis s'approcher de moi et sentis ses doigts effleurer ma nuque. Un objet glacé se posa dans mon cou et me fit frissonner. Le frottement des lames résonna contre mon oreille et l'objet glissa le long de ma colonne vertébrale. Les lambeaux de mon t-shirt se décolèrent de ma peau, exposant mon dos au froid de la pièce.

- Je suis allé voir Harper, commença-t-il d'une voix calme que je ne lui connaissais pas. J'ai l'impression qu'elle est encore plus belle à chaque fois que je la vois, je comprends que tu sois fou d'elle. Elle va bien en apparence mais je pense qu'elle cache juste ses émotions.

Mechanical Wolves : La rose.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant