Chapitre 14

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Kara.

Encore déboussolé de cette nouvelle, sans m'y attendre mon corps heurte le sol. Quelqu’un vient me sauver. Au même moment que mon papa. 

Il y a seulement lui et moi dans cette pièce. J'ai halluciné, j'ai espéré. Depuis que je suis ici, je continue d'espérer sauf que ça ne sert à rien. Il faut que j'arrête d'espérer. Il a suffi que je pose un pied ici pour que toute ma vie bascule. Plus rien ne sera pareil.

Je sens le poids de son corps s’écraser sur le mien. Ses mains sur mon corps meurtri à présent.

Il me dégoûte, je voudrais qu’il meure. 

Je ne veux pas qu'il fasse ça. Le bruit de sa braguette me parvient aux oreilles.

- Non ! L’implorais-je.

Sa main s'abattit sur ma joue. Il m’a frappé tellement fort que ma mâchoire me fait mal. Je la sens chauffer à ce contact brutal. Sa main prit ma mâchoire et sa tête s’approcha.

- Si tu cries encore une fois, je te jure que tu ne pourras plus te relever. Par contre, tu pourras jouir, ça ne me dérange pas, Bella.

Les larmes continuent de couler sur mes joues et ses paroles tournent en boucle dans ma tête. Je suis tétanisée, pétrifiée. 

J'essaye de me débattre mais il est bien plus fort. Sentir cette puissance sur moi me donne envie de mourir pour ne plus rien ressentir.

Quoi que j’ai pu faire, je suis désolé. Je ne comprends pas pourquoi la vie veut que je souffre ainsi. 

J’ai toujours tout fait pour être la fille que les personnes veulent connaître. Même si je n’étais pas réellement moi, ça ne me gênait pas. Je voulais juste plaire aux autres.

J’aimais la vie, j’aimais vivre. Mon seul but était d’être épanoui, heureuse, comblé. Mais rien n’est facile. 

Pourquoi faire simple quand t’on peut faire compliquer, hein ?

De ses mains, il fait glisser mon pantalon le long de mes jambes. Ses yeux sont voilés d’un regard malsain. 

J’ai peur, il me fait peur. 

Je n’y arriverai pas toute seule. Je ne suis pas assez forte pour me battre, encore.

Ai-je encore des raisons de me battre après tout ? Est-ce qu’il me reste de la force ? 

Je ne pense pas et je ne crois pas.

Mon tee-shirt glisse le long de mon corps et me quitte pour me laisser seule. Il me protégeait. Seuls mes sous-vêtements sont encore présents, mais pour combien de temps ?

- Tu sais que tu es bonne.

Ma gorge se noue. J’ai sacrément envie de vomir. 

Il me fait froid au dos. Il n’a pas le droit de me faire ça. Il ne peut pas me faire ça.

Les paroles de mon père me reviennent en mémoire le lendemain de ma première agression quand je ne voulais plus jamais me lever, rester dans mon lit sous la couette jusqu'à la fin de mes jours.

“Gardes en tête que si un homme te touche et que tu ne veux pas, tu dois te défendre et tuer si tu peux. Ne le laisse pas te faire du mal. Débats-toi des dernières forces que tu as parce que tu es forte et tu ne mérites pas ça. Toujours taper dans les points faibles en premier. La gorge, les yeux, le cœur et l’entre-jambes”

Le courage me revient et lève mon poing pour attendre sa gorge. 

Rapidité, force, puissance et contact. Il s’écroule.

MensongeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant